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Les oiseaux de retour grâce à MANU


Mangareva, le 27 août 2020 - L’association SOP-Manu était dernièrement aux Gambier. Pendant une semaine, ses membres ont effectué le suivi des différents projets environnementaux et constaté le retour de certains oiseaux.
 
Toute la semaine dernière, Thomas Ghestemme, le chargé de programme de la Société d’Ornithologie de Polynésie et membre de l’association Manu (SOP-Manu) était présent aux Gambier pour effectuer le suivi de l’éradication des rats et des chèvres sur certaines îles de l’archipel.
 
Depuis des années, les îles de l’archipel des Gambier sont victimes de quelques espèces animales envahissantes comme les rats, les chèvres ou encore les escargots. L’association Manu y a effectué plusieurs missions telles que la création d’un parc endémique, de nids artificiels, le reboisement des îles et l’éradication d’espèces animales nuisibles ; l’ensemble des projets étant financé par l’Union Européenne. Ce projet environnemental avait été mis en place il y a cinq ans, dans le cadre du projet RESCUE, en partenariat avec la commune de Rikitea.

Un bilan positif

Comme l'explique Thomas Ghestemme : " Il s’agit de faire le suivi de l’éradication et de constater l’évolution des oiseaux suite à celle-ci. (…) Cinq ans après, l’on a vu que la population de kotaï, autrement dit locéanite à gorge blanche, (…) a quasiment augmenté de deux fois plus qu’avant, ce qui est une bonne nouvelle. Pour les îles où il y a eu la présence de chèvres, elles ont mangé énormément de végétation ce qui a causé de l’érosion (…) les plantes ont poussé avec beaucoup de mal et les oiseaux sont moins revenus sur ces îles-là. Le reboisement a bien marché mais il faut encore attendre que tout pousse pour pouvoir faire de la litière. (…) C’est un bilan positif mais qui prend du temps.
 
Le suivi de la semaine consistait à observer et quantifier le reboisement, à observer les espèces d’oiseaux présentes et si celles-ci occupent les nids artificiels et aussi à changer les caméras de surveillance. L’association a prévu de revenir tous les ans ou les deux ans pour aider la nature à reprendre ses droits et planter de la végétation qui favorise la présence d'espèces d’oiseaux rares.
 
Thomas Ghestemme peut compter sur quelques Mangareviens impliqués et motivés, comme Barry Mamatui, soucieux de la protection de l’environnement de son île et qui fournit un travail autonome. "Pour moi c’est une passion, cela fait maintenant 5 ans que je travaille pour ma passion. Je sensibilise les jeunes, je cherche les oiseaux, les fourmis et je fais le recensement des plantes. J’ai passé quelques formations à Tahiti pour pouvoir travailler ainsi."

Rédigé par Shana Boosie-Mu le Jeudi 27 Août 2020 à 08:56 | Lu 23867 fois