Vue panoramique du jardin de la reine, vue du fare potee.
PAPEETE, le 6 juin 2016. Nous traversons, cette semaine, la place Tarahoi pour pénétrer avec Tahiti Heritage dans les jardins secrets de la Reine Pomare IV qui se cache derrière l’assemblée de la Polynésie française.
« La Reine se baignait dans l'étroit ruisseau qui traversait son jardin. Elle restait longtemps plongée dans une sorte de vasque que l'on avait creusé dans le basalte, et elle ne se lassait pas de sentir sur sa peau, la caresse précipitée et fluide du courant »
Les jardins de la reine, rebaptisée jardins Tarahoi-i-Vaiete depuis leur réaménagement en avril 2013, est un vaste parc arboré d’environ 1200 m² traversé par un petit ruisseau qui sépare les jardins de l’assemblée de ceux du haut-commissariat. Il s’agit de l’ancien parc du palais de la reine Aimata Pomare IV, à l’intérieur duquel la reine disposait de son propre jardin et de son bassin d’eau douce ou elle y faisait ses ablutions. Ces jardins restent méconnus car ils sont situés essentiellement à l’arrière du bâtiment de l’assemblée de Polynésie française.
La rivière Vai’ete
La rivière Vai’ete, appelée quelquefois Papeiti comme sur cette carte de 1844, était courte mais fort large et s’apparentait plutôt à un étang. Elle était alimentée en eau courante par des sources abondantes qui jaillissaient au pied du mont Faiere. Par la qualité de ses eaux et de son cadre, cette rivière sera à l'origine de la relâche des premiers baleiniers. La reine y installera son palais, puis le consul britannique Pritchard, Moerenhout et le gouverneur Bruat s'installeront également sur le site. La forge, les menuiseries, les fours à chaux, la boulangerie, les casernes, l'imprimerie officielle, l'hôpital se serviront de ses eaux.
Les militaires ont utilisé cette rivière comme moyen de protection naturelle et ont édifiés des fortifications et des remblais qui ont progressivement réduit la largeur de la rivière. Les premières fortifications de l'Est en 1844 ont été édifiées à l’emplacement de l’actuelle rue du Docteur Fernand Cassiau anciennement dénommée rue Glacière. Les travaux de canalisation de la rivière ont été réalisés de 1845 à 1858 pour rejoindre le quai en passant par la place Albert 1er (l’actuel parc Bougainville). On se servit des débris des murs de la fortification de l’Est, détruite en 1852, pour remblayer le marécage jusqu’au parc Bougainville et construire la route qu’on appelait Broom Road à l’époque et qui est aujourd’hui la rue du général de Gaulle.
La rivière Vai’ete, constamment rétrécie par les remblais et les nouvelles constructions, fut réduite à un simple canal qui servait de lavoir public à tout le monde, femmes, marins et soldats. Tous pêle-mêle lavaient en plein jour leur linge dans cette rivière, et se servaient des barrières en bois des propriétaires des nouveaux immeubles bordant la rue Glacière, comme séchoir. La rivière, ou le ruisseau est aujourd'hui recouvert et se situe sous la rue du Docteur Cassiau.
Le grand bassin actuel du jardin de la Reine est un point de résurgence de la rivière Vai’ete. Il est décoré de nymphéas et ombragé par les frondaisons toujours vertes des arbres. L’eau s’échappe ensuite par un ruisseau qui coule le long des bâtiments de l’assemblée avant de disparaître sous la place Taraho’i pour ressurgir au parc Bougainville.
Le bassin de la reine
Sur la partie sud du jardin se trouve un point de résurgence de la Vai’ete, L’histoire raconte qu’aux temps anciens, les femmes et leurs nouveau-nés venaient dans les eaux du bassin se purifier et faire leurs ablutions après l’enfantement.
Ce bassin a été aménagé en 1858. Les tahitiens venaient puiser l’eau particulièrement pure dans des gourdes placées dans des paniers. La reine 'Aimata Pōmare IV qui ne buvait que du lait de coco ou l’eau de cette source se baignait chaque matin dans le bassin naturel qui entoure la source. Elle restait longtemps plongée dans une sorte de vasque que l'on avait creusé dans le basalte, et elle ne se lassait pas de sentir sur sa peau, la caresse précipitée et fluide du courant. Les serviteurs répandaient à son intention du monoi et le bain matinal se prolongeait d’ordinaire en causeries nonchalantes avec les filles de la cour jusqu’à l’heure du repas de midi. Les suivantes, ses compagnes, prenaient leurs ébats un peu au-dessous.
Avant la construction des bâtiments de l’Assemblée de Polynésie française, dans les années 1950 a 1960 les habitants de Tahiti, en particulier ceux de Papeete dont les enfants du quartier Orovini, avaient l'habitude de patauger dans le bain de la reine aussi appelé bassin de la Reine. Ils pouvaient effectuer des plongeons en sautant du trottoir de la rue Dumont d'Urville (en face de la Socredo).
Cette rivière autour de laquelle s’est créé Papeete est déjà en partie enterrée. Sera-elle également ensevelie dans nos mémoires, oubliée des livres et des cartes ?
« La Reine se baignait dans l'étroit ruisseau qui traversait son jardin. Elle restait longtemps plongée dans une sorte de vasque que l'on avait creusé dans le basalte, et elle ne se lassait pas de sentir sur sa peau, la caresse précipitée et fluide du courant »
Les jardins de la reine, rebaptisée jardins Tarahoi-i-Vaiete depuis leur réaménagement en avril 2013, est un vaste parc arboré d’environ 1200 m² traversé par un petit ruisseau qui sépare les jardins de l’assemblée de ceux du haut-commissariat. Il s’agit de l’ancien parc du palais de la reine Aimata Pomare IV, à l’intérieur duquel la reine disposait de son propre jardin et de son bassin d’eau douce ou elle y faisait ses ablutions. Ces jardins restent méconnus car ils sont situés essentiellement à l’arrière du bâtiment de l’assemblée de Polynésie française.
La rivière Vai’ete
La rivière Vai’ete, appelée quelquefois Papeiti comme sur cette carte de 1844, était courte mais fort large et s’apparentait plutôt à un étang. Elle était alimentée en eau courante par des sources abondantes qui jaillissaient au pied du mont Faiere. Par la qualité de ses eaux et de son cadre, cette rivière sera à l'origine de la relâche des premiers baleiniers. La reine y installera son palais, puis le consul britannique Pritchard, Moerenhout et le gouverneur Bruat s'installeront également sur le site. La forge, les menuiseries, les fours à chaux, la boulangerie, les casernes, l'imprimerie officielle, l'hôpital se serviront de ses eaux.
Les militaires ont utilisé cette rivière comme moyen de protection naturelle et ont édifiés des fortifications et des remblais qui ont progressivement réduit la largeur de la rivière. Les premières fortifications de l'Est en 1844 ont été édifiées à l’emplacement de l’actuelle rue du Docteur Fernand Cassiau anciennement dénommée rue Glacière. Les travaux de canalisation de la rivière ont été réalisés de 1845 à 1858 pour rejoindre le quai en passant par la place Albert 1er (l’actuel parc Bougainville). On se servit des débris des murs de la fortification de l’Est, détruite en 1852, pour remblayer le marécage jusqu’au parc Bougainville et construire la route qu’on appelait Broom Road à l’époque et qui est aujourd’hui la rue du général de Gaulle.
La rivière Vai’ete, constamment rétrécie par les remblais et les nouvelles constructions, fut réduite à un simple canal qui servait de lavoir public à tout le monde, femmes, marins et soldats. Tous pêle-mêle lavaient en plein jour leur linge dans cette rivière, et se servaient des barrières en bois des propriétaires des nouveaux immeubles bordant la rue Glacière, comme séchoir. La rivière, ou le ruisseau est aujourd'hui recouvert et se situe sous la rue du Docteur Cassiau.
Le grand bassin actuel du jardin de la Reine est un point de résurgence de la rivière Vai’ete. Il est décoré de nymphéas et ombragé par les frondaisons toujours vertes des arbres. L’eau s’échappe ensuite par un ruisseau qui coule le long des bâtiments de l’assemblée avant de disparaître sous la place Taraho’i pour ressurgir au parc Bougainville.
Le bassin de la reine
Sur la partie sud du jardin se trouve un point de résurgence de la Vai’ete, L’histoire raconte qu’aux temps anciens, les femmes et leurs nouveau-nés venaient dans les eaux du bassin se purifier et faire leurs ablutions après l’enfantement.
Ce bassin a été aménagé en 1858. Les tahitiens venaient puiser l’eau particulièrement pure dans des gourdes placées dans des paniers. La reine 'Aimata Pōmare IV qui ne buvait que du lait de coco ou l’eau de cette source se baignait chaque matin dans le bassin naturel qui entoure la source. Elle restait longtemps plongée dans une sorte de vasque que l'on avait creusé dans le basalte, et elle ne se lassait pas de sentir sur sa peau, la caresse précipitée et fluide du courant. Les serviteurs répandaient à son intention du monoi et le bain matinal se prolongeait d’ordinaire en causeries nonchalantes avec les filles de la cour jusqu’à l’heure du repas de midi. Les suivantes, ses compagnes, prenaient leurs ébats un peu au-dessous.
Avant la construction des bâtiments de l’Assemblée de Polynésie française, dans les années 1950 a 1960 les habitants de Tahiti, en particulier ceux de Papeete dont les enfants du quartier Orovini, avaient l'habitude de patauger dans le bain de la reine aussi appelé bassin de la Reine. Ils pouvaient effectuer des plongeons en sautant du trottoir de la rue Dumont d'Urville (en face de la Socredo).
Cette rivière autour de laquelle s’est créé Papeete est déjà en partie enterrée. Sera-elle également ensevelie dans nos mémoires, oubliée des livres et des cartes ?
Dessin de la rivière Vai’ete, nommée rivière Papeiti sur ce plan de 1844.
Le bain de la Reine en 1924. Photo Lucien Gauthier
Plan du jardin de la reine avec les principales plantations
1 Tiare Tahiti
2 Rose de porcelaine
3 Teve, Armorphophalus
4 Basilic, Miri
5 Canne à sucre
6 Châtaignier Tahitien, Mape
7 Sandragon
8 Banian à petites feuilles
9 Taro géant des marais
10 Bambous jaunes
11 Avocatier
12 Corossol
13 Arbre à pain, Uru
14 Manioc
15 Plantain de montagne, Fei
16 Manguier
17 Morindier
18 Bananier
19 Goyavier
20 Bonnet d’évêque, Hotu
21 Cassia rose
2 Rose de porcelaine
3 Teve, Armorphophalus
4 Basilic, Miri
5 Canne à sucre
6 Châtaignier Tahitien, Mape
7 Sandragon
8 Banian à petites feuilles
9 Taro géant des marais
10 Bambous jaunes
11 Avocatier
12 Corossol
13 Arbre à pain, Uru
14 Manioc
15 Plantain de montagne, Fei
16 Manguier
17 Morindier
18 Bananier
19 Goyavier
20 Bonnet d’évêque, Hotu
21 Cassia rose
Le bassin de la reine actuellement
Le jardin vu depuis le bassin de la reine
La plante la plus étonnante, l’Amorphophallus qui porte bien son nom avec sa forme de pénis et son odeur de chair en décomposition. La racine de cette plante appelée Teve est comestible mais était consommé surtout pendant les périodes de disette.