Les objets connectés, un marché en vogue pour les entreprises françaises


PARIS, 26 octobre 2013 (AFP) - Régler le chauffage de son domicile ou optimiser l'entretien de ses plantes avec un smartphone: de plus en plus d'objets connectés débarquent dans nos intérieurs, créant un marché sur lequel les entreprises françaises tentent de tirer leur épingle du jeu.

Selon l'institut spécialisé dans les télécoms Idate, 15 milliards de machines, de terminaux et d'objets étaient connectés à internet en 2012 et ils seront 80 milliards dès 2020.

Ces objets connectés devraient même ajouter quelque 1.900 milliards de dollars de valeur à l'économie mondiale à l'horizon 2020, selon des estimations du cabinet américain de recherche Gartner.

En attendant la démocratisation de la domotique, permettant de gérer à distance tous les équipements électroniques de la maison, des entreprises françaises jouent la carte de ces appareils au coût attractif, fonctionnant sur piles et communiquant en wifi ou bluetooth avec le smartphone de l'utilisateur, qui sert de centre de pilotage grâce à une application dédiée téléchargeable sous Apple ou Android.

Un des pionniers en la matière, Parrot s'apprête ainsi à lancer sa dernière nouveauté, un capteur intelligent pour les plantes.

Spécialiste notamment des kits mains libres et autres applications dédiées à l'automobile, le groupe, qui emploie 800 personnes dans le monde pour un chiffre d'affaires de 280 millions d'euros l'an passé, est également connu pour son drone-hélicoptère à usage ludique piloté depuis un smartphone, dont il a vendu à ce jour 500.000 exemplaires.

Baptisé Flower Power, son capteur en forme de branchage planté dans le pot, mesure l'humidité de la terre, les besoins en engrais, la luminosité et la température de l'air et envoie ces données sur votre smartphone.

Ces informations peuvent encore être affinés en sélectionnant la variété de la plante parmis plus de 6.000 références proposées. De quoi déterminer avec précision les soins que nécessitent le ficus ou le plant de tomate de l'utilisateur.

Le grand public pour objectif

Il sera commercialisé en novembre à 49 euros, le téléchargement et l'utilisation étant gratuite. "Les gens ne sont prêts à prendre un abonnement que pour des questions essentielles", souligne Henri Seydoux, le PDG de Parrot.

"Il existe des barrières psychologiques: le produit ne doit pas franchir 200 euros et on ne peut pas demander de payer un abonnement", assure pour sa part Fred Potter, fondateur et PDG de Netatmo.

Cette start-up d'une trentaine de personnes, lancée en 2010, commercialise une station météo personnelle qui mesure la qualité de l'air et permet à ses utilisateurs de consulter les données en temps réel sur smartphone, tablette ou PC.

Avec l'appui notamment de fonds publics dans le cadre des programmes d'investissements d'avenir, elle a lancé fin septembre son deuxième produit: un thermostat qui se branche sur la chaudière et, grâce au wi-fi, permet de piloter la consommation du foyer par smartphone interposé.

L'objectif est de proposer un "produit très grand public à une époque où tout le monde parle d'économies d'énergies", souligne M. Potter. De plus, "c'est un bel objet, designé par Philippe Starck, alors que les thermostats qui trônent pourtant dans la pièce à vivre se caractérisent souvent par leur laideur", assure-t-il.

La société Withings s'est, elle, spécialisée depuis 4 ans sur le marché des produits liés au suivi de la santé et au bien être, avec un tensiomètre connecté, un moniteur de bébé vidéo et audio, ou encore son produit phare: le pèse-personne connecté qui permet de créer une courbe de poids.

"Notre démarche c'est la prévention santé", explique son président et cofondateur Eric Carreel qui considère qu'avec les objets connectés, "il y a une révolution que se fait dans le monde de la santé".

Dans un futur proche, "le médecin aura une sorte de tableau de bord qui lui permettra quand on le consultera, et même sans qu'on aille le voir, d'avoir un suivi de ce qui se passe pour la santé de chacun d'entre nous", ajoute-t-il. Withings, qui emploie 95 personnes, pour l'essentiel en France, réalise 50% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis.

Rédigé par Par Emmanuelle TRECOLLE le Samedi 26 Octobre 2013 à 06:07 | Lu 749 fois