Tahiti, le 29 juillet 2021 - Président du CSTP-FO, membre actif des travaux préparatoire à la “table ronde” sur le nucléaire à Paris et encore récemment à la tête du CA de la CPS, Patrick Galenon préfère rester sur ce que le chef de l'État a déclaré à Paris, plutôt que sur son discours final en Polynésie. Il ne perd pas espoir de voir aboutir le remboursement de la prise en charge par la CPS des maladies radio-induites qui pèsent à ce jour plus de 91 milliards.
Le chef de l'État n'a pas évoqué dans son discours la prise en charge des maladies radio-induites, vous êtes déçu ?
“Le discours du président est d'une grande habilité politique, c'est un art qu'il maîtrise parfaitement. Mais effectivement sur le principal sujet qu'on attendait, il a été malheureusement d'une discrétion exemplaire. Effectivement j'ai été ému par son discours à Paris (à l'occasion de la table ronde sur le nucléaire), parce qu'il a bien précisé qu'il allait faire en sorte que les victimes soient remboursées et qu'il apporterait toute son attention à la CPS”.
A partir de ce moment-là vous ne vous attendiez pas forcément à ce qu'il l'évoque dans son discours ?
“Disons que j'ai compris que son discours en Polynésie allait s'adresser à la Polynésie du haut. J'espère que les faits seront pour la Polynésie du bas”.
La Polynésie du haut ?
"Il l'a dit lui-même, ceux qui à l'époque avaient reçu des sous alors qu'ils ne le méritaient pas. La Polynésie du bas, ce sont les victimes. J'ai quelques réflexions sur la façon dont il a pris la chose. Il a reconnu que la bombe n'était pas propre, mais il a aussi dit qu'ils (leurs scientifiques et leurs militaires, Ndlr) n'avaient pas menti. C'est une contradiction que j'ai bien sûr relevée et c'est dommage. Les militaires du haut étaient protégés dans des blockhaus, tandis que la Polynésie du bas étaient dans des hangars avec tôles ondulées”.
Le chef de l'État n'a pas évoqué dans son discours la prise en charge des maladies radio-induites, vous êtes déçu ?
“Le discours du président est d'une grande habilité politique, c'est un art qu'il maîtrise parfaitement. Mais effectivement sur le principal sujet qu'on attendait, il a été malheureusement d'une discrétion exemplaire. Effectivement j'ai été ému par son discours à Paris (à l'occasion de la table ronde sur le nucléaire), parce qu'il a bien précisé qu'il allait faire en sorte que les victimes soient remboursées et qu'il apporterait toute son attention à la CPS”.
A partir de ce moment-là vous ne vous attendiez pas forcément à ce qu'il l'évoque dans son discours ?
“Disons que j'ai compris que son discours en Polynésie allait s'adresser à la Polynésie du haut. J'espère que les faits seront pour la Polynésie du bas”.
La Polynésie du haut ?
"Il l'a dit lui-même, ceux qui à l'époque avaient reçu des sous alors qu'ils ne le méritaient pas. La Polynésie du bas, ce sont les victimes. J'ai quelques réflexions sur la façon dont il a pris la chose. Il a reconnu que la bombe n'était pas propre, mais il a aussi dit qu'ils (leurs scientifiques et leurs militaires, Ndlr) n'avaient pas menti. C'est une contradiction que j'ai bien sûr relevée et c'est dommage. Les militaires du haut étaient protégés dans des blockhaus, tandis que la Polynésie du bas étaient dans des hangars avec tôles ondulées”.
"L'ensemble de la Polynésie a reçu plus d'un millisievert. Mais comment voulez-vous le prouver ?"
Vous êtes donc plutôt confiant sur le fait d'obtenir cette prise en charge à l'avenir ?
“Je préfère rester sur ce qu'il a dit à Paris. J'espère que le président s'en rappellera quand il sera à Paris. Dans cette affaire, il y a trois critères probants en matière de maladies radio-induites. Le premier c'est d'être présent en Polynésie française. Le deuxième, c'est d'être en Polynésie pendant la période de 1966 à 1998. Et le dernier c'est d'avoir l'une des 23 maladies radio-induites. Là-dessus, le chef de l'État semble confondre ces 23 maladies avec l'ensemble des cancers qu'on peut trouver chez l'homme.
Il faut savoir qu'on est constitué de 250 types de cellules. Vous pouvez donc attraper 250 types de cancer. Et le fameux millisievert c'est une mesure administrative, ce n'est pas une mesure scientifique, parce que l'effet de ce millisievert va dépendre de vos défenses immunologiques et donc votre capacité à résister. Il faut savoir que l'ensemble de la Polynésie a reçu plus d'un millisievert. Mais comment voulez-vous le prouver ? C'est en cela que la loi Morin est scélérate”.
Pas d'allusion non plus à la dépollution de Fangataufa et de Moruroa qui faisaient partie des revendications du Cesec ?
“Non, mais c'est vrai que c'est difficile à faire. Ce sont des îles qui sont définitivement trop polluées pour espérer faire quelque chose. Il faut aller chercher les déchets à 1 000 ou 1 600 mètres. Il y a des zones qui sont vraiment contaminées et qui sont interdites mêmes aux militaires. Rappelez-vous lorsque, à Bikini, les populations sont parties, les Américains ont été obligés de les reloger ailleurs. Par contre, un dédommagement pour le Pays me paraissait normal puisqu'on ne peut plus disposer de ces atolls”.
“Je préfère rester sur ce qu'il a dit à Paris. J'espère que le président s'en rappellera quand il sera à Paris. Dans cette affaire, il y a trois critères probants en matière de maladies radio-induites. Le premier c'est d'être présent en Polynésie française. Le deuxième, c'est d'être en Polynésie pendant la période de 1966 à 1998. Et le dernier c'est d'avoir l'une des 23 maladies radio-induites. Là-dessus, le chef de l'État semble confondre ces 23 maladies avec l'ensemble des cancers qu'on peut trouver chez l'homme.
Il faut savoir qu'on est constitué de 250 types de cellules. Vous pouvez donc attraper 250 types de cancer. Et le fameux millisievert c'est une mesure administrative, ce n'est pas une mesure scientifique, parce que l'effet de ce millisievert va dépendre de vos défenses immunologiques et donc votre capacité à résister. Il faut savoir que l'ensemble de la Polynésie a reçu plus d'un millisievert. Mais comment voulez-vous le prouver ? C'est en cela que la loi Morin est scélérate”.
Pas d'allusion non plus à la dépollution de Fangataufa et de Moruroa qui faisaient partie des revendications du Cesec ?
“Non, mais c'est vrai que c'est difficile à faire. Ce sont des îles qui sont définitivement trop polluées pour espérer faire quelque chose. Il faut aller chercher les déchets à 1 000 ou 1 600 mètres. Il y a des zones qui sont vraiment contaminées et qui sont interdites mêmes aux militaires. Rappelez-vous lorsque, à Bikini, les populations sont parties, les Américains ont été obligés de les reloger ailleurs. Par contre, un dédommagement pour le Pays me paraissait normal puisqu'on ne peut plus disposer de ces atolls”.
"On a déjà un pôle de cancérologie et on a du mal à recruter des oncologues"
Le chef de l'État a aussi donné son accord pour le deuxième prêt garanti par l'État, c'est une bonne nouvelle pour la CPS ?
“Oui, mais c'est un prêt. J'avais espéré qu'il nous dise que le prêt se transforme en subvention mais peut-être qu'il va le faire, c'est ce que je dis : on verra comme ça se traduit dans les faits. L'espoir fait vivre. On avait demandé sept milliards pour finir l'année 2021-2022. Mais vu qu'on dépense 5,6 milliards de Fcfp chaque année pour les 23 maladies radio-induites, au 30 avril 2021, on atteint un total de 91,353 milliards de Fcfp. C'est de ça dont il s'agit”.
L'annonce d'un Institut du cancer en Polynésie vous semble-t-il pertinent ?
“Si c'est pour étudier 250 cancers sur seulement 270 000 habitants, vaut mieux faire ça en France. On n'a pas les moyens de payer ces chercheurs. Je sais pour avoir fait le tour de la question qu'un institut ça coûte cher. C'est comme si on faisait un institut du diabète. Ce n'est pas parce qu'on aura un institut ici qu'on va ne plus évasaner des gens. On a déjà un pôle de cancérologie et on a du mal à recruter des oncologues. En revanche, si on nous envoie dix oncologues, là oui, on commence à régler le problème. Y a quand même un problème de priorité. Après c'est bien, on va nous le payer, mais est-ce qu'il ne va pas nous coûter plus cher au final ?”
“Oui, mais c'est un prêt. J'avais espéré qu'il nous dise que le prêt se transforme en subvention mais peut-être qu'il va le faire, c'est ce que je dis : on verra comme ça se traduit dans les faits. L'espoir fait vivre. On avait demandé sept milliards pour finir l'année 2021-2022. Mais vu qu'on dépense 5,6 milliards de Fcfp chaque année pour les 23 maladies radio-induites, au 30 avril 2021, on atteint un total de 91,353 milliards de Fcfp. C'est de ça dont il s'agit”.
L'annonce d'un Institut du cancer en Polynésie vous semble-t-il pertinent ?
“Si c'est pour étudier 250 cancers sur seulement 270 000 habitants, vaut mieux faire ça en France. On n'a pas les moyens de payer ces chercheurs. Je sais pour avoir fait le tour de la question qu'un institut ça coûte cher. C'est comme si on faisait un institut du diabète. Ce n'est pas parce qu'on aura un institut ici qu'on va ne plus évasaner des gens. On a déjà un pôle de cancérologie et on a du mal à recruter des oncologues. En revanche, si on nous envoie dix oncologues, là oui, on commence à régler le problème. Y a quand même un problème de priorité. Après c'est bien, on va nous le payer, mais est-ce qu'il ne va pas nous coûter plus cher au final ?”