Les poissons, ces grands voyageurs


PAPEETE, le 23 avril 2019 - Le 21 avril a été décrétée journée mondiale des poissons migrateurs. À cette occasion, penchons-nous sur les espèces de poissons qui ont parfois besoin d’eau douce, d’autre fois d’eau salée en fonction de la période de leur vie. On appelle ces espèces des espèces migratrices. On dit aussi d’elles qu’elles sont amphihalines.

Le terme "amphihalin" s’utilise pour qualifier les organismes aquatiques migrateurs qui, à des moments déterminés de leur cycle de vie, passent de l’eau salée à l’eau douce, et vice versa.

Un organisme migrateur est un organisme qui effectue des migrations, c’est-à-dire des déplacements entre deux zones de vies. Les baleines par exemple sont des animaux migrateurs. Elles vivent dans les eaux froides de l’Antarctique entre décembre et avril en général. Là-bas, elles trouvent à manger.

Elles passent le reste de l’année dans les eaux chaudes polynésiennes (elles viennent d’ailleurs d’arriver !) pour se reproduire et mettre bas.

Les poissons migrateurs, eux, changent non seulement de lieu de vie, mais aussi de conditions de vie. Ils passent d’un milieu doux à un milieu salé.

Connais-tu des espèces de poissons migratrices ?

Il y a par exemple l’anguille. Adultes, les anguilles peuplent les rivières de Polynésie. Lorsqu’elles sont en âge de se reproduire, les anguilles parcourent plusieurs milliers de kilomètres dans l’océan. Les bébés anguilles (que l’on appelle civelle) nés dans l’océan font le trajet inverse. On les voit apparaître tous les ans début novembre dans nos rivières lors des nuits de nouvelle lune.

Il y aussi les ina’a qui sont les alevins de certains gobiidés. Pour mieux comprendre le cycle de vie de ces alevins, la Direction des ressources marines propose un schéma.

Obstacles en route

Les espèces de poissons amphihalines rencontrent de nombreux (et croissants) obstacles sur leur chemin. Le changement climatique entraîne une augmentation de la température de l’eau mais aussi une modification du régime des courants océaniques. Ce qui a un impact sur le transport des larves (premier stade de développement après l’éclosion de l’œuf).

Les pollutions, les prélèvements intensifs (pêche) mais aussi les travaux d’aménagement, les barrages… sont autant de pièges. Il faut savoir que les espèces migratrices effectuent toujours le même voyage. Les adultes en âge de se reproduire retournent à l’endroit précis où ils sont nés. Si le chemin n’est plus praticable, le cycle est rompu.

Schéma DRRM.

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 23 Avril 2019 à 13:23 | Lu 1174 fois