Tahiti, le 9 août 2023 - Chaque année, l'association Manu récupère 200 à 300 pétrels qui s'échouent dans les villes ou sur les routes après avoir été désorientés par les éclairages artificiels. Un phénomène inquiétant pour cet oiseau, classé officiellement espèce vulnérable, qui vit toute l'année sur l'océan.
Le premier envol des pétrels n’est pas de tout repos. Après avoir fini leur croissance seuls dans le terrier, les juvéniles doivent prendre leur envol pour l’océan, où ils passeront la quasi-totalité de leur vie. D’août à octobre, c’est le pic d’envol pour cette espèce. Sur le bord des crêtes des montagnes, à 400 mètres d’altitude minimum, ils s’élancent et foncent instinctivement vers le reflet de la Lune et des astres sur l’océan.
“Pas taillé pour être sur un sol plat”
Mais il arrive souvent qu’attirés par les éclairages artificiels, notamment ceux des villes ou de la route, ils se rapprochent dangereusement du sol jusqu’à s’y échouer. “Les juvéniles se font avoir car ils ne savent pas différencier la lumière artificielle de la lumière naturelle sur l’océan”, explique Thomas Ghestemme, directeur de l’association Manu. Cet oiseau “n’est pas taillé pour être sur un sol plat” mais pour être sur l’eau. Une fois posé au sol, il ne peut plus reprendre son envol. C’est là qu’interviennent les bénévoles de l’association Manu. Chaque année, ils récupèrent 200 à 300 pétrels en fâcheuse posture sur le sol polynésien. “La plupart ne sont pas blessés, se réjouit Thomas Ghestemme, il suffit de les assister.” Mais sans aide, ces pétrels n’ont aucune chance de survivre dans un environnement qui n’est pas le leur. Les prédateurs comme les chiens, les chats et même les rats ne connaissent aucune difficulté à attraper un tel volatile ainsi échoué à terre. Ces oiseaux ont la capacité de survivre à un manque d’alimentation pendant 15 jours ; mais cela n’est d’aucun secours : les pétrels doivent être secourus.
Programmes d’actions
Le pic des envols est calé sur la lune noire car les juvéniles sont “moins visible pour les prédateurs”. Mais, ils se trouvent d’autant plus désorientés par la lumière artificielle car les reflets sur l'eau sont moins puissants. “Avant l’homme, les pétrels ne se posaient jamais sur un sol plat”, explique le directeur de l’association Manu. “Cette espèce a évolué sur des milliers d’années. Elle ne peut pas adapter son comportement en quelques décennies. Si les parents sont tombés dans le panneau, les juvéniles feront la même erreur, et les générations suivantes aussi.”
Dans certains pays, l’homme s’est organisé pour faciliter le premier envol des pétrels. À La Réunion, où le pétrel de Barau est endémique et en voie de disparition, les autorités ont mis en place un programme d’actions. Le soir, certains éclairages publics sont éteints et les communes passent au LED (lumière à diode électroluminescente). Ces programmes d’actions sont difficiles à mettre en place car les intervenants concernés lors de telles actions sont nombreux et relèvent à la fois du privé et du domaine public.
Chaque année, la pollution lumineuse occasionne la mort de nombreux oiseaux. Elle bouleverse les rythmes naturels de la lumière et de l'obscurité dans les écosystèmes. Elle modifie les habitudes migratoires des oiseaux, leurs comportements de recherche de nourriture, leur communication vocale et elle facilite la prédation.
D’autres animaux sont menacés aussi
Les oiseaux ne sont pas les seuls animaux à être mis en danger par la pollution lumineuse. Des scientifiques ont observé que les tortues marines prêtent à pondre évitent les plages trop éclairées car la trajectoire des nouveau-nés vers l’océan est elle aussi perturbée par la lumière artificielle. Ils restent alors plus longtemps sur rivages à la merci de nombreux prédateurs. La pollution lumineuse joue également un rôle important dans la disparition des insectes nocturnes. Si les zones rurales sont beaucoup plus peuplées d’insectes, c’est en partie parce que l’éclairage citadin dérègle leur mode de fonctionnent.
La pollution lumineuse augmente partout dans le monde. On estime que plus de 80% de la population mondiale vit actuellement sous un “ciel éclairé”, un chiffre proche de 99% en Europe et en Amérique du Nord. Dans l'océan Pacifique, ce chiffre est moindre mais influence tout de même de nombreuses espèces, dont les pétrels.
Le premier envol des pétrels n’est pas de tout repos. Après avoir fini leur croissance seuls dans le terrier, les juvéniles doivent prendre leur envol pour l’océan, où ils passeront la quasi-totalité de leur vie. D’août à octobre, c’est le pic d’envol pour cette espèce. Sur le bord des crêtes des montagnes, à 400 mètres d’altitude minimum, ils s’élancent et foncent instinctivement vers le reflet de la Lune et des astres sur l’océan.
“Pas taillé pour être sur un sol plat”
Mais il arrive souvent qu’attirés par les éclairages artificiels, notamment ceux des villes ou de la route, ils se rapprochent dangereusement du sol jusqu’à s’y échouer. “Les juvéniles se font avoir car ils ne savent pas différencier la lumière artificielle de la lumière naturelle sur l’océan”, explique Thomas Ghestemme, directeur de l’association Manu. Cet oiseau “n’est pas taillé pour être sur un sol plat” mais pour être sur l’eau. Une fois posé au sol, il ne peut plus reprendre son envol. C’est là qu’interviennent les bénévoles de l’association Manu. Chaque année, ils récupèrent 200 à 300 pétrels en fâcheuse posture sur le sol polynésien. “La plupart ne sont pas blessés, se réjouit Thomas Ghestemme, il suffit de les assister.” Mais sans aide, ces pétrels n’ont aucune chance de survivre dans un environnement qui n’est pas le leur. Les prédateurs comme les chiens, les chats et même les rats ne connaissent aucune difficulté à attraper un tel volatile ainsi échoué à terre. Ces oiseaux ont la capacité de survivre à un manque d’alimentation pendant 15 jours ; mais cela n’est d’aucun secours : les pétrels doivent être secourus.
Programmes d’actions
Le pic des envols est calé sur la lune noire car les juvéniles sont “moins visible pour les prédateurs”. Mais, ils se trouvent d’autant plus désorientés par la lumière artificielle car les reflets sur l'eau sont moins puissants. “Avant l’homme, les pétrels ne se posaient jamais sur un sol plat”, explique le directeur de l’association Manu. “Cette espèce a évolué sur des milliers d’années. Elle ne peut pas adapter son comportement en quelques décennies. Si les parents sont tombés dans le panneau, les juvéniles feront la même erreur, et les générations suivantes aussi.”
Dans certains pays, l’homme s’est organisé pour faciliter le premier envol des pétrels. À La Réunion, où le pétrel de Barau est endémique et en voie de disparition, les autorités ont mis en place un programme d’actions. Le soir, certains éclairages publics sont éteints et les communes passent au LED (lumière à diode électroluminescente). Ces programmes d’actions sont difficiles à mettre en place car les intervenants concernés lors de telles actions sont nombreux et relèvent à la fois du privé et du domaine public.
Chaque année, la pollution lumineuse occasionne la mort de nombreux oiseaux. Elle bouleverse les rythmes naturels de la lumière et de l'obscurité dans les écosystèmes. Elle modifie les habitudes migratoires des oiseaux, leurs comportements de recherche de nourriture, leur communication vocale et elle facilite la prédation.
D’autres animaux sont menacés aussi
Les oiseaux ne sont pas les seuls animaux à être mis en danger par la pollution lumineuse. Des scientifiques ont observé que les tortues marines prêtent à pondre évitent les plages trop éclairées car la trajectoire des nouveau-nés vers l’océan est elle aussi perturbée par la lumière artificielle. Ils restent alors plus longtemps sur rivages à la merci de nombreux prédateurs. La pollution lumineuse joue également un rôle important dans la disparition des insectes nocturnes. Si les zones rurales sont beaucoup plus peuplées d’insectes, c’est en partie parce que l’éclairage citadin dérègle leur mode de fonctionnent.
La pollution lumineuse augmente partout dans le monde. On estime que plus de 80% de la population mondiale vit actuellement sous un “ciel éclairé”, un chiffre proche de 99% en Europe et en Amérique du Nord. Dans l'océan Pacifique, ce chiffre est moindre mais influence tout de même de nombreuses espèces, dont les pétrels.
Les bons gestes à adopter si vous trouvez un pétrel échoué
- Le ramasser (avec un tissu si possible) et le mettre dans un carton avec des trous
- Ne pas le caresser (au risque d'abîmer son plumage étanche)
- Ne pas lui donner à manger
- Appeler SOS Pétrel au 87.22.27.99
Un bénévole vous recontactera pour récupérer l’oiseau ou le faire déposer chez un vétérinaire.
- Le ramasser (avec un tissu si possible) et le mettre dans un carton avec des trous
- Ne pas le caresser (au risque d'abîmer son plumage étanche)
- Ne pas lui donner à manger
- Appeler SOS Pétrel au 87.22.27.99
Un bénévole vous recontactera pour récupérer l’oiseau ou le faire déposer chez un vétérinaire.