Les militaires plus mal logés en outre-mer


Tahiti, le 25 octobre 2023 - La Cour des comptes a dressé lundi un constat peu flatteur sur les conditions d’hébergement dans les bases de défense. Un rapport qui, s’il ne s’arrête pas précisément sur la Polynésie française, dénonce des conditions difficiles dans les outre-mer.
 
La loi de programmation militaire (LPM) pour 2019-2025 a fait de l'amélioration du quotidien du soldat l’un des piliers essentiels de l'action des armées. Une donnée sensible puisque le parc national comprend le casernement des militaires du rang et engagés volontaires de l’armée de Terre (46 000 lits), le casernement des militaires du rang des autres armées (plus de 12 000 lits), les bâtiments cadres célibataires (plus de 30 000 lits), les bâtiments mixtes qui assurent des fonctions de casernement, hôtellerie ou bâtiments cadres célibataires (plus de 6 000 lits) et 7 500 lits d’hôtellerie générale.
 
Malgré les efforts et les moyens mis par l’État, la Cour des comptes estime que l’armée française est face à “un état global du parc d’hébergements dégradé et vieillissant”. “Plus d’un tiers des bâtiments d’hébergement ont dépassé leur durée de vie (telle que prévue par le service d’infrastructure) et l’état de près de 20% de ces bâtiments est classé comme ‘mauvais’ ou ‘très mauvais’, ce qui témoigne de la façon peu satisfaisante dont a été assumée la fonction hébergement ces dernières décennies”, explique le rapport.
 
En outre-mer, 75% du casernement est en mauvais état
 
C’est dans les outre-mer que cette vétusté s’exprime le plus. “La situation du casernement est plus dégradée, avec plus de 25% des bâtiments en mauvais état, et particulièrement en outre-mer dont 75% du casernement est en mauvais état et 25% en état moyen. Un rapport du Contrôle général des armées de 2015 indique que le pourcentage global d’hébergements en état vétuste ou mauvais état est de 14,6% en 2014. Au 31 décembre 2020, ce taux atteint 18%, soit plus de 200 bâtiments en métropole et outre-mer”, indique la Cour des comptes.
 
L’hébergement des militaires de rangs élevés n’échappe pas à la règle. Selon le rapport, 67% de ces bâtiments sont dans un état de vétusté importante. Dans la liste des griefs reviennent l’insalubrité (liée notamment à des infiltrations d’eau), la mauvaise isolation et le délabrement des chambres, la dégradation, voire l’indisponibilité des sanitaires sur une longue durée, les pannes de climatisations voire même leur absence et le manque de wifi disponible.


Rédigé par Bertrand Prévost le Mercredi 25 Octobre 2023 à 16:54 | Lu 2883 fois