Les réactions des nouveaux ministres


Le président Edouard Fritch et huit de ses ministres. Absents sur la photo, Jean-Christophe Bouissou actuellement en déplacement hors du territoire, et Tea Frogier, présente à la séance solennelle au Palais de justice.
PAPEETE, le 13/01/2017 - Le nouveau gouvernement d'Edouard Fritch est composé de 11 ministres. Si on note l'entrée de trois nouvelles têtes (Nicole Bouteau, Luc Faatau et Jacques Raynal) et la sortie de Patrick Howell et Albert Solia, les autres ministres conservent leur fauteuils, au moins pour le moment. Les portefeuilles ont cependant été redistribués, Teva Rohfritsch devient ainsi le nouveau vice-président. Voici quelques réactions après la présentation du nouveau gouvernement ce vendredi matin, à la presse et aux élus de la majorité.

Edouard Fritch
Président du Pays

"Je recherche de l'opérationnel"


"J'ai besoin de personnes qui vont mettre en exécution tout ça : Nicole Bouteau est présent, Luc Faatau est un homme de terrain…
La feuille de route est faite ce n'est pas celle d'un ministre ou d'un autre ministre. Ce jeu de chaises musicales importe peu à mon sens sur la nature des portefeuilles qui leur sont confiés.

Jean-Christophe Bouissou était déjà au logement. Il connait la problématique. C'est pareil pour Tearii Alpha au ministère du Développement des ressources primaires. Il a été ministre de la Mer, il connait très bien ce domaine. Il va s'occuper de la valorisation du foncier du Pays aussi.

C'est de l'opérationnel que je recherche.
"

Teva Rohfritsch
Vice-président et ministre de économie, en charge des grands projets d'investissement et des réformes économiques

"Le gouvernement mettra tous ses efforts pour que nos familles retrouvent un emploi"


"C'est la réussite collégiale qui est importante avant tout. Il y a encore beaucoup de personnes qui sont en attente et qui sont demandeurs d'emploi et l'année 2017 leur sera consacrée. Le gouvernement mettra tous ses efforts pour que l'on puisse faire en sorte que nos familles retrouvent un emploi.

Le fait d'être vice-président, cela représente pour moi du travail et ce qui est important, je crois, c'est que la feuille de route qui a été présentée par le
président est très importante. Elle est placée sous l'angle du développement économique et de l'emploi. Son souhait était que je continue d'assumer les fonctions de ministre de l'Économie et donc du Travail, pour l'assister dans la conduite du gouvernement, mais aussi pour assister l'ensemble des ministres. On voit cela comme un rôle de coordination pour assister mes collègues et faire en sorte que, collégialement, nous réussissions cette bataille de l'emploi, c'est vraiment l'objectif que s'est fixé le gouvernement.
"

Luc Faatau
Ministre de l'équipement et des transports intérieurs

"Si le président m'a choisi, c'est parce qu'il me considère comme un homme de terrain"


"J'ai été ministre des Affaires foncières, de l'Aménagement et de l'Urbanisme en 2004-2005. En 2007, j'ai pris encore les Affaires foncières, sous Gaston Flosse et Gaston Tong Sang. Pour assurer ce poste, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour réfléchir, mais vu la confiance que le président m'apportait, donc ça a été difficile pour moi de répondre par la négative, sinon ce serait une reconnaissance d'incompétence et ce n'est pas mon cas. Si le président m'a choisi, c'est parce qu'il me considère plutôt comme un homme de terrain.

Dans le domaine de l'Équipement, je pense que cette année, on doit concrétiser tous les projets et chantiers qui ont été prévus. Pour les priorités, je préfère prendre du temps et bien étudier avec tous les techniciens du secteur et voir les partenaires avec qui nous aurons à travailler, notamment les maires. On ne peut pas travailler dans ce secteur sans avoir de rapports favorables avec les communes. Je ne me fais pas d'illusions, il va y avoir certainement des relations conflictuelles avec certaines communes, ça fait partie du jeu. Ce sera à moi de trouver les solutions nécessaires.
"

Jacques Raynal
Ministre de la santé et des solidarités, en charge de la réforme de la PSG, de la prévention et de la famille

"Je suis un homme de dialogue"


"C'est un retour qui est beaucoup plus lourd que ce que j'avais avant, puisque je n'étais que ministre de la Santé. J'avais eu en charge la CPS (Caisse de prévoyance sociale, ndlr) à l'époque, mais là, le principal de ce que m'a demandé le président, c'est la réforme de la PSG (protection sociale généralisée, ndlr) et bien évidemment, la santé, un domaine que je connais déjà.

Pour la PSG, je vais devoir travailler dans tous ces dossiers et d'après ce que me dit le président, nous allons assez rapidement mettre en place une première mesure. Bien sûr, nous ne pourrons pas faire la révolution en cinq minutes. Donc, nous étalerons dans le temps les mesures qui seront programmées au fur et à mesure. Nous n'avons pour l'instant que 14 mois devant nous et nous essaierons de faire le maximum. Je suis un homme de dialogue.

Donc, je suis prêt à parler et à comprendre les problèmes. Mais il y aura des moments où des décisions devront être prises et c'est de la responsabilité d'un gouvernement. Il y a déjà des choses qui ont bien avancé et c'est la raison pour laquelle nous prendrons des mesures, je dirais, dans les deux mois qui viennent.
"

Nicole Bouteau
Ministre du Tourisme

"Je vais continuer la mise en œuvre du plan de stratégie de développement"


"C'est un honneur qui m'ait fait d'être ministre. Je l'accepte et j'ai pleinement conscience de la responsabilité qui est la mienne. Je vais y mettre toute ma force et mon engagement pour poursuivre le travail réalisé d'ores et déjà.

Depuis deux ans, je présidais la commission du tourisme à l'assemblée. Nous travaillions en étroite collaboration avec Jean-Christophe Bouissou que j'ai eu jeudi avant qu'il parte aux États-Unis. Je vais continuer la mise en œuvre du plan de stratégie de développement 2015-2020 qui a été adopté par le gouvernement et l'assemblée et qui a commencé à être déroulé. Les moyens sont là, il n'y a jamais eu de moyens aussi conséquents en investissement pour le tourisme. J'arrive dans une situation assez confortable pour poursuivre le travail initié par mon prédécesseur.
La culture est l'axe principal de cette stratégie de développement qu'est le mana et le patrimoine humain.
"

Patrick Howell
Ancien ministre de la santé

"J'ai décidé de quitter ce ministère avec un petit pincement au cœur"


"Une petite pointe de tristesse, parce qu'on ne quitte pas une fonction de ce type sans se poser quand même la question : est-ce que je n'aurais pas dû continuer ? Mais je pars du principe que j'ai fait ce que je devais faire.

Lorsque nous avons commencé avec ce gouvernement, nous étions confrontés à un problème, celui de résoudre à mettre en place des ministres en devenir. Ensuite, il a fallu travailler sur des dossiers lourds tels que la santé ou la solidarité. Et jusqu'à ce jour, pour moi, il a fallu que je porte le schéma d'organisation sanitaire et le plan stratégique qui est quand même passé à l'assemblée, alors que c'était un challenge qui était lourd. Je sais que la santé est un secteur sans fin. Mais il faut que le ministre ait l'intelligence de passer le relai lorsqu'il a d'autres missions à assumer, ce qui est mon cas.

Lorsque le parti politique a décidé que je porte cette mission de législatives pour la circonscription n°3, j'ai décidé de quitter ce ministère de la Santé avec un petit pincement au cœur parce que c'est ma famille d'origine, pour me consacrer à cette mission.

Je souhaite donc beaucoup d'encouragement au docteur Raynal. Il a déjà assumé ce type de poste et je souhaite qu'il réussisse à créer les conditions pour asseoir totalement le schéma d'organisation sanitaire dans notre Pays.
"

Albert Solia
Ancien ministre de l'équipement

"Cela m'aura marqué définitivement"


"C'est vrai qu'on regrette toujours, puisqu'on a connu pendant une certaine période des choses extraordinaires. Je dois avouer que c'était très enrichissant cette ambiance un peu particulière d'avoir des responsabilités et des charges très lourdes, mais aussi des relations avec énormément de gens et la population, ça laisse des traces. Bien sûr cela m'aura marqué définitivement.

Ce que je retiendrai de ces trois années d'expérience, c'est qu'on nous donne effectivement beaucoup de pouvoir, mais on n'en a pas tant que ça. On est très contraints. On peut avoir beaucoup de bonnes volontés et de bonnes idées mais pour les mettre en œuvre, il y a tout un système qui est basé sur des procédures, des règlementations, des services, c'est très lourd. Entre la bonne volonté et la mise en œuvre, il y a une grande différence. Mais en tous les cas, on peut quand même influencer, et j'espère avoir influencé dans le bon sens.

Je pense que le ministre va devoir s'occuper également des gros changements sur le transport collectif, la mise en place d'une délibération sur les transports insulaires, ce sont des dossiers lourds.
"


Rédigé par Corinne Tehetia le Vendredi 13 Janvier 2017 à 16:04 | Lu 5690 fois