Les professionnels du tourisme appellent à des mesures d'urgence

Un nouveau remaniement ministériel pourrait les précipiter au fond de l'âbime

La situation du tourisme ne cesse de s'alourdir. Les chiffres sont de plus en plus alarmants, et la fermeture d'un deuxième hôtel vient d'être officiellement annoncée. Réunis autour d'une situation qualifiée de catastrophique, ils ont tiré ce matin une sirène d'alarme qu'ils espèrent être entendue.
Depuis de nombreux mois déjà, des alertes ont été lancées, la fermeture récente du Hilton n'a fait que confirmer l'ampleur du problème que rencontrent les industriels du tourisme en Polynésie française. Un deuxième hôtel de la place vient d'annoncer sa fermeture.


"La stabilité est un IMPERATIF VITAL pour le tourisme"

Sous l'égide du ministre Steeve Hamblin , des groupes de travail travaillent d'arrachepied sur des projets et mettent en place des actions concrètes dans le but de trouver des solutions immédiates et pérennes, et sortir le secteur de la situation catastrophique dans laquelle il se trouve. Parmi ces actions, la création récente du COST, des mesures d'urgence telles que l'allègement du prix du kilowatt/heure, le dispositif du Darse, mais aussi la présence de la Polynésie à Shangaï...
Les protagonistes s'interrogent à juste titre sur le devenir de ces travaux en cas de modification du gouvernement, et réclament qu'un dispositif d'urgence soit mis en place afin de "protéger" la pérennité de ces travaux de toute modification organisationnelle au sein du gouvernement.

Compte tenu du contexte dramatique dans lequel le secteur du tourisme se trouve, un nouveau remaniement ministériel pourrait, selon Marc Reissinger, précipiter l'ensemble de la profession au fond de l'abîme, provoquant la perte de milliers d'emplois.
Le secteur ne peut plus attendre, il n'a plus les moyens de subir une nouvelle remise en question des mesures qui sont en train d'être entérinées, fondamentales pour sa survie.
Il est impératif que les travaux puissent continuer, quelque soit la situation politique et il est vital de trouver rapidement une solution adaptée
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Luc Tapeta, en qualité de président du CEPF rappelle de son côté les dommages collatéraux qu’entraînent avec elles les difficultés rencontrées par l’industrie touristique. Des centaines d'entreprises dépendent directement ou indirectement du secteur, et souffrent considérablement de la situation.
Au-delà du secteur touristique, il explique que c’est l’ensemble des entreprises polynésiennes qui se trouve aujourd’hui dans des conditions très difficiles. Des milliers d’emplois sont menacés dans tous les secteurs, et il devient insupportable et ingérable pour l’économie locale d’être confrontée sans cesse aux aléas de la politique.
"Nous devons agir dans le « très court terme », explique-t-il, il faut mettre en place une loi de programmation. "
La société civile attend des engagements et appelle à une prise de conscience immédiate de la part de la classe politique, mais aussi des communes et de l’ensemble des pouvoirs publics pour que chacun prenne ses responsabilités et évite au pays de sombrer dans une situation qui serait inéluctable.
La précarité de l'organisation politique et l’instabilité chronique auxquelles le pays se trouve confronté, représentent un profond danger pour la Polynésie et toute sa population.

Rédigé par N M le Mercredi 14 Avril 2010 à 10:49 | Lu 910 fois