En juillet 2017 l'Assemblée de la Polynésie française avait adopté une loi relative à la réforme réglementaire dans le secteur de la perliculture. Cette loi du pays avait l'ambition d'atteindre une production organisée et de qualité, grâce à la mise en place de quotas de production et de mesures destinées à assurer la traçabilité des volumes de perles, de leur production jusqu'à leur exportation. En bref le Pays voulait restructurer en profondeur la filière, qui représente la deuxième ressource propre de la Polynésie française après le tourisme.
Sauf que selon le Syndicat des petits et moyens perliculteurs de Polynésie française (SPMPF) cette réforme pourrait nuire à l'image de marque de la perle de Tahiti. "Nous avons toujours fait en sorte que la perle de Tahiti soit une perle de qualité. Et à un moment dans les années 2000 il y a eu une surproduction. Le secteur a alors été régulé avec la mise en place de réglementations pour justement qualifier la perle de bonne qualité avec des critères de couleurs, de forme, le lustre et aussi la couche nacrière", insiste Mia Williams, président du SPMPF.
Cette dernière ainsi que le GIE Toaura, dirigée par Marcelle Howard, pointent notamment du doigt la nouvelle catégorie, la "catégorie E", mise en place dans le cadre de la réforme du secteur perlicole. "Pour cette nouvelle catégorie aucun critère spécifique de qualité n'est prévu (…) On demande donc que l'on revoie certaines dispositions de la loi du pays de juillet 2017. On réclame notamment le retrait de cette classification E et l'obligation du contrôle qualité pour les professionnels qui exportent leurs perles", explique Mia Williams.
Des avis divergents
Le SPMPF craint également une surproduction dû à cette réforme. La présidente du syndicat indique, "avant la réforme il fallait que les perles aient une couche nacrière d'au moins 0,8 mm. Nous vendons donc des perles qui ne sont pas à terme, et il risque donc d'y avoir une surproduction."
Une analyse que ne partage pas Aline Baldassari du syndicat professionnel des producteurs de perles. "Il faut arrêter de dire qu'il y a une surproduction. Ce qui se passe aujourd'hui c'est que la Chine qui est le principal acheteur de nos perles fait moins de demande." Sur la commercialisation de perles de moins bonnes qualités cette dernière affirme, "que des perles de ce type, voir des pires, sortent déjà depuis des années sur les marchés internationaux."
Aline Baldassari affirme par ailleurs que "cette réforme finira par donner des effets bénéfiques sur l'activité." Elle concède néanmoins que la nouvelle loi "n'est pas encore tout à fait au point."