A la périphérie de Fougères (Ille-et-Vilaine), l'entreprise Javenech, travaille sur un collagène s'apparentant à un "collagène de peau jeune", en utilisant ces mollusques qui prolifèrent à la faveur du réchauffement climatique et de la surpêche.
Le fabricant breton fournit des matières premières pour les industries cosmétique et pharmaceutique.
"La méduse, c'est 98% d'eau, 1% de sel et 1% de collagène. C'est ce produit que l'on extrait depuis une dizaine d'années des méduses Rhizostoma", explique Marc David, directeur des affaires réglementaires chez Javenech.
Ce collagène est très proche du collagène humain. Il est issu de cnidaires (famille des méduses) très peu urticants, qui se nourrissent de plancton et peuvent atteindre les 30 kg.
Ceux-ci prolifèrent à la fin du printemps près des côtes atlantiques, à la faveur du réchauffement des eaux. "On les capture au filet au large de La Rochelle pendant une petite semaine, à raison de deux tonnes par jour", explique le chimiste.
L'ombrelle de l'animal (partie supérieure bombée qui sera, seule, utilisée) est congelée et broyée. Les fibres de collagène en sont ensuite extraites en y injectant de l'acide acétique (vinaigre).
"Un certain nombre de grands laboratoires internationaux utilise cette matière première", assure Marc David. Parmi eux, les laboratoires Valmont, dont les antirides à base de "collagène original de méduse tenseur" sont mis en avant dans certains spas de palaces, comme le très chic Meurice, à Paris.
Récemment, la recherche s'est aussi intéressée à une protéine sécrétée par la méduse Aequorea Victoria, qui la rend fluorescente. Selon la spécialiste française des méduses, Jacqueline Goy, chercheur à l'Institut océanographique de Paris, la GFP (Green Fluorescent Protein) est déjà "d'un usage courant pour apprendre à greffer des gènes".
"Une fois isolée, la GFP peut être incorporée dans des cellules et ainsi servir de traceur pour les chercheurs", explique Stéphane Hénard, responsable de l'aquariologie au Centre national de la mer de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Croissance de tumeurs cancéreuses ou évolution de bactéries pathogènes peuvent ainsi être mieux étudiées.
Cette propriété fluorescente a séduit Eduardo Kac, un artiste brésilien installé aux Etats-Unis. En 2000, cet adepte du "bioart" ou "art biotech" imagine son "GFP Bunny", un croisement génétique entre un lapin et une méduse, avec l'aide de chercheurs de l'Inra de Jouy-en-Josas (Yvelines). Résultat: une lapine albinos virant au vert fluo si on l'éclaire à la lumière ultraviolette (www.ekac.org/gfpbunny.html)!
En Chine ou au Japon, la méduse est aussi "un plat recherché qui fait partie de tous les repas de gala", comme on le rappelle au centre national de la mer.
L'espèce la plus consommée est la Rhopilema Esculenta, précise Stéphane Hénard. Elle est aussi importée en France et servie dans quelques restaurants asiatiques.
Elle peut notamment se déguster en salade, découpée en lanières et marinée dans une sauce sucrée-acidulée pour compenser son goût un peu fade. La texture s'apparente à du concombre ou du poulpe, mélange de croquant et de caoutchouteux.
cal/sof/db
Le fabricant breton fournit des matières premières pour les industries cosmétique et pharmaceutique.
"La méduse, c'est 98% d'eau, 1% de sel et 1% de collagène. C'est ce produit que l'on extrait depuis une dizaine d'années des méduses Rhizostoma", explique Marc David, directeur des affaires réglementaires chez Javenech.
Ce collagène est très proche du collagène humain. Il est issu de cnidaires (famille des méduses) très peu urticants, qui se nourrissent de plancton et peuvent atteindre les 30 kg.
Ceux-ci prolifèrent à la fin du printemps près des côtes atlantiques, à la faveur du réchauffement des eaux. "On les capture au filet au large de La Rochelle pendant une petite semaine, à raison de deux tonnes par jour", explique le chimiste.
L'ombrelle de l'animal (partie supérieure bombée qui sera, seule, utilisée) est congelée et broyée. Les fibres de collagène en sont ensuite extraites en y injectant de l'acide acétique (vinaigre).
"Un certain nombre de grands laboratoires internationaux utilise cette matière première", assure Marc David. Parmi eux, les laboratoires Valmont, dont les antirides à base de "collagène original de méduse tenseur" sont mis en avant dans certains spas de palaces, comme le très chic Meurice, à Paris.
Récemment, la recherche s'est aussi intéressée à une protéine sécrétée par la méduse Aequorea Victoria, qui la rend fluorescente. Selon la spécialiste française des méduses, Jacqueline Goy, chercheur à l'Institut océanographique de Paris, la GFP (Green Fluorescent Protein) est déjà "d'un usage courant pour apprendre à greffer des gènes".
"Une fois isolée, la GFP peut être incorporée dans des cellules et ainsi servir de traceur pour les chercheurs", explique Stéphane Hénard, responsable de l'aquariologie au Centre national de la mer de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Croissance de tumeurs cancéreuses ou évolution de bactéries pathogènes peuvent ainsi être mieux étudiées.
Cette propriété fluorescente a séduit Eduardo Kac, un artiste brésilien installé aux Etats-Unis. En 2000, cet adepte du "bioart" ou "art biotech" imagine son "GFP Bunny", un croisement génétique entre un lapin et une méduse, avec l'aide de chercheurs de l'Inra de Jouy-en-Josas (Yvelines). Résultat: une lapine albinos virant au vert fluo si on l'éclaire à la lumière ultraviolette (www.ekac.org/gfpbunny.html)!
En Chine ou au Japon, la méduse est aussi "un plat recherché qui fait partie de tous les repas de gala", comme on le rappelle au centre national de la mer.
L'espèce la plus consommée est la Rhopilema Esculenta, précise Stéphane Hénard. Elle est aussi importée en France et servie dans quelques restaurants asiatiques.
Elle peut notamment se déguster en salade, découpée en lanières et marinée dans une sauce sucrée-acidulée pour compenser son goût un peu fade. La texture s'apparente à du concombre ou du poulpe, mélange de croquant et de caoutchouteux.
cal/sof/db