Le comité de pilotage préconise "d'imposer sur l'ensemble du territoire un couvre-feu pour les mineurs non-accompagnés".
PAPEETE, le 5 juillet 2016. Lutte contre la délinquance et le décrochage scolaire, révision des allocations, couvre-feu pour les mineurs… voici quelques-unes des propositions du comité de pilotage mis en place par le gouvernement pour "favoriser le mieux vivre ensemble" et reconstruire le lien social. Voici le détail.
"Un constat s'impose depuis plusieurs années en Polynésie française : les familles polynésiennes sont les témoins bouleversés de profonds malaises sociaux les rendant impuissantes, agressives ou même désespérées, empêchant l'insertion sociales des jeunes Polynésiens, mettant ainsi en péril la cohésion communautaire de notre pays", souligne le Plan d'action polynésien pour la promotion des familles et la reconstruction du lien social. Ce document a été rédigé par le comité de pilotage de la conférence de la famille, composé d’une dizaine de personnalités reconnues pour leur implication dans ce domaine. La coordination avait été confiée à Maiana Bambridge, notamment ancienne directrice de la CPS.
Autour de sept axes, ce plan liste une série de propositions pour "initier une politique publique de la famille, forte et innovante".
LES ALLOCATIONS
Le comité de pilotage suggère de mettre en place une allocation monoparentale sous conditions de ressources. "En 2012, 20 000 enfants vivaient avec un seul parent. Et les familles monoparentales sont plus vulnérables face au chômage", précise-t-il. "Il serait opportun d'inscrire une allocation en nature ou en espèce par enfant."
Il prévoit aussi de moduler l'attribution des allocations familiales en fonction du quotient familial afin de "redistribuer au mieux les aides sociales". Le quotient familial permet d’évaluer les ressources mensuelles des familles allocataires, et de calculer leur participation, à partir de leurs revenus (salaires, allocations chômage, indemnités de formation...), des prestations familiales perçues et de la composition du foyer.
Ce dispositif existe déjà pour les régimes des non-salariés et des salariés.
UN COUVRE-FEU
Les jeunes mineurs inquiètent aussi particulièrement le comité de pilotage. Selon les forces publiques, 20 mineurs vivent en permanence dans les rues de la capitale. Le comité relève aussi que "la présence de bandes de jeunes mineurs non accompagnés d'adultes sur la voie publique la nuit à des heures tardives est de plus en plus fréquente. Ces divagation nocturnes exposent ces enfants livrés à eux-mêmes à de mauvaises rencontres et à des agressions de tous genres". Pour y remédier est donc préconisé de "sanctionner (à visée éducative puis punitive) les parents défaillants qui délaissent leur enfant et ne respectent pas l'obligation scolaire" et "d'imposer sur l'ensemble du territoire un couvre-feu pour les mineurs non-accompagnés".
Pour enrayer la délinquance des jeunes, le comité propose de diversifier la réponse pénale. Aujourd'hui, les jeunes peuvent être placés en familles d'accueil ou au foyer d'action éducative Te Pare. Le Comité propose de "créer une unité d'hébergement éducatif diversifiée et un centre de désintoxication, de développer le réseau de familles d'accueil" et de "mutualiser les moyens Etat-Pays".
LES ADDICTIONS
Les constats sont "alarmants" au vu de la "progression inquiétante de la consommation d'alcool (33 à 46 % de 1995 à 2010) et de l'usage du cannabis (39 % de la population adulte) qui sont les principales causes de violences à l'égard des tiers)", met en avant le comité de pilotage. Par conséquent, selon le document rédigé par le comité de pilotage, "il est nécessaire de repenser la politiques globale de prévention et de prise en charge des publics à risques addictifs".
Les spécialistes ont constaté que la consommation de drogue pouvait commencer très jeune. Le comité préconise donc des consultions pour les "très jeunes consommateurs de stupéfiants (à partir de 7 ans) avec injonction psychosociale comme alternative aux poursuites".
Le document qui a été rédigé sera examiné dans les prochains jours par le Conseil économique, social et culturel avant d'être transmis aux représentants de l'assemblée.
"Un constat s'impose depuis plusieurs années en Polynésie française : les familles polynésiennes sont les témoins bouleversés de profonds malaises sociaux les rendant impuissantes, agressives ou même désespérées, empêchant l'insertion sociales des jeunes Polynésiens, mettant ainsi en péril la cohésion communautaire de notre pays", souligne le Plan d'action polynésien pour la promotion des familles et la reconstruction du lien social. Ce document a été rédigé par le comité de pilotage de la conférence de la famille, composé d’une dizaine de personnalités reconnues pour leur implication dans ce domaine. La coordination avait été confiée à Maiana Bambridge, notamment ancienne directrice de la CPS.
Autour de sept axes, ce plan liste une série de propositions pour "initier une politique publique de la famille, forte et innovante".
LES ALLOCATIONS
Le comité de pilotage suggère de mettre en place une allocation monoparentale sous conditions de ressources. "En 2012, 20 000 enfants vivaient avec un seul parent. Et les familles monoparentales sont plus vulnérables face au chômage", précise-t-il. "Il serait opportun d'inscrire une allocation en nature ou en espèce par enfant."
Il prévoit aussi de moduler l'attribution des allocations familiales en fonction du quotient familial afin de "redistribuer au mieux les aides sociales". Le quotient familial permet d’évaluer les ressources mensuelles des familles allocataires, et de calculer leur participation, à partir de leurs revenus (salaires, allocations chômage, indemnités de formation...), des prestations familiales perçues et de la composition du foyer.
Ce dispositif existe déjà pour les régimes des non-salariés et des salariés.
UN COUVRE-FEU
Les jeunes mineurs inquiètent aussi particulièrement le comité de pilotage. Selon les forces publiques, 20 mineurs vivent en permanence dans les rues de la capitale. Le comité relève aussi que "la présence de bandes de jeunes mineurs non accompagnés d'adultes sur la voie publique la nuit à des heures tardives est de plus en plus fréquente. Ces divagation nocturnes exposent ces enfants livrés à eux-mêmes à de mauvaises rencontres et à des agressions de tous genres". Pour y remédier est donc préconisé de "sanctionner (à visée éducative puis punitive) les parents défaillants qui délaissent leur enfant et ne respectent pas l'obligation scolaire" et "d'imposer sur l'ensemble du territoire un couvre-feu pour les mineurs non-accompagnés".
Pour enrayer la délinquance des jeunes, le comité propose de diversifier la réponse pénale. Aujourd'hui, les jeunes peuvent être placés en familles d'accueil ou au foyer d'action éducative Te Pare. Le Comité propose de "créer une unité d'hébergement éducatif diversifiée et un centre de désintoxication, de développer le réseau de familles d'accueil" et de "mutualiser les moyens Etat-Pays".
LES ADDICTIONS
Les constats sont "alarmants" au vu de la "progression inquiétante de la consommation d'alcool (33 à 46 % de 1995 à 2010) et de l'usage du cannabis (39 % de la population adulte) qui sont les principales causes de violences à l'égard des tiers)", met en avant le comité de pilotage. Par conséquent, selon le document rédigé par le comité de pilotage, "il est nécessaire de repenser la politiques globale de prévention et de prise en charge des publics à risques addictifs".
Les spécialistes ont constaté que la consommation de drogue pouvait commencer très jeune. Le comité préconise donc des consultions pour les "très jeunes consommateurs de stupéfiants (à partir de 7 ans) avec injonction psychosociale comme alternative aux poursuites".
Le document qui a été rédigé sera examiné dans les prochains jours par le Conseil économique, social et culturel avant d'être transmis aux représentants de l'assemblée.
Un statut des nounous
Seule une minorité des crèches-garderies est agréée. La plupart des nourrices exercent au noir. "D'où la nécessité à court terme de réunir les crèches, garderies et les nounous pour organiser une consultation sur le sujet et de faire un état des lieux", met en avant le comité de pilotage qui propose de réviser "la règlementation à faire pour obtenir l'agrément pour les crèches et garderies existantes".
L'objectif à moyen terme est de "faciliter l'accès au dispositif incitatif de mise aux normes de ces établissement". Le Comité recommande aussi qu'un espace galerie-relais dans tout futur lotissement social soit construit.
Selon le comité, ces propositions ne généreraient pas de coût supplémentaire. "En revanche, cette réglementation pourrait avoir un impact sur le budget des familles, dans l'hypothèse où les formalité obligeraient les nounous à revoir leurs tarifs à la hausse."
L'objectif à moyen terme est de "faciliter l'accès au dispositif incitatif de mise aux normes de ces établissement". Le Comité recommande aussi qu'un espace galerie-relais dans tout futur lotissement social soit construit.
Selon le comité, ces propositions ne généreraient pas de coût supplémentaire. "En revanche, cette réglementation pourrait avoir un impact sur le budget des familles, dans l'hypothèse où les formalité obligeraient les nounous à revoir leurs tarifs à la hausse."