Les 20 étudiants du Tahiti Code Camp avec leurs coachs
PAPEETE, le 28 mai 2018 - Après quatre semaines et demie de formation intense, les jeunes participant à la formation de programmation Tahiti Code Camp commencent déjà à rêver aux applications mobiles qu'ils vont pouvoir créer… Certains n'avaient jamais codé avant de commencer le mois dernier.
Que peut-on apprendre en seulement quatre semaines ? Apparemment beaucoup, surtout quand on y consacre chaque heure éveillée de ses journées pendant un mois. C'est en tout cas ce que nous assurent les 20 jeunes du Tahiti Code Camp, une formation intense à la programmation informatique de huit semaines qui a commencé il y a un mois.
Cette formation est gratuite pour les étudiants, le coût étant pris en charge par le ministère du Numérique et la DGEN. En échange, on leur demande de s'impliquer à 100 % : la formation est organisée comme un camp d’entraînement ("boot camp") avec 330 heures de cours avec des professionnels du numérique local. Il s'agit principalement de programmation de sites web et d’applications mobiles, ainsi que de la 3D et même de la réalité virtuelle. Ils ont aussi des défis à relever en solo, en équipe ou par toute la promotion… Et pour finir, ils participeront à un "hackaton" de trois jours non-stop pour créer un projet concret.
Un programme extrêmement compact, et apparemment les jeunes tiennent le coup grâce à une motivation sans faille et un bel esprit de groupe. Il faut dire que ce sont les 20 meilleurs parmi 350 candidats qui ont été retenus, les plus motivés. Selon Christophe Gomez, directeur du CNAM (qui organise la formation dans ses locaux au Lycée Hôtelier de Punaauia), "50 % des étudiants étaient en décrochage scolaire, sélectionnés avec les associations de quartier. Un tiers sont diplômés d'une formation supérieure, mais en reconversion. Le reste, ce sont des personnes qui avaient le niveau bac et une forte appétence pour l'informatique. On voulait mélanger tous les profils." Le directeur note que si leurs progrès techniques sont conséquents, il a aussi noté un gros changement dans leur attitude depuis avril : "leur comportement a beaucoup changé. C'étaient des personnes introverties, avec pour certains une estime de soi ébranlée par des échecs scolaires, universitaires ou professionnels. Le fait de travailler en équipe, sur des projets plus ou moins concrets et dans un environnement qui ne soit pas scolaire mais de type plutôt start-up, ça leur a permis de se trouver et de prendre confiance en eux."
Nous les avons rencontrés vendredi dernier, à mi-parcours de la formation, pour assister à la présentation d'un de leurs défis en groupe. Ils devaient identifier un problème de la vie quotidienne et imaginer l'application mobile qui pourrait y apporter une solution. Ils ont travaillé sur cette idée sur leurs rares moments libres pendant une semaine…
DÉBORDEMENT D'IMAGINATION
Les concepts imaginés par les cinq équipes nous parleront à tous, au point d'espérer que certains d'entre eux deviendront réalité. Les équipes nous ont ainsi présenté l'idée d'application "Reva Tahiti", qui rassemblerait toutes les activités et événements touristiques du fenua en une seule interface facile à utiliser pour les trouver et réserver. L'application To'u Parking, de son côté, tente de résoudre l'épineux problème du parking à Papeete avec une carte de Papeete en temps réel vous indiquant où sont les places libres.
L'équipe de l'application SiFA a plutôt imaginé une application qui permettrait de simplifier les démarches administratives, avec le remplissage automatique des formulaires. L'équipe E-Porinetia voudrait créer une application mobile pour l'enseignement du reo Tahiti et de nos traditions. Enfin la dernière équipe veut créer Fast-Shop Tahiti, pour pouvoir comparer le prix de son panier de courses en temps réel entre tous les magasins de l'île pour trouver le moins cher.
Ils vont maintenant passer une semaine dans les mêmes conditions à créer un business model pour ces idées. Cet exercice les prépare pour le plus grand défi qu'ils auront à relever lors de leur formation : le hackathon de 72 heures à la fin du Tahiti Code Camp.
Que peut-on apprendre en seulement quatre semaines ? Apparemment beaucoup, surtout quand on y consacre chaque heure éveillée de ses journées pendant un mois. C'est en tout cas ce que nous assurent les 20 jeunes du Tahiti Code Camp, une formation intense à la programmation informatique de huit semaines qui a commencé il y a un mois.
Cette formation est gratuite pour les étudiants, le coût étant pris en charge par le ministère du Numérique et la DGEN. En échange, on leur demande de s'impliquer à 100 % : la formation est organisée comme un camp d’entraînement ("boot camp") avec 330 heures de cours avec des professionnels du numérique local. Il s'agit principalement de programmation de sites web et d’applications mobiles, ainsi que de la 3D et même de la réalité virtuelle. Ils ont aussi des défis à relever en solo, en équipe ou par toute la promotion… Et pour finir, ils participeront à un "hackaton" de trois jours non-stop pour créer un projet concret.
Un programme extrêmement compact, et apparemment les jeunes tiennent le coup grâce à une motivation sans faille et un bel esprit de groupe. Il faut dire que ce sont les 20 meilleurs parmi 350 candidats qui ont été retenus, les plus motivés. Selon Christophe Gomez, directeur du CNAM (qui organise la formation dans ses locaux au Lycée Hôtelier de Punaauia), "50 % des étudiants étaient en décrochage scolaire, sélectionnés avec les associations de quartier. Un tiers sont diplômés d'une formation supérieure, mais en reconversion. Le reste, ce sont des personnes qui avaient le niveau bac et une forte appétence pour l'informatique. On voulait mélanger tous les profils." Le directeur note que si leurs progrès techniques sont conséquents, il a aussi noté un gros changement dans leur attitude depuis avril : "leur comportement a beaucoup changé. C'étaient des personnes introverties, avec pour certains une estime de soi ébranlée par des échecs scolaires, universitaires ou professionnels. Le fait de travailler en équipe, sur des projets plus ou moins concrets et dans un environnement qui ne soit pas scolaire mais de type plutôt start-up, ça leur a permis de se trouver et de prendre confiance en eux."
Nous les avons rencontrés vendredi dernier, à mi-parcours de la formation, pour assister à la présentation d'un de leurs défis en groupe. Ils devaient identifier un problème de la vie quotidienne et imaginer l'application mobile qui pourrait y apporter une solution. Ils ont travaillé sur cette idée sur leurs rares moments libres pendant une semaine…
DÉBORDEMENT D'IMAGINATION
Les concepts imaginés par les cinq équipes nous parleront à tous, au point d'espérer que certains d'entre eux deviendront réalité. Les équipes nous ont ainsi présenté l'idée d'application "Reva Tahiti", qui rassemblerait toutes les activités et événements touristiques du fenua en une seule interface facile à utiliser pour les trouver et réserver. L'application To'u Parking, de son côté, tente de résoudre l'épineux problème du parking à Papeete avec une carte de Papeete en temps réel vous indiquant où sont les places libres.
L'équipe de l'application SiFA a plutôt imaginé une application qui permettrait de simplifier les démarches administratives, avec le remplissage automatique des formulaires. L'équipe E-Porinetia voudrait créer une application mobile pour l'enseignement du reo Tahiti et de nos traditions. Enfin la dernière équipe veut créer Fast-Shop Tahiti, pour pouvoir comparer le prix de son panier de courses en temps réel entre tous les magasins de l'île pour trouver le moins cher.
Ils vont maintenant passer une semaine dans les mêmes conditions à créer un business model pour ces idées. Cet exercice les prépare pour le plus grand défi qu'ils auront à relever lors de leur formation : le hackathon de 72 heures à la fin du Tahiti Code Camp.
Nicolas et Tinirau, application E-Porinetia
La formation n'est pas trop dure pour des décrocheurs scolaires ?
Nicolas : Je veux justement rebondir sur ça, pour dire qu'on ne peut vraiment pas nous qualifier de décrocheurs scolaires. On a passé un concours sur trois jours pour avoir cette formation, on était 350 candidats au départ. Et les 20 personnes qui sont là aujourd'hui ont toutes réussi ce concours !
Au départ j'ai un BTS en maintenance industrielle. Il y a un rapport avec l'informatique, pour moi c'est parallèle. Et ici j'apprends tout ce que je voulais apprendre, et encore bien plus avec les applications mobiles, les business plan ou la réalité virtuelle !
Tinirau : Moi je n'ai pas autant de diplômes que lui (rire) ! Je viens de Papara et je me suis arrêté au Bac technologique, mais du coup j'ai une expérience professionnelle différente. J'ai travaillé dans la restauration et la cuisine. Mais comme j'avais déjà appris à coder par moi-même, j'ai eu envie de me reconvertir. Je me suis dit qu'il me fallait un papier pour attester que je savais faire de l'informatique… Donc quand j'ai entendu qu'il y avait cette formation je me suis inscrit au concours ! Et me voici dans les sélectionnés, je me demande comment je suis arrivé jusque-là (rire). J'apprends énormément de choses. J'avais appris tout seul en 2010, mais je vois qu'avoir les nouvelles techniques c'est beaucoup plus facile. Et là on peut partager ses expériences avec les autres, du coup ça nous donne plus de facilités à faire des choses qui avant prenaient des heures. Ici un de tes amis le fait en 10 minutes, et tu es là : "chef, comment tu fais ça aussi vite, vas-y, tu peux me montrer la technique ?" On est très solidaires !
Nicolas : Je veux justement rebondir sur ça, pour dire qu'on ne peut vraiment pas nous qualifier de décrocheurs scolaires. On a passé un concours sur trois jours pour avoir cette formation, on était 350 candidats au départ. Et les 20 personnes qui sont là aujourd'hui ont toutes réussi ce concours !
Au départ j'ai un BTS en maintenance industrielle. Il y a un rapport avec l'informatique, pour moi c'est parallèle. Et ici j'apprends tout ce que je voulais apprendre, et encore bien plus avec les applications mobiles, les business plan ou la réalité virtuelle !
Tinirau : Moi je n'ai pas autant de diplômes que lui (rire) ! Je viens de Papara et je me suis arrêté au Bac technologique, mais du coup j'ai une expérience professionnelle différente. J'ai travaillé dans la restauration et la cuisine. Mais comme j'avais déjà appris à coder par moi-même, j'ai eu envie de me reconvertir. Je me suis dit qu'il me fallait un papier pour attester que je savais faire de l'informatique… Donc quand j'ai entendu qu'il y avait cette formation je me suis inscrit au concours ! Et me voici dans les sélectionnés, je me demande comment je suis arrivé jusque-là (rire). J'apprends énormément de choses. J'avais appris tout seul en 2010, mais je vois qu'avoir les nouvelles techniques c'est beaucoup plus facile. Et là on peut partager ses expériences avec les autres, du coup ça nous donne plus de facilités à faire des choses qui avant prenaient des heures. Ici un de tes amis le fait en 10 minutes, et tu es là : "chef, comment tu fais ça aussi vite, vas-y, tu peux me montrer la technique ?" On est très solidaires !
Jonas, de l'équipe Fast-Shop Tahiti
Pourquoi as-tu intégré le Tahiti Code Camp ?
C'était pour approfondir mes connaissances en informatique, apprendre beaucoup de choses qui me manquaient… on est toujours curieux dans la vie, là je peux apprendre ce que c'est que le codage, la modélisation 3D… Avant je faisais des études littéraires, LEA en anglais. Ça m'intéressait mais l'informatique m'intéresse aussi donc je voulais absolument découvrir.
Comment tu t'en sorts dans cette formation ?
Ça va (rire) ! Il y a beaucoup de travail indépendant à faire, il faut être autonome… Ce n’est pas facile, ce n'est pas forcément accessible à tous, mais ça va. Si tu es assez studieux et récurrent dans ton travail, ça va bien marcher. Ce qui m'intéresse le plus c'est la modélisation 3D, j'aime déjà dessiner et je découvre que j'adore créer des personnages. Donc pourquoi ne pas continuer et créer un jeu vidéo plus tard ?
C'était pour approfondir mes connaissances en informatique, apprendre beaucoup de choses qui me manquaient… on est toujours curieux dans la vie, là je peux apprendre ce que c'est que le codage, la modélisation 3D… Avant je faisais des études littéraires, LEA en anglais. Ça m'intéressait mais l'informatique m'intéresse aussi donc je voulais absolument découvrir.
Comment tu t'en sorts dans cette formation ?
Ça va (rire) ! Il y a beaucoup de travail indépendant à faire, il faut être autonome… Ce n’est pas facile, ce n'est pas forcément accessible à tous, mais ça va. Si tu es assez studieux et récurrent dans ton travail, ça va bien marcher. Ce qui m'intéresse le plus c'est la modélisation 3D, j'aime déjà dessiner et je découvre que j'adore créer des personnages. Donc pourquoi ne pas continuer et créer un jeu vidéo plus tard ?