PARIS, 24 juin 2014 (AFP) - Des pesticides parmi les plus utilisés dans le monde ont des effets néfastes sur la biodiversité qui ne se limitent pas aux abeilles mais nuisent aussi aux papillons, vers de terre, oiseaux et poissons, selon une évaluation scientifique internationale présentée mardi.
Après avoir examiné les conclusions de quelque 800 études parues depuis une vingtaine d'années, les auteurs de cette évaluation plaident pour "durcir encore la réglementation sur les néonicotinoïdes et le Fipronil", les deux types de substances chimiques étudiées, et de "commencer à planifier leur suppression progressive à l'échelle mondiale ou, du moins, à formuler des plans visant à réduire fortement leur utilisation dans le monde".
"Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et agricole", indique dans un communiqué le Dr Jean-Marc Bonmatin (CNRS), l'un des principaux auteurs de cette analyse menée sur les quatre dernières années.
L'évaluation a été conduite par un panel de 29 chercheurs internationaux dans le cadre d'un groupe de travail spécialisé sur les pesticides systémiques (conçus pour être absorbés par les plantes). Ce groupe conseille notamment l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l'organisme qui rend compte de l'état de santé de la biodiversité mondiale à travers sa "Liste rouge" des espèces menacées.
Les conclusions doivent être publiées en huit articles pendant l'été dans la revue Environmental Science ans Pollution Research, précise ce groupe de travail.
Les pesticides étudiés sont "aujourd'hui les plus utilisés dans le monde, avec une part de marché estimée à quelque 40%" et sont aussi "communément utilisés dans les traitements domestiques pour la prévention des puces chez les chats et chiens et la lutte contre les termites dans les structures en bois".
Les effets liés à l'exposition à ces pesticides "peuvent être immédiats et fatals mais également chroniques", soulignent les chercheurs, avec des effets comme la perte d'odorat ou de mémoire, une perte de fécondité, une diminution de l'apport alimentaire, comme un butinage amoindri chez les abeilles, ou encore une capacité altérée du ver de terre à creuser des tunnels.
Ces pesticides sont notamment pointés du doigt depuis quelques années comme l'une des causes expliquant le déclin des populations d'abeilles. L'Union européenne a par exemple déjà suspendu en 2013 l'usage du Fipronil et de trois néonicotinoïdes en raison de leurs effets sur les pollinisateurs.
Mais cette interdiction est partielle et ne porte que sur certains usages des pesticides incriminés, "qui restent largement utilisés, par exemple pour la culture du blé, provoquant les mêmes inquiétudes pour l'environnement", a souligné l'un des chercheurs, le britannique Dave Goulson, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
"C'est à leur usage préventif généralisé qu'il faut mettre fin, ils ne devraient être qu'un dernier recours, actuellement, on les utilise comme si l'on prenait des antibiotiques sans être malades", a-t-il ajouté.
La nouvelle analyse montre que bien d'autres espèces que les abeilles sont également touchées, au premier rang desquelles les invertébrés terrestres, comme les vers de terre, indispensables maillons de la vie des sous-sols.
Suivent les pollinisateurs --abeilles et papillons-- puis les invertébrés aquatiques, comme les gastéropodes d'eau douce et les puces d'eau, les oiseaux, les poissons et les amphibiens.
Les chercheurs précisent ne pas avoir de données suffisantes pour déterminer leur impact sur les mammifères et les reptiles, même si un "impact est probable" sur ces derniers.
En dépit du peu d'études disponibles dans l'immédiat, un groupe de travail du panel planche sur une évaluation des effets sur l'être humain, a précisé un autre de ses membres, Jeroen Van der Sluijs. "Il y a des preuves préliminaires que le développement du cerveau, mais aussi le système immunitaire, peuvent être affectés", a-t-il affirmé.
"Toute la biodiversité est involontairement affectée par ces produits", a réagi l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) qui considère que les "pouvoirs publics français et européens" ne doivent "plus tergiverser" et appelle à un "moratoire total sur ces dangereux pesticides".
Après avoir examiné les conclusions de quelque 800 études parues depuis une vingtaine d'années, les auteurs de cette évaluation plaident pour "durcir encore la réglementation sur les néonicotinoïdes et le Fipronil", les deux types de substances chimiques étudiées, et de "commencer à planifier leur suppression progressive à l'échelle mondiale ou, du moins, à formuler des plans visant à réduire fortement leur utilisation dans le monde".
"Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et agricole", indique dans un communiqué le Dr Jean-Marc Bonmatin (CNRS), l'un des principaux auteurs de cette analyse menée sur les quatre dernières années.
L'évaluation a été conduite par un panel de 29 chercheurs internationaux dans le cadre d'un groupe de travail spécialisé sur les pesticides systémiques (conçus pour être absorbés par les plantes). Ce groupe conseille notamment l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l'organisme qui rend compte de l'état de santé de la biodiversité mondiale à travers sa "Liste rouge" des espèces menacées.
Les conclusions doivent être publiées en huit articles pendant l'été dans la revue Environmental Science ans Pollution Research, précise ce groupe de travail.
Les pesticides étudiés sont "aujourd'hui les plus utilisés dans le monde, avec une part de marché estimée à quelque 40%" et sont aussi "communément utilisés dans les traitements domestiques pour la prévention des puces chez les chats et chiens et la lutte contre les termites dans les structures en bois".
Les effets liés à l'exposition à ces pesticides "peuvent être immédiats et fatals mais également chroniques", soulignent les chercheurs, avec des effets comme la perte d'odorat ou de mémoire, une perte de fécondité, une diminution de l'apport alimentaire, comme un butinage amoindri chez les abeilles, ou encore une capacité altérée du ver de terre à creuser des tunnels.
Ces pesticides sont notamment pointés du doigt depuis quelques années comme l'une des causes expliquant le déclin des populations d'abeilles. L'Union européenne a par exemple déjà suspendu en 2013 l'usage du Fipronil et de trois néonicotinoïdes en raison de leurs effets sur les pollinisateurs.
Mais cette interdiction est partielle et ne porte que sur certains usages des pesticides incriminés, "qui restent largement utilisés, par exemple pour la culture du blé, provoquant les mêmes inquiétudes pour l'environnement", a souligné l'un des chercheurs, le britannique Dave Goulson, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
"C'est à leur usage préventif généralisé qu'il faut mettre fin, ils ne devraient être qu'un dernier recours, actuellement, on les utilise comme si l'on prenait des antibiotiques sans être malades", a-t-il ajouté.
La nouvelle analyse montre que bien d'autres espèces que les abeilles sont également touchées, au premier rang desquelles les invertébrés terrestres, comme les vers de terre, indispensables maillons de la vie des sous-sols.
Suivent les pollinisateurs --abeilles et papillons-- puis les invertébrés aquatiques, comme les gastéropodes d'eau douce et les puces d'eau, les oiseaux, les poissons et les amphibiens.
Les chercheurs précisent ne pas avoir de données suffisantes pour déterminer leur impact sur les mammifères et les reptiles, même si un "impact est probable" sur ces derniers.
En dépit du peu d'études disponibles dans l'immédiat, un groupe de travail du panel planche sur une évaluation des effets sur l'être humain, a précisé un autre de ses membres, Jeroen Van der Sluijs. "Il y a des preuves préliminaires que le développement du cerveau, mais aussi le système immunitaire, peuvent être affectés", a-t-il affirmé.
"Toute la biodiversité est involontairement affectée par ces produits", a réagi l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) qui considère que les "pouvoirs publics français et européens" ne doivent "plus tergiverser" et appelle à un "moratoire total sur ces dangereux pesticides".