Les juristes du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles se déplacent aux Marquises du 18 au 22 novembre


Dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, du 25 novembre 2013, le CIDFF (Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles) avec le soutien financier du Ministère de la Justice sera présent aux Marquises du 18 au 22 novembre 2013 :
- du 18 au 19 novembre 2013 à Hiva Oa-Atuona
- du 19 au 22 novembre 2013 à Ua Pou.

Les principaux thèmes développés relèveront de l’accès au droit :
-Droit civil : droit de la famille, droit des enfants, parentalité, régimes matrimoniaux et procédures de séparation etc…
-Droit Pénal : les recours à la justice et le traitement judiciaire des violences.

A cet effet, des conférences à destination du public et des professionnels seront animées par Candice SIMIER, directrice et juriste et Sandrine NOILOU, juriste.

Parallèlement des permanences juridiques, individuelles, anonymes, confidentielles et gratuites permettront au public d’obtenir des informations personnalisées auprès des juristes.

Pour tout renseignement, veuillez contacter votre municipalité :
- Mairie de Hiva Oa
- Mairie de Ua Pou

I/ Définition et missions essentielles du CIDFF

L’accès aux droits et l’information des hommes et des femmes sur leurs droits constitue une composante essentielle de leur pleine citoyenneté. Ainsi depuis 35 ans, les Cidff oeuvrent à la promotion du droit au service des femmes et des familles, de l’égalité homme - femme et s’engagent dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

Le Cidff de Polynésie française est une association loi 1901 qui existe depuis 23 ans. L’association est présente et représentée dans tous les archipels de Polynésie grâce à un réseau de proximité composé de Déléguées Communales et de Rauti Mama.

Les missions du Cidff font l’objet de trois conventions principales :
-aux fins de promouvoir l’accès aux droits et au droit, une convention cadre a été passée avec le Pays,
-Un agrément délivré tous les trois ans par l’Etat lui confie une mission d’intérêt général des femmes et des familles dans les domaines de l’accès aux droits et de l’aide aux femmes victimes de violences.
-Un accord de partenariat relatif à la mise en œuvre des politiques publiques d’aide aux victimes et d’accès au droit a été conclu avec la Cour d’Appel de Papeete aux fins de créer une permanence juridique spécifique destinée à l’information et au suivi des femmes victimes de violences « santé - vie - relationnel ».

Les missions de l'association s’inscrivent dans une démarche globale et polyvalente d’information du public. La spécificité de nos interventions réside tant dans son aptitude à développer une réponse généraliste aux problèmes exposés par les personnes, qu’à sa capacité à proposer à ces mêmes personnes des temps d’écoute spécialisés dans les domaines de l’accès au droit et de l’aide aux femmes victimes de violences.

II/ Les outils au sein du Cidff de PF : les permanences juridiques déployées

A/ Les Permanences juridiques générales « d’accès au droit »
Le Cidff de Polynésie française propose une information juridique individuelle anonyme, confidentielle et gratuite, assurée par des juristes. La connaissance et l’intégration de la règle de droit dans le quotidien de chaque individu permettent lors des entretiens juridiques d’informer précisément les personnes sur leurs droits et leurs obligations.

B/ Les permanences juridiques spécialisées de prise en charge des femmes victimes de violence « santé – vie - relationnel »
Cette permanence propose une prise en charge globale des femmes victimes de violences au sein des sphères privées, publiques et /ou professionnelles. Les entretiens qui leur sont consacrés sont destinés à l’information et au suivi de ces femmes, tant dans leurs procédures judiciaires, que dans l’aide apportée au soutien à la parentalité, à l’emploi, à la formation professionnelle, à la sexualité, à la santé…

III/ Analyse chiffrée des statistiques du Cidff

Depuis la mise en place de la permanence juridique spécifique « santé vie relationnelle », nous constatons une augmentation constante et substantielle des faits de violences subis et dénoncés par les femmes. L’analyse et l’étude de l’ensemble des violences au sein de nos statistiques mettent en exergue quatre aspects essentiels :
-elles sont majoritairement commises dans la sphère privée, le huis clos des familles.
-les violences sont à hauteur de 81% conjugales, l’auteur est le conjoint, le concubin ou le pacsé.
-Les femmes victimes de violences conjugales sont pour la majorité des cas, mères, et leurs enfants sont dans 90% des situations confrontés directement ou indirectement aux violences.
-La grossesse et la séparation du couple sont les deux moments critiques où les femmes sont les plus vulnérables et les plus exposées aux violences conjugales.

L’analyse chiffrée des faits de violences conjugales dénoncés au sein de l'association ne cesse d’augmenter : en 2011, 157 suivis de femmes victimes de violences étaient initiés; en 2012, 287 suivis et 104 sont en cours pour le premier semestre 2013.

Toutes les formes de violences sont dénoncées lors de nos permanences juridiques, que se soient les violences psychologiques, verbales, économiques, physiques ou sexuelles.

Nous observons que les femmes peuvent vivre chacune de ces violences isolément. Mais dans la plupart des situations vécues, une femme qui connaît la violence au sein de son couple cumule et subit toutes les formes de violences.

Conclusions : Les préconisations et les axes de prévention à développer pour la journée du 25 novembre 2013

La violence conjugale naît bien souvent dans l’interaction du couple, la question de la prise en charge de la victime a toute sa place (elle participe de la problématique de l’auteur et de son ambivalence). Les difficultés rencontrées pour la prise en charge de la parole de l’auteur, ne nous permettent pas en l’état de mettre en place un soutien et de nous inscrire efficacement dans le traitement de la récidive.
Prévention et sensibilisation Parmi les valeurs universelles il y a l’égalité entre les femmes et les hommes. L’égalité entre les sexes dans toutes ses dimensions doit plus que jamais être pensée comme un élément d’influence dans le monde et en Polynésie de surcroît.
Les violences conjugales sont une déclinaison des violences sexistes, nous ne trouverons de solutions efficaces qu’en incitant à une prise de conscience collective, en prenant soin d’éviter la banalisation.
Agir contre toutes formes de discrimination passe nécessairement par la mise en place d’actions de sensibilisation et de prévention portées par un partenariat efficient au sein d’un réseau institutionnel et associatif.

Rédigé par CIDFF le Vendredi 15 Novembre 2013 à 17:26 | Lu 1919 fois