Paris, France | AFP | lundi 07/12/2020 - Confronté à un environnement en profonde mutation, le groupe bancaire Société Générale a officialisé lundi le projet de fusion de ses deux réseaux de détail en France Société Générale et Crédit du Nord, en vue de créer une nouvelle banque forte de près de 10 millions de clients.
Le projet va passer par la fermeture de 600 agences mais "il n'y aura aucun licenciement, aucun départ contraint", a assuré à l'AFP Sébastien Proto, directeur général adjoint du groupe, estimant que les départs naturels ces prochaines années permettront de mener à bien le projet tout en continuant à recruter.
Les syndicats craignent eux de nombreuses suppressions d'emplois, en raison des doublons entre les deux structures. La CFDT du Crédit du Nord (1er syndicat) estime désormais à "entre 5.000 et 7.000" le nombre d'emplois menacés par cette opération et déplore l'absence du chiffrage de "l'impact social" du côté de la direction. "Socialement, c'est une catastrophe", a assuré Cédric Pérennes, délégué syndical CFDT au Crédit du Nord.
À l'issue d'un week-end de consultation des conseils d'administration concernés, le groupe au logo rouge et noir a décidé que les deux réseaux ne feraient plus qu'un à compter du premier semestre 2023, a annoncé Sébastien Proto dans un communiqué. Cette décision intervient après une étude sur le sujet lancée mi-septembre.
Le groupe entend préserver la même empreinte territoriale tout en réduisant le nombre d'agences − dans une même ville, il y a en effet souvent des agences des deux enseignes à proximité l'une de l'autre. Il passera ainsi d'environ 2.100 agences à fin 2020 à environ 1.500 à fin 2025.
Transformation des comportements clients
"Notre objectif est d'anticiper l'évolution des comportements des clients dans les années qui viennent dans un environnement pour les banques de détail qui évolue très vite et très profondément", souligne M. Proto.
Le groupe anticipe une accélération de cette évolution au sortir de la crise sanitaire, avec un recours accru aux services en ligne et des attentes encore plus fortes de réactivité et d'immédiateté dans les services bancaires.
Si Cédric Pérennes salue les intentions du plan, "derrière, on n'a aucune information sur comment le réaliser", déplore-t-il. "Pour nous, les intentions sont très difficilement réalisables, on pense qu'on n'y sera pas", a-t-il indiqué.
Le groupe bancaire a accusé une perte de plus d'un milliard d'euros au premier semestre sous l'effet de la crise du Covid-19, avant de se reprendre en partie au troisième trimestre.
Dans ce contexte, il a annoncé au cours de l'été la nomination d'une nouvelle équipe de direction sous la houlette du directeur général Frédéric Oudéa, en vue de préparer son futur plan stratégique qui doit notamment permettre de réduire ses coûts.
La fusion des deux réseaux bancaires constitue l'une des premières réalisations concrètes de la nouvelle équipe.
L'enjeu clé des investissements informatiques
La Société Générale espère aussi faire des économies "grâce à des investissements informatiques concentrés sur un seul système et non plus sur deux".
La question des investissements informatiques est actuellement cruciale pour les groupes bancaires, confrontés à l'émergence de jeunes pousses très innovantes (des "fintechs" comme Revolut ou N26 par exemple) et aux ambitions des géants technologiques américains ou asiatiques qui multiplient les incursions dans le secteur financier.
Jusqu'à présent, les activités de banque de détail du groupe étaient organisées autour de trois enseignes avec un large niveau d'autonomie: les réseaux Société Générale et Crédit du Nord, dotés d'agences physiques, et la banque en ligne Boursorama.
La fusion des deux premiers devrait permettre une réduction nette de la base de coûts du futur ensemble de plus de 350 millions d'euros en 2024 et d'environ 450 millions en 2025 par rapport à 2019.
"L'économie attendue peut très vite être compensée par le départ des clients, dans ce genre d'opérations il y en a toujours", nuance Cédric Pérennes qui doute "de la crédibilité économique du projet".
La facture à régler pour mener à bien le projet est quant à elle estimée entre 700 et 800 millions d'euros, qui seront payés l'an prochain pour l'essentiel.
Le projet va passer par la fermeture de 600 agences mais "il n'y aura aucun licenciement, aucun départ contraint", a assuré à l'AFP Sébastien Proto, directeur général adjoint du groupe, estimant que les départs naturels ces prochaines années permettront de mener à bien le projet tout en continuant à recruter.
Les syndicats craignent eux de nombreuses suppressions d'emplois, en raison des doublons entre les deux structures. La CFDT du Crédit du Nord (1er syndicat) estime désormais à "entre 5.000 et 7.000" le nombre d'emplois menacés par cette opération et déplore l'absence du chiffrage de "l'impact social" du côté de la direction. "Socialement, c'est une catastrophe", a assuré Cédric Pérennes, délégué syndical CFDT au Crédit du Nord.
À l'issue d'un week-end de consultation des conseils d'administration concernés, le groupe au logo rouge et noir a décidé que les deux réseaux ne feraient plus qu'un à compter du premier semestre 2023, a annoncé Sébastien Proto dans un communiqué. Cette décision intervient après une étude sur le sujet lancée mi-septembre.
Le groupe entend préserver la même empreinte territoriale tout en réduisant le nombre d'agences − dans une même ville, il y a en effet souvent des agences des deux enseignes à proximité l'une de l'autre. Il passera ainsi d'environ 2.100 agences à fin 2020 à environ 1.500 à fin 2025.
Transformation des comportements clients
"Notre objectif est d'anticiper l'évolution des comportements des clients dans les années qui viennent dans un environnement pour les banques de détail qui évolue très vite et très profondément", souligne M. Proto.
Le groupe anticipe une accélération de cette évolution au sortir de la crise sanitaire, avec un recours accru aux services en ligne et des attentes encore plus fortes de réactivité et d'immédiateté dans les services bancaires.
Si Cédric Pérennes salue les intentions du plan, "derrière, on n'a aucune information sur comment le réaliser", déplore-t-il. "Pour nous, les intentions sont très difficilement réalisables, on pense qu'on n'y sera pas", a-t-il indiqué.
Le groupe bancaire a accusé une perte de plus d'un milliard d'euros au premier semestre sous l'effet de la crise du Covid-19, avant de se reprendre en partie au troisième trimestre.
Dans ce contexte, il a annoncé au cours de l'été la nomination d'une nouvelle équipe de direction sous la houlette du directeur général Frédéric Oudéa, en vue de préparer son futur plan stratégique qui doit notamment permettre de réduire ses coûts.
La fusion des deux réseaux bancaires constitue l'une des premières réalisations concrètes de la nouvelle équipe.
L'enjeu clé des investissements informatiques
La Société Générale espère aussi faire des économies "grâce à des investissements informatiques concentrés sur un seul système et non plus sur deux".
La question des investissements informatiques est actuellement cruciale pour les groupes bancaires, confrontés à l'émergence de jeunes pousses très innovantes (des "fintechs" comme Revolut ou N26 par exemple) et aux ambitions des géants technologiques américains ou asiatiques qui multiplient les incursions dans le secteur financier.
Jusqu'à présent, les activités de banque de détail du groupe étaient organisées autour de trois enseignes avec un large niveau d'autonomie: les réseaux Société Générale et Crédit du Nord, dotés d'agences physiques, et la banque en ligne Boursorama.
La fusion des deux premiers devrait permettre une réduction nette de la base de coûts du futur ensemble de plus de 350 millions d'euros en 2024 et d'environ 450 millions en 2025 par rapport à 2019.
"L'économie attendue peut très vite être compensée par le départ des clients, dans ce genre d'opérations il y en a toujours", nuance Cédric Pérennes qui doute "de la crédibilité économique du projet".
La facture à régler pour mener à bien le projet est quant à elle estimée entre 700 et 800 millions d'euros, qui seront payés l'an prochain pour l'essentiel.