Les règles de bonne conduite pour observer les mammifères marins


Les eaux de Polynésie française abritent de nombreuses espèces de mammifères marins et jouent un rôle important dans la reproduction de ces cétacés. La Polynésie bénéficie ainsi d’un patrimoine naturel exceptionnel qu’il est donc important de préserver.

Il a donc été créé dans les eaux intérieures, la mer territoriale, ainsi que dans la zone économique exclusive de la Polynésie française, un sanctuaire pour la protection et la sauvegarde des baleines et autres mammifères marins (Arrêté n° 622 CM du 13 mai 2002).

A l’heure où certains pays continuent de chasser la baleine ce sanctuaire a contribué à l’amorce d’une prise de conscience d’autres pays du Pacifique de la nécessité d’interdire la chasse aux cétacés dans leurs eaux territoriales.



Le «whale watching» une activité réglementée

Etape 1 : La pré-« whale watching »

Il est conseillé aux opérateurs d’accompagner leurs sorties d’un exposé éducatif normalisé sur le milieu marin et les cétacés, dispensé par un guide qualifié et formé. Celui-ci doit être en mesure d’identifier les espèces rencontrées, de déterminer leurs phases d’activité et d’adapter son comportement en fonction des agissements des animaux.

Etape 2 : Le «whale watching», une activité réglementée

Les activités d’approche des cétacés sont soumises à autorisation (cf. Arrêté n° 306 CM du 20 février 2008).
La personne morale ou physique devra faire une demande d’autorisation. Des formulaires de demande et arrêtés d’autorisation sont délivrés par la direction de l’environnement et disponibles sur le lien suivant : http://www.environnement.pf
Les dossiers de demande d’autorisation d’approche des mammifères marins, complets, devront être déposés entre le 1er janvier et le 31 mars de l’année considérée. La direction de l’environnement accuse réception de la demande et relance le demandeur, si nécessaire, afin de compléter le dossier avant le 31 mars.

Cette activité étant réglementée, toutes les infractions aux interdictions conduisent au retrait de l’autorisation et sont passibles de sanctions prévues par les dispositions du livre Ier, Titre 3 du code de l’environnement de Polynésie française.

Les opérations d’observations des cétacés

Que se soit en opération d’observation des cétacés ou en simple navigation maritime, dans le lagon ou au large, il est important de ne pas jeter tout objet ou détritus et encore moins des sacs plastiques hors du navire utilisé.

Vigilance face aux comportements des animaux

L’observation des cétacés, si elle est mal pratiquée, est une source de dérangement : respectons leur tranquillité. Que l’on soit plaisancier, pêcheur ou opérateur de «whale watching» ou autre usager du domaine marin, les règles énoncées ci-dessous s’appliquent de la même façon dans le sanctuaire.

« Il est indispensable que cette activité soit encadrée, d'une part pour les mammifères marins eux-mêmes, d'autre part pour les « whale watchers » inconscients du danger qu'un animal sauvage peut représenter. »

L’approche des mammifères marins doit être immédiatement interrompue en cas de perturbation ou de changement de comportement de l’animal.
Par exemple, un comportement de fuite ou d’agressivité (accélération, changement de cap, recherche d’éloignement de l’observateur) doit être considéré comme un dérangement.

Il est défini dans le tableau suivant quelques techniques d’approche par rapport aux comportements des mammifères marins.

Notez qu’il faut s’abstenir d’approcher les cétacés qui se trouvent en phase de repos.
Conditions d’approche des mammifères marins

1/ Zone d’approche (300 mètres)

Cette zone d’approche est définie par une distance de 300 mètres autour du ou des mammifères marins.
La distance de 300 mètres définit la limite extérieure de la zone de prudence, à l’intérieur de laquelle toute activité humaine obéit à des règles strictes.

- La vitesse d’approche est limitée à 3 nœuds.
- Le bateau ne doit en aucun cas se trouver devant les animaux.
- Pour que le bateau ne soit pas perçu comme un poursuivant, il ne doit pas se situer à l’arrière des spécimens.
- La distance de 30 mètres maximum des cétacés définit la zone d’exclusion dans laquelle aucune approche n’aura lieu.
- Pas de changements brutaux de régimes moteurs.

2/ Évolution du bateau dans la zone d’approche

Dès le repérage d’un cétacé et quelle que soit la distance, une vigilance particulière et une vitesse adaptée sont de rigueur. D’autres animaux peuvent être présents dans le secteur.
Le bateau ne doit pas être perçu comme un poursuivant, l’approche doit se faire selon une trajectoire d’abord trois-quarts arrière puis devenant progressivement parallèle à la route de l’animal.
Lorsque le bateau atteint la limite de la zone de prudence (30m), sa vitesse relative doit être réduite, moteur éventuellement débrayé, mais jamais coupé, de façon à rester manœuvrant.
La vitesse du bateau sera calée sur la vitesse de l’animal le plus lent.
Pour éviter toute perturbation acoustique dans les zones délimitées, sondeurs et sonars doivent être éteints.
Après l’observation, le bateau doit quitter progressivement le site en adoptant une route signalant de façon précise son départ

3/ Zone de prudence

Cette zone correspond à la distance minimale autorisée.
Au maximum 3 embarcations sont autorisées à naviguer dans cette zone. Ces embarcations doivent alterner avec les autres navires autorisés demeurant en attente dans la zone d’approche. Une coordination et un respect mutuel entre observateur sont nécessaires

Elle est définie, selon les spécimens, par une distance d’approche de :
• 50 mètres d’une baleine
• 100 mètres d’une baleine accompagnée de son baleineau
• 30 mètres d’un ou de plusieurs dauphins et autres mammifères marins

En quittant la zone de prudence, ne pas effectuer de démarrage brusque, garder une vitesse constante jusqu'à l’extérieur de la zone d’approche.

Lorsqu’un cétacé approche le navire, il est recommandé d’adopter un comportement de prudence :
- Changer de direction.
- Réduire de vitesse.
- Moteur mis au point mort.
- Eteindre les sondeurs.
- Eviter de créer des nuisances sonores.

4/ Mise à l’eau de personnes

Un maximum de 8 personnes à l’eau, par bateau et encadrées en même temps, est autorisé dans la zone de prudence sauf comportement jugé dangereux de l’animal pour les personnes mises à l’eau. (cf. Délibération n°2009-40 sur la randonnée aquatique).
Il est conseillé pour tout groupe de personnes mis à l’eau de s’aligner par le biais d’une corde reliée au navire.

Quelques règles simples :
- ne pas sauter du bateau,
- pas de plongée en apnée directement sur les animaux,
- pas de plongée avec des appareils respiratoires à circuit ouvert,
- pas de nage en poursuite,
- ne pas toucher les animaux directement ou à l’aide d’un instrument lorsque les cétacés s’approchent volontairement,
- ne pas crier, ni émettre de bruits parasites.


Rédigé par Communiqué du ministère de l'environnement le Dimanche 14 Octobre 2012 à 17:29 | Lu 2075 fois