Les personnes faisant preuve d'empathie sont instinctivement reconnaissables


WASHINGTON, 14 novembre 2011 (AFP) - Les personnes dotées d'une disposition génétique particulière font preuve de plus d'empathie que les autres et sont reconnues de manière instinctive par les étrangers, révèle une étude américaine publiée lundi.

Cette disposition est liée à la structure de leur gène récepteur de l'ocytocine, une hormone parfois appelée "hormone de l'amour" parce qu'elle est notamment sécrétée lors de rapports sexuels et favorise les rapports sociaux.

Pour arriver à leurs conclusions, des chercheurs de l'Université de l'Oregon (nord-ouest des Etats-Unis) ont conçu une expérience à laquelle ont participé 23 couples, dont le patrimoine génétique n'était connu que des scientifiques.

Ils ont demandé à une personne de chaque couple de raconter à son ou sa partenaire un épisode particulièrement douloureux de sa vie.

Des observateurs, qui n'avaient jamais rencontré les couples, ont alors dû scruter pendant 20 secondes le comportement de la personne qui écoutait l'histoire, sans toutefois pouvoir entendre ce qu'il ou elle disait.

Avant l'expérience, les chercheurs avaient fait subir des analyses aux personnes observées pour savoir si elles étaient porteuses de la combinaison GG, AG ou AA du gène récepteur de l'ocytocine.

Dans neuf cas sur dix, les observateurs ont su correctement identifier les auditeurs les "moins attentionnés" comme ceux porteurs de la variante A du gène.

En revanche, six personnes sur dix jugées "les plus engagées socialement" disposaient de la combinaison GG du gène, indiquent les chercheurs dans leur article paru dans les Proceedings of the National Academy of Science datés du 14 novembre.

De fait, les personnes GG sont généralement perçues comme faisant preuve de plus d'empathie que les autres.

"Nos conclusions tendent à montrer qu'une variation génétique, aussi infime soit elle, a des conséquences réelles sur le comportement, et ces différences de comportement sont vite décelées par les autres", note Aleksandr Kogan de l'université de Toronto (Canada), l'un des auteurs.

ksh/gde/rap

Rédigé par AFP le Lundi 14 Novembre 2011 à 13:59 | Lu 1164 fois