Les parlementaires ACP-UE à Apia : commerce, changement climatique et droits de l’homme au menu


APIA, lundi 23 juillet 2012 (Flash d’Océanie) – Les parlementaires du Pacifique et de l’Union européenne se sont réunis en fin de semaine dernière dans la capitale samoane Apia, dans le cadre d’une Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE dédiée aux problématiques spécifiques à la région Pacifique.
Cette réunion, qui a eu lieu du 18 au 20 juillet 2012, a notamment abordé les thèmes du commerce, du changement climatique et des droits de l’homme, rapporte le secrétariat général des ACP dans un communiqué.
La réunion a impliqué quinze élus océaniens du groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du pacifique (Groupe ACP) et quine eurodéputés.
En corollaire : les questions d’intégration économique régionale et l’accord, toujours en souffrance, de « partenariat économique (APE) censé succéder aux dispositions d’achats préférentiels de matière premières conclues après les accords de Lomé (I à IV), puis de Cotonou.
Ces APE, en ce qui concerne le Pacifique, sont toujours au point mort, après le lancement des négociations en septembre 2006.
Les pays océaniens mettent en avant le fait que ces nouvelles dispositions, conformes aux nouvelles règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ne prennent pas suffisamment en compte les spécificités des petits États insulaires du Pacifique, aux économies fragiles et aux ressources limitées.
Toutefois, Fidji et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, soucieux de préserver l’accès à leur thon et leur sucre, ont conclu des accords « intérimaires » avec Bruxelles.
Présidant les débats, la semaine dernière à Apia, se trouvaient M. Louis Michel (Belgique), Coprésident de la délégation européenne à l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE et ancien commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire et côté ACP et Musikari Kombo (Kenya), Coprésident de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.
Le Secrétaire général des ACP, Dr Mohamed Ibn Chambas, participait aussi aux débats.
M. Lenata’i Victor Faafoi Tamapua, parlementaire du Samoa et Président de la commission ACP des affaires politiques, indiquait dès avant cette réunion que ces débats permettent aux représentants du Pacifique (au sein du groupe ACP) « l’occasion d’aborder directement et ouvertement avec les législateurs européens des thèmes intéressant la région. »
Il a notamment cité en exemple l’épineux dossier de l’interdiction d’accès sur les marchés européens du kava, ou encore la situation politique à Fidji.
Plusieurs membres de cette commission paritaire se trouvent cette semaine, dans la foulée de la réunion samoane, à Fidji, pour se rendre compte sur place des avancées en matière de retour à la démocratie dans cet archipel.
M. Michel, qui était à l’origine prévu pour faire partie de cette mission politique, a toutefois dû écourter son séjour pour raisons personnelles.
Les réunions de l’Assemblée parlementaire paritaire UE-ACP rassemblent, deux fois par an, des parlementaires provenant des 79 États membres du Groupe ACP et un nombre équivalent de leurs homologues de l’Union européenne, en vue de mener un dialogue politique sur différents sujets de préoccupation, dans le cadre de l’Accord de partenariat ACP-UE de Cotonou.

Mission interparlementaire conjointe ACP-UE à Suva cette semaine

Cette semaine, une mission interparlementaire conjointe de l’Union Européenne et le groupe des pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) effectue une mission du 21 au 24 juillet 2012.
Objectif : évaluer sur place les progrès réalisés en matière de retour à la démocratie et en vue de la tenue d’élections toujours annoncées pour le dernier trimestre 2014.
Ce groupe, côté européen, est conduit par Mme Michèle Rivasi (Vice-présidente de la délégation européenne à l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE députée européenne Verts (qui remplace au pied levé le Belge Louis Michel,) et, du côté ACP, par le Kenyan Musikari Kombo, Coprésident de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.
Le coup d’État de décembre 2006 a entraîné, au plan de l’UE, des « mesures appropriées », à savoir une suspension de son aide non humanitaire à Fidji, dans le cadre du Fonds Européen de Développement (FED), pour cause de non respect des « éléments essentiels » contenus dans l’article 96 de l’Accord de Cotonou (qui lie l’UE et les ACP), notamment le principe de respect de l’état de droit, des droits de l'homme et des valeurs démocratiques.
Le gel des fonds européens, toutefois, ne concerne pas les programmes classés humanitaires.

Le gouvernement fidjien dirigé par le Contre-amiral Franck Bainimarama annonce depuis juillet 2009 des élections législatives pour le dernier trimestre 2014.
Depuis le début juillet 2012, il a par ailleurs lancé un processus de mise à jour des listes électorales, effectué par la mise en place d’un système électronique censé supprimer les erreurs, voire les fraudes.
Parallèlement, une commission consultative et des soumissions de la part du public devraient être synthétisées par un groupe d’experts, présidé par le Sud-africain Yash Ghai.
Ce groupe est chargé de rédiger une nouvelle constitution, dont le texte devrait ensuite être entériné par une assemblée constituante.
Le Premier ministre Contre-amiral Bainimarama a indiqué à plusieurs reprises que dans ce nouveau texte, toute notion « clivante », comme la notion de circonscriptions réservées à l’une ou l’autre des deux principales ethnies (les Fidjiens indigènes et les citoyens d’origine indienne, amenée à la fin du dix-neuvième siècle pour cultiver la canne à sucre), présentes dans la précédente Constitution (abrogée mi-avril 2009), ne figureraient pas dans le nouveau texte.
Selon Suva, la nouvelle Constitution devrait être finalisée courant 2013.

pad

Rédigé par PAD le Mardi 24 Juillet 2012 à 05:28 | Lu 507 fois