Paris, France | AFP | jeudi 24/09/2020 - "La confiance avec Eric Dupond-Moretti est rompue", a estimé jeudi la présidente du Syndicat de la Magistrature (SM, classé à gauche) Katia Dubreuil en marge d'un rassemblement de plusieurs dizaines de magistrats sur l'esplanade du tribunal de Paris pour dénoncer la politique du garde des Sceaux.
Dans un rare appel à se rassembler devant les tribunaux, les deux principaux syndicats de magistrats, l'Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire) et le SM, ont sonné la charge contre le ministre de la Justice en visant ses récentes décisions visant le parquet national financier (PNF) puis l'école nationale de la magistrature (ENM), jugées "dangereuses dans un Etat de droit".
"Il est inédit que l'ensemble des organisations professionnelles de magistrats appellent à une mobilisation collective, tout comme il est inédit qu'un ministre de la Justice malmène si fort et si vite l'institution judiciaire", ont affirmé dans un texte commun l'USM et le SM. Des rassemblements similaires étaient prévus devant toutes les juridictions de France.
A Bordeaux, une centaine de magistrats en robe se sont brièvement rassemblés à la mi-journée sur les marches du Palais de Justice, à quelques pas de l’ENM.
"L’autorité judiciaire, je le rappelle, est un contrepouvoir. La Ve République est fondée sur une séparation des pouvoirs et trois piliers fondamentaux: l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Si on fragilise un des barreaux, le système s’effondre", a mis en garde Marie-Noëlle Courtiau-Duterrier, vice-procureur au parquet de Bordeaux et déléguée régionale USM.
A Marseille également, une soixantaine de magistrats se sont rassemblés devant le tribunal judiciaire pendant une quinzaine de minutes, sans banderole, ni prise de parole. "On est là pour défendre l'indépendance de la justice", a expliqué Clara Grande, déléguée locale au SM.
A Lille, quelque 70 magistrats en colère ont dénoncé "le conflit d’intérêt majeur dans lequel se situe le garde des Sceaux". "Le ministre de la justice, sous couvert d’un discours d’ouverture et de transparence, met à mal les principes démocratiques (...) au profit d’intérêts privés", a déploré Audrey Bailleul, de l'USM.
D'autres rassemblements ont également eu lieu à Lyon, Grenoble, Villefranche-sur-Saône ou encore à Agen, ont constaté des correspondants de l'AFP.
Une centaine de magistrats se sont rassemblés "entre deux audiences" devant le tribunal de Bobigny. "Les magistrats du PNF sont jetés en pature, certains de leurs noms sont même donnés dans les médias, c'est du jamais vu", s'est offusqué Ludovic Friat, délégué de l'USM à Bobigny. Ulrich Schalchli, délégué du SM, a dénoncé quant à lui "une instrumentalisation de la puissance publique".
"C'est assez inédit de vivre un tel mépris de la part de son propre ministre", a affirmé Céline Parisot, présidente de l'USM en marge du rassemblement parisien.
Pour les deux principaux syndicats de magistrats, le ministre cherche à "rabaisser" les personnels de justice. Selon les syndicalistes il existe un risque de "déstabilisation de l'institution judiciaire". "Nous ne laisserons pas faire", ont-il averti.
La colère des magistrats se fonde notamment sur la demande d'enquête administrative du garde des Sceaux à l'encontre de trois magistrats du PNF et ses déclarations dénonçant "la culture de l'entre-soi" à l'Ecole nationale de la magistrature (ENM).
"Après avoir jeté le discrédit sur le PNF, à l'aube de la tenue d'un procès au cours duquel l'un des amis d'Eric Dupond-Moretti doit comparaître (Me Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy et proche du garde Sceaux, ndlr), c'est au tour de l'ENM d'être caricaturée et réduite à un outil de reproduction d'une caste, alors que cette école s'est ouverte sur la société civile depuis de nombreuses années", ont mis en avant Céline Parisot et Katia Dubreuil.
Les magistrats ne demandent "qu'une chose simple: travailler en toute indépendance", ont-elles souligné.
Dans un rare appel à se rassembler devant les tribunaux, les deux principaux syndicats de magistrats, l'Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire) et le SM, ont sonné la charge contre le ministre de la Justice en visant ses récentes décisions visant le parquet national financier (PNF) puis l'école nationale de la magistrature (ENM), jugées "dangereuses dans un Etat de droit".
"Il est inédit que l'ensemble des organisations professionnelles de magistrats appellent à une mobilisation collective, tout comme il est inédit qu'un ministre de la Justice malmène si fort et si vite l'institution judiciaire", ont affirmé dans un texte commun l'USM et le SM. Des rassemblements similaires étaient prévus devant toutes les juridictions de France.
A Bordeaux, une centaine de magistrats en robe se sont brièvement rassemblés à la mi-journée sur les marches du Palais de Justice, à quelques pas de l’ENM.
"L’autorité judiciaire, je le rappelle, est un contrepouvoir. La Ve République est fondée sur une séparation des pouvoirs et trois piliers fondamentaux: l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Si on fragilise un des barreaux, le système s’effondre", a mis en garde Marie-Noëlle Courtiau-Duterrier, vice-procureur au parquet de Bordeaux et déléguée régionale USM.
A Marseille également, une soixantaine de magistrats se sont rassemblés devant le tribunal judiciaire pendant une quinzaine de minutes, sans banderole, ni prise de parole. "On est là pour défendre l'indépendance de la justice", a expliqué Clara Grande, déléguée locale au SM.
A Lille, quelque 70 magistrats en colère ont dénoncé "le conflit d’intérêt majeur dans lequel se situe le garde des Sceaux". "Le ministre de la justice, sous couvert d’un discours d’ouverture et de transparence, met à mal les principes démocratiques (...) au profit d’intérêts privés", a déploré Audrey Bailleul, de l'USM.
D'autres rassemblements ont également eu lieu à Lyon, Grenoble, Villefranche-sur-Saône ou encore à Agen, ont constaté des correspondants de l'AFP.
Une centaine de magistrats se sont rassemblés "entre deux audiences" devant le tribunal de Bobigny. "Les magistrats du PNF sont jetés en pature, certains de leurs noms sont même donnés dans les médias, c'est du jamais vu", s'est offusqué Ludovic Friat, délégué de l'USM à Bobigny. Ulrich Schalchli, délégué du SM, a dénoncé quant à lui "une instrumentalisation de la puissance publique".
"C'est assez inédit de vivre un tel mépris de la part de son propre ministre", a affirmé Céline Parisot, présidente de l'USM en marge du rassemblement parisien.
Pour les deux principaux syndicats de magistrats, le ministre cherche à "rabaisser" les personnels de justice. Selon les syndicalistes il existe un risque de "déstabilisation de l'institution judiciaire". "Nous ne laisserons pas faire", ont-il averti.
La colère des magistrats se fonde notamment sur la demande d'enquête administrative du garde des Sceaux à l'encontre de trois magistrats du PNF et ses déclarations dénonçant "la culture de l'entre-soi" à l'Ecole nationale de la magistrature (ENM).
"Après avoir jeté le discrédit sur le PNF, à l'aube de la tenue d'un procès au cours duquel l'un des amis d'Eric Dupond-Moretti doit comparaître (Me Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy et proche du garde Sceaux, ndlr), c'est au tour de l'ENM d'être caricaturée et réduite à un outil de reproduction d'une caste, alors que cette école s'est ouverte sur la société civile depuis de nombreuses années", ont mis en avant Céline Parisot et Katia Dubreuil.
Les magistrats ne demandent "qu'une chose simple: travailler en toute indépendance", ont-elles souligné.