Les plus vieux et plus grands arbres de la planète se meurent


SYDNEY, 07 déc 2012 (AFP) - Des scientifiques ont mis en garde vendredi contre la mortalité alarmante des arbres géants et très anciens, plus grands organismes vivants de la planète, qui abritent quantité d'oiseaux et une riche biodiversité.

Ces travaux, menés par des universitaires australiens et américains, ont été publiés dans la revue Science. Ils concluent que partout les vieux grands arbres sont menacés de disparition si aucune politique de préservation n'est mise en oeuvre.

"C'est un problème mondial qui concerne presque tous les types de forêts", a indiqué David Lindenmayer de l'Université nationale d'Australie, chef du programme.

"A l'image des grands animaux comme les éléphants, les tigres ou les cétacés dont la population est en fort déclin, un faisceau d'indices nous montrent que ces arbres courent le même risque".

M. Lindenmayer a entrepris cette étude avec des collègues de l'Université James Cook en Australie et de l'Université de Washington aux Etats-Unis après avoir travaillé sur les forêts suédoises à partir de relevés remontant jusqu'aux années 1860.

Les chercheurs ont constaté une disparition inquiétante de grands arbres, vieux de 100 à 300 ans, sous toutes les latitudes en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, en Amérique latine et en Australie.

Les sorbiers d'Australie, les pins des Etats-Unis, les séquoias de Californie ou les baobabs de Tanzanie constituent les principales espèces en danger.

Les feux de forêts ne sont pas les uniques responsables car le taux de mortalité est dix fois supérieur à la norme, même les années sans feux.

Ce phénomène est, selon les scientifiques, le résultat d'une combinaison de facteurs tels que le réchauffement climatique, l'abattage et le besoin en terres agricoles.

"Nous sommes en train de parler de la disparition des plus grands organismes vivants de la planète, des plus grandes plantes à fleurs de la planète et d'organismes qui jouent un rôle déterminant dans la régulation et la richesse de notre monde. La tendance est vraiment très préoccupante", a déclaré Bill Laurance de l'Université James Cook.

Les grands arbres sont en effet le lieu de nidification et de vie de près de 30% des oiseaux et des animaux de notre écosystème.

Ils constituent aussi d'énormes puits de carbone, d'importantes réserves de substrats, ils permettent à une multitude d'organismes vivants de s'épanouir et influencent l'hydrologie.

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Rédigé par AFP le Vendredi 7 Décembre 2012 à 05:18 | Lu 1113 fois