Les oiseaux des Gambier, trésors à protéger


Mangareva, le 31 octobre 2022 - L’association Toromiki no Mangareva, en partenariat avec la SOP-Manu, a organisé une semaine de formation afin de sensibiliser les habitants de Mangareva à la protection des oiseaux.
 
Tehani Withers, membre de la Société d'ornithologie de Polynésie (SOP) Manu, était en déplacement aux Gambier pour y effectuer une formation de cinq jours avec l'association Toromiki no Mangareva. Elle a eu lieu du 24 au 28 octobre, son but étant de sensibiliser les habitants de l’île à la protection des oiseaux en alliant théorie et pratique. Un projet financé par l’Office français de la biodiversité et la Direction de l’environnement.
 
Le premier jour a d’abord permis aux membres de revoir la théorie et de comprendre les clés d’identification des différentes espèces d’oiseaux présentes aux Gambier. Les méthodes de suivi et de comptage des populations ont ensuite été présentées. Les moyens de détection des diverses espèces envahissantes telles que le rat et la petite fourmi de feu ont également été expliqués aux membres. Comme l'explique Poerani Teuira, l'une des participantes, “toutes ces informations ont permis de prendre conscience de gestes simples au quotidien qui peuvent parfois porter atteinte aux oiseaux… Parfois, on ne se rend pas vraiment compte car on ne sait pas, mais à présent, avec la formation, l’on sait.”
 
Observation d'espèces en voie d'extinction

Gygis blanche
Une fois les bases théoriques intégrées, il était temps d'aller sur le terrain. Ainsi, dès le lendemain, les membres de l’association ont pu se rendre sur deux îlots de l’archipel : Tauna et Kouaku. Le but était d’identifier les espèces d’oiseaux présentes, d’effectuer le comptage de celles-ci et de poser des tapettes et appâts à rats et fourmis. Les pièges ont ensuite été relevés et analysés le dernier jour de la formation. Différentes espèces tels que la gygis blanche, le noddi noir ou encore le chevalier errant ont été aperçues. Des espèces plus rares et en voie d’extinction comme le courlis d’Alaska et le pétrel de Murphy ont aussi pu être observés à la grande surprise des membres et de Tehani Withers. La visite d’une autre île, Makaroa, a également permis d’observer deux puffins du Pacifique avec leurs œufs, espèce en danger d’extinction. Pour Juliette Aubin, membre de l’association, “la formation a été l’occasion pour nous de découvrir de nouveaux lieux des Gambier et découvrir autrement l’environnement qui nous entoure”.
 
En fin de formation, le projet d’élaboration de panneaux et de brochures afin de sensibiliser à la biosécurité a aussi été abordé. L'opération s'est terminée sur un bilan positif pour l’ensemble des membres, en particulier pour la présidente de l’association Toromiki no Mangareva : “Cette semaine a été riche en connaissances et en partages. Je trouve que le bilan est très positif, car tous les axes du projet ont été validés et à présent, nous sommes plusieurs à pouvoir continuer de sensibiliser la population des Gambier. Je souhaite remercier l’OFB et la Diren d’avoir contribué à la réalisation de ce projet et d’y avoir cru, mais aussi tous les partenaires de l’île qui ont répondu présents durant la formation.” En effet, le projet a été financé par l’Office français de la biodiversité et la Direction de l’environnement. Même satisfaction du côté de Tehani Withers, ornithologue à la SOP-Manu : “Il y a eu beaucoup de participants tous les jours et la logistique a permis que chaque jour, les actions ont pu être réalisées. Je suis très contente car nous avons formé un bon vivier et les membres de l’association sont très dynamiques.”
 
Concernant les données récoltées, elles seront ajoutées à la base de données de la SOP-Manu et pourront permettre un suivi plus constant des populations aviaires des Gambier. Dans un futur proche, l’association Toromiki no Mangareva a pour projets de continuer le suivi des espèces d’oiseaux sur ces endroits, mais aussi d’élargir les zones de suivi. L’étude des périodes de reproduction de certaines espèces comme les gygis est aussi envisagée.

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La première journée était consacrée à la partie théorique de la formation.

Observation et comptage des oiseaux à Makaroa.

Pose d'appats et de tapettes contre les rats.

Les membres de l’association Toromiki no Mangareva.

Rédigé par Shana Boosie-Mu le Mardi 1 Novembre 2022 à 11:10 | Lu 1170 fois