PAPEETE, 29 octobre 2018 - Le débat d’orientation budgétaire s’est tenu lundi matin à l’Assemblée. Plutôt que de critiquer les choix présentés par le gouvernement, le Tavini a déploré l'absence d'Oscar Temaru, victime d'une "justice coloniale instrumentalisée et manipulée", tandis que le Tahoera'a pointait le manque de volontarisme de la politique sociale du gouvernement.
La collectivité prépare son budget 2019 dans un contexte économique jugé favorable. La stabilité politique et la continuité de l’action du gouvernement depuis 2015 ont donné un terreau propice à une relance de l’investissement privé et de la consommation des ménages.
Les efforts budgétaires porteront l'année prochaine sur trois axes principaux. Celui de la solidarité, définie comme un "facteur de justice et de cohésion sociale" parce qu’il "n’est pas question de laisser au bord du chemin ceux qui n’ont pas encore eu la chance de monter dans le train de la croissance", a illustré Edouard Fritch lors de son discours aux représentants polynésiens. Le deuxième axe est celui de la modernisation de l’administration en accélérant le "virage digital", parce que l’administration "doit se rapprocher des Polynésiens et être accessible (…) en limitant les déplacements". Le troisième axe est celui du développement économique. "Le budget à venir sera donc au service, non plus du soutien à la relance mais de l’accompagnement de la croissance. L’investissement des ménages et des entreprises, qui a déjà commencé à prendre le relais en 2018, en constituera, c’est certain, le principal moteur dès l’an prochain", a dit Edouard Fritch. "Il ne s’agit plus, pour la collectivité, de prendre en charge seule le développement du Pays mais de revenir dans son rôle de régulateur, de facilitateur et quand il le faut d’incitation pour susciter l’initiative".
L’autofinancement est annoncé en 2019 à son niveau actuel de 20 milliards Fcfp, afin de limiter le recours à l’emprunt à un niveau de "8 à 9 milliards". Quant aux investissements, les crédits de paiement devraient rester à un niveau équivalent à celui de 2018, "voire un peu supérieur".
Pour 2019, Edouard Fritch a déclaré que le gouvernement travaillait sur projet de budget "responsable, certes en hausse, mais avec un « train de vie » de l’administration contenu, une masse salariale et un budget de fonctionnement courant maîtrisés".
Pour faire suite au discours du président du Pays, la parole était laissée aux groupes politiques de l’Assemblée. Traditionnellement, l'opposition n'épargne pas le gouvernement de ses critiques à cette occasion. Mais dans l’hémicycle, le grand absent du jour était sans aucun doute Oscar Temaru, lundi matin. Sous le coup d’une décision définitive du Conseil d’Etat, le leader indépendantiste a perdu son siège de représentant à l’Assemblée de la Polynésie française après le rejet de ses comptes de campagne et l’annulation de son élection de mai dernier. Et, peu avant l’ouverture de la séance plénière consacrée au débat d’orientation budgétaire, c’est dans l’émotion que les élus du Tavini Huiraatira ont achevé leur réunion de groupe. Aucun commentaire à la sortie. Juste les larmes de certains.
"Permettez-moi cette année de ne pas prêter le flanc à la critique, comme à mon habitude, même si à la lecture d’un tel document ce n’est pas les occasions, ni l’envie, qui font défaut", a dit Antony Géros, président du groupe Tavini à l’Assemblée. Et c’est avec la voix appesantie par l'émotion qu’il a ensuite souligné, après avoir présenté la suivante de liste Cécile Mercier, qui fait son entrée dans l’hémicycle parmi les émus Tavini, en remplacement d’Oscar Temaru, que ce dernier "aurait aimé" saluer les représentants de Tarahoi, "une dernière fois, pour vous exprimer toute sa gratitude, après 32 années passées sans interruption, à l’intérieur de ces murs". Pour Antony Géros, cette absence est le fait d’une "justice coloniale instrumentalisée et manipulée".
Teura Iriti compare le rapport du gouvernement présenté aux élus de l’Assemblée en vue du débat d’orientation budgétaire à une fiction qu’elle nomme "Tapura au pays des merveilles". "Il est vrai, a-t-elle aussi souligné, que l’entreprise de redressement initiée en juillet 2013 par le Vieux Lion laisse une marge de manœuvre confortable au gouvernement actuel. Mais encore faut-il savoir l’utiliser à bon escient". La présidente du groupe orange critique le manque de moyens financiers mis au profit du combat contre la précarité de certains Polynésiens. "Haere maru, haere papu (aller doucement, aller sûrement, Ndlr) semble être la devise de cette majorité en place. Et en attendant, le fossé se creuse de plus en plus : le riche devient plus riche et le pauvre plus pauvre."
La critique est essentiellement venue du groupe Tahoera’a, lundi matin, pour cette quatrième séance de la session budgétaire dédiée au débat d’orientation budgétaire, préalable au vote du budget primitif 2019.
Ce débat est un des exercices imposés par le statut d’autonomie de la collectivité. Deux mois avant l’examen et le vote du budget, les orientations budgétaires souhaitées par le gouvernement pour l’exercice à venir sont présentées aux élus. Un rapport du gouvernement a été transmis à l’Assemblée à ce titre le 12 octobre dernier. Ce document de 334 pages a été examiné par la commission de l’économie, des finances et de la fonction publique. Comme c’est le cas pour la troisième année consécutive, cet examen préalable est prévu par le règlement intérieur de l’Assemblée. L’idée est de donner aux élus des éléments d’information pour une meilleure analyse des orientations budgétaires. Cette année, la commission de l’économie s’est réunie le 19 octobre en présence des représentants de l’exécutif et de techniciens.
Les séances plénières de l’assemblée reprendront le jeudi 15 novembre prochain, dans le cadre de la session budgétaire 2018. Le budget primitif pour l'année 2019 devrait être soumis à l'examen des représentants mi-décembre prochain.
La collectivité prépare son budget 2019 dans un contexte économique jugé favorable. La stabilité politique et la continuité de l’action du gouvernement depuis 2015 ont donné un terreau propice à une relance de l’investissement privé et de la consommation des ménages.
Les efforts budgétaires porteront l'année prochaine sur trois axes principaux. Celui de la solidarité, définie comme un "facteur de justice et de cohésion sociale" parce qu’il "n’est pas question de laisser au bord du chemin ceux qui n’ont pas encore eu la chance de monter dans le train de la croissance", a illustré Edouard Fritch lors de son discours aux représentants polynésiens. Le deuxième axe est celui de la modernisation de l’administration en accélérant le "virage digital", parce que l’administration "doit se rapprocher des Polynésiens et être accessible (…) en limitant les déplacements". Le troisième axe est celui du développement économique. "Le budget à venir sera donc au service, non plus du soutien à la relance mais de l’accompagnement de la croissance. L’investissement des ménages et des entreprises, qui a déjà commencé à prendre le relais en 2018, en constituera, c’est certain, le principal moteur dès l’an prochain", a dit Edouard Fritch. "Il ne s’agit plus, pour la collectivité, de prendre en charge seule le développement du Pays mais de revenir dans son rôle de régulateur, de facilitateur et quand il le faut d’incitation pour susciter l’initiative".
L’autofinancement est annoncé en 2019 à son niveau actuel de 20 milliards Fcfp, afin de limiter le recours à l’emprunt à un niveau de "8 à 9 milliards". Quant aux investissements, les crédits de paiement devraient rester à un niveau équivalent à celui de 2018, "voire un peu supérieur".
Pour 2019, Edouard Fritch a déclaré que le gouvernement travaillait sur projet de budget "responsable, certes en hausse, mais avec un « train de vie » de l’administration contenu, une masse salariale et un budget de fonctionnement courant maîtrisés".
Pour faire suite au discours du président du Pays, la parole était laissée aux groupes politiques de l’Assemblée. Traditionnellement, l'opposition n'épargne pas le gouvernement de ses critiques à cette occasion. Mais dans l’hémicycle, le grand absent du jour était sans aucun doute Oscar Temaru, lundi matin. Sous le coup d’une décision définitive du Conseil d’Etat, le leader indépendantiste a perdu son siège de représentant à l’Assemblée de la Polynésie française après le rejet de ses comptes de campagne et l’annulation de son élection de mai dernier. Et, peu avant l’ouverture de la séance plénière consacrée au débat d’orientation budgétaire, c’est dans l’émotion que les élus du Tavini Huiraatira ont achevé leur réunion de groupe. Aucun commentaire à la sortie. Juste les larmes de certains.
"Permettez-moi cette année de ne pas prêter le flanc à la critique, comme à mon habitude, même si à la lecture d’un tel document ce n’est pas les occasions, ni l’envie, qui font défaut", a dit Antony Géros, président du groupe Tavini à l’Assemblée. Et c’est avec la voix appesantie par l'émotion qu’il a ensuite souligné, après avoir présenté la suivante de liste Cécile Mercier, qui fait son entrée dans l’hémicycle parmi les émus Tavini, en remplacement d’Oscar Temaru, que ce dernier "aurait aimé" saluer les représentants de Tarahoi, "une dernière fois, pour vous exprimer toute sa gratitude, après 32 années passées sans interruption, à l’intérieur de ces murs". Pour Antony Géros, cette absence est le fait d’une "justice coloniale instrumentalisée et manipulée".
Teura Iriti compare le rapport du gouvernement présenté aux élus de l’Assemblée en vue du débat d’orientation budgétaire à une fiction qu’elle nomme "Tapura au pays des merveilles". "Il est vrai, a-t-elle aussi souligné, que l’entreprise de redressement initiée en juillet 2013 par le Vieux Lion laisse une marge de manœuvre confortable au gouvernement actuel. Mais encore faut-il savoir l’utiliser à bon escient". La présidente du groupe orange critique le manque de moyens financiers mis au profit du combat contre la précarité de certains Polynésiens. "Haere maru, haere papu (aller doucement, aller sûrement, Ndlr) semble être la devise de cette majorité en place. Et en attendant, le fossé se creuse de plus en plus : le riche devient plus riche et le pauvre plus pauvre."
La critique est essentiellement venue du groupe Tahoera’a, lundi matin, pour cette quatrième séance de la session budgétaire dédiée au débat d’orientation budgétaire, préalable au vote du budget primitif 2019.
Ce débat est un des exercices imposés par le statut d’autonomie de la collectivité. Deux mois avant l’examen et le vote du budget, les orientations budgétaires souhaitées par le gouvernement pour l’exercice à venir sont présentées aux élus. Un rapport du gouvernement a été transmis à l’Assemblée à ce titre le 12 octobre dernier. Ce document de 334 pages a été examiné par la commission de l’économie, des finances et de la fonction publique. Comme c’est le cas pour la troisième année consécutive, cet examen préalable est prévu par le règlement intérieur de l’Assemblée. L’idée est de donner aux élus des éléments d’information pour une meilleure analyse des orientations budgétaires. Cette année, la commission de l’économie s’est réunie le 19 octobre en présence des représentants de l’exécutif et de techniciens.
Les séances plénières de l’assemblée reprendront le jeudi 15 novembre prochain, dans le cadre de la session budgétaire 2018. Le budget primitif pour l'année 2019 devrait être soumis à l'examen des représentants mi-décembre prochain.