Heremoana maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture en devenir
PAPEETE, le 18 novembre 2014 - Après plus de trois mois de discussions et concertations entre le ministère de la Culture et les artistes, une synthèse a été présentée ce mardi 18 novembre. Portant au départ sur la création du statut de l'artiste, la consultation a débouché sur des propositions bien plus vastes pour développer une vraie économie de la Culture.
Les consultations pour la création d'un statut pour les artistes du fenua nommé « Honorahu’a » (nom proposé par le linguiste John Mairai désignant le lien qui unit le monde des artistes) avaient été entamées en juillet par le précédent gouvernement. Mais en réalité ces discussions sont récurrentes, avec par exemple les états généraux de 2009.
Pour éviter de perdre encore du temps, le ministre de la Culture en devenir, Heremoana Maamaatuaiahutapu, assure vouloir se saisir des conclusions présentées ce mardi pour pousser des propositions concrètes. "Certaines actions ont déjà été commencées par les services compétents, avec des réunions de travail qui vont pousser pour des premières mesures dès 2015" assure-t-il.
Parmi les propositions faites par les 9 ateliers,.honorahua.pf une dizaine qui faisait consensus a été retenue par le ministère pour être poussée en priorité (voir encadré), avec comme élément phare la construction d'un grand centre culturel et d'une carte professionnelle. D'autres relèvent plutôt de la sphère privée, et l'administration assure vouloir les soutenir mais ne pas pouvoir en être l'initiateur. Par exemple la création d'une Fédération des artistes, ou la création d'un label "Architecture polynésienne" pour pousser à une unité architecturale dans le grand Papeete.
Taxes ou mécénat pour financer la culture
Pour tout financer se pose le problème de la rigueur budgétaire. "Il va falloir être imaginatif" assure Heremoana Maamaatuaiahutapu. Par exemple, la création d'une taxe sur les supports numériques (clés USB, disques durs, tablettes…) pourrait rapporter entre 20 et 30 millions Fcfp pour le soutien à la musique. Offrir aux entreprises privées des réductions d'impôts contre des mécénats ou le financement de fondations pourrait aussi multiplier l'efficacité des deniers publics.
Par contre, certaines revendications des artistes risquent de ne pas voir le jour tout de suite. Le futur ministre a ainsi expliqué que la demande visant à obtenir une exonération totale de la TVA risquait d'être difficile à faire passer au ministère des Finances. Mais pour certains secteurs qui ne bénéficient pas encore de la TVA réduite à 5%, des efforts pourraient être faits. Pareil pour les patentes, que les artistes aimeraient voir unifiées en une seule, commune à tous les artistes. Le ministre en devenir s'engage seulement à "des efforts d'information et d'explication".
Malgré toutes ces annonces en faveur des artistes, le ministre en devenir les encourage à se mobiliser pour faire avancer les choses collectivement : "cela fait 20 ans que je traine mon "more" dans le milieu artistique, et nous sommes quand même les champions du monde pour la division." Pour illustrer ce propos, une anecdote édifiante : à la fin de la présentation des conclusions des ateliers, tous les artistes présents se sont éclipsés pour éviter de poser pour une photo de famille avec leur futur ministre…
Les consultations pour la création d'un statut pour les artistes du fenua nommé « Honorahu’a » (nom proposé par le linguiste John Mairai désignant le lien qui unit le monde des artistes) avaient été entamées en juillet par le précédent gouvernement. Mais en réalité ces discussions sont récurrentes, avec par exemple les états généraux de 2009.
Pour éviter de perdre encore du temps, le ministre de la Culture en devenir, Heremoana Maamaatuaiahutapu, assure vouloir se saisir des conclusions présentées ce mardi pour pousser des propositions concrètes. "Certaines actions ont déjà été commencées par les services compétents, avec des réunions de travail qui vont pousser pour des premières mesures dès 2015" assure-t-il.
Parmi les propositions faites par les 9 ateliers,.honorahua.pf une dizaine qui faisait consensus a été retenue par le ministère pour être poussée en priorité (voir encadré), avec comme élément phare la construction d'un grand centre culturel et d'une carte professionnelle. D'autres relèvent plutôt de la sphère privée, et l'administration assure vouloir les soutenir mais ne pas pouvoir en être l'initiateur. Par exemple la création d'une Fédération des artistes, ou la création d'un label "Architecture polynésienne" pour pousser à une unité architecturale dans le grand Papeete.
Taxes ou mécénat pour financer la culture
Pour tout financer se pose le problème de la rigueur budgétaire. "Il va falloir être imaginatif" assure Heremoana Maamaatuaiahutapu. Par exemple, la création d'une taxe sur les supports numériques (clés USB, disques durs, tablettes…) pourrait rapporter entre 20 et 30 millions Fcfp pour le soutien à la musique. Offrir aux entreprises privées des réductions d'impôts contre des mécénats ou le financement de fondations pourrait aussi multiplier l'efficacité des deniers publics.
Par contre, certaines revendications des artistes risquent de ne pas voir le jour tout de suite. Le futur ministre a ainsi expliqué que la demande visant à obtenir une exonération totale de la TVA risquait d'être difficile à faire passer au ministère des Finances. Mais pour certains secteurs qui ne bénéficient pas encore de la TVA réduite à 5%, des efforts pourraient être faits. Pareil pour les patentes, que les artistes aimeraient voir unifiées en une seule, commune à tous les artistes. Le ministre en devenir s'engage seulement à "des efforts d'information et d'explication".
Malgré toutes ces annonces en faveur des artistes, le ministre en devenir les encourage à se mobiliser pour faire avancer les choses collectivement : "cela fait 20 ans que je traine mon "more" dans le milieu artistique, et nous sommes quand même les champions du monde pour la division." Pour illustrer ce propos, une anecdote édifiante : à la fin de la présentation des conclusions des ateliers, tous les artistes présents se sont éclipsés pour éviter de poser pour une photo de famille avec leur futur ministre…
Les orientations retenues :
- Un code du patrimoine : en cours de finalisation par le service de la culture
- Adaptation du dispositif national d'archéologie préventive
- Création d'un grand Centre Culturel : il y a consensus avec l'Etat et ce centre sera inclus dans le prochain Contrat de projet
- Création d'une taxe sur les supports numériques pour financer la musique
- Création d'une structure d'assistance juridique et pour la promotion extérieure
- Création d'une carte professionnelle une fois que des aides spécifiques aux artistes seront mises en place
- Portail numérique et plateforme web pour la musique, avec l'OPT
- 1% du budget des constructions de bâtiments publics sera utilisé pour des projets artistiques à l'intérieur de ces bâtiments
- Favoriser mécénat et fondations
- Un code du patrimoine : en cours de finalisation par le service de la culture
- Adaptation du dispositif national d'archéologie préventive
- Création d'un grand Centre Culturel : il y a consensus avec l'Etat et ce centre sera inclus dans le prochain Contrat de projet
- Création d'une taxe sur les supports numériques pour financer la musique
- Création d'une structure d'assistance juridique et pour la promotion extérieure
- Création d'une carte professionnelle une fois que des aides spécifiques aux artistes seront mises en place
- Portail numérique et plateforme web pour la musique, avec l'OPT
- 1% du budget des constructions de bâtiments publics sera utilisé pour des projets artistiques à l'intérieur de ces bâtiments
- Favoriser mécénat et fondations
Où se situera le futur Centre Culturel ?
Plusieurs terrains sont proposés, comprenant l'ancien hôpital Vaiami à Papeete, Aorai Tini Hau à Pirae ou une inclusion dans le futur Tahiti Mahana Beach à Punaauia. Mais le terrain qui semble avoir la prédilection du futur ministre est le remplacement de l'actuelle Maison de la Culture par le futur projet.
Une fois le terrain arrêté et les spécifications exactes de ce Centre (qui pourrait inclure trois salles de spectacle de 200 places, 2000 places et une salle polyvalente intermédiaire), un concours d'architecte sera lancé.
Plusieurs terrains sont proposés, comprenant l'ancien hôpital Vaiami à Papeete, Aorai Tini Hau à Pirae ou une inclusion dans le futur Tahiti Mahana Beach à Punaauia. Mais le terrain qui semble avoir la prédilection du futur ministre est le remplacement de l'actuelle Maison de la Culture par le futur projet.
Une fois le terrain arrêté et les spécifications exactes de ce Centre (qui pourrait inclure trois salles de spectacle de 200 places, 2000 places et une salle polyvalente intermédiaire), un concours d'architecte sera lancé.