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Les interrogations sur le réseau de Free Mobile continuent de planer


Les interrogations sur le réseau de Free Mobile continuent de planer
PARIS, 25 janvier 2012 (AFP) - Les interrogations sur le fonctionnement du réseau de téléphonie mobile de Free, et sur l'utilisation qu'il fait du réseau d'Orange, continuent de planer deux semaines après son lancement, et ce malgré les dénégations de son patron, Xavier Niel.

"Notre réseau est ouvert, allumé depuis le premier jour et il fonctionne de manière significative", a ainsi déclaré M. Niel lors de son audition mercredi matin par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

Free avait l'obligation de couvrir 27% de la population avec ses propres antennes pour pouvoir lancer son service de téléphonie mobile. Ce taux de couverture a été atteint mi-décembre selon les mesures de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) qui a donc donné son autorisation.

Un contrat d'itinérance conclu avec Orange permet à Free d'utiliser le réseau d'Orange pour couvrir les trois quarts restants, en attendant de développer son propre réseau.

Cette question de la répartition des appels entre les réseaux est depuis deux semaines le thème récurent des articles de presse consacrés à Free dans lesquels des opérateurs concurrents l'accusent, sous couvert d'anonymat, de n'avoir pas activé toutes ses antennes et d'utiliser prioritairement le réseau d'Orange.

Aucune plainte formelle d'un opérateur n'a cependant été déposée contre le nouvel entrant jusqu'ici, a indiqué l'Arcep.

- "nombreuses interrogations" -

Les syndicats Unsa et CFE-CGC des opérateurs télécoms mobiles ont par contre demandé mercredi à l'Arcep d'ouvrir une enquête sur Free.

"Free Mobile serait à l'heure actuelle en situation de manquement permanent à ses obligations de couverture de la population métropolitaine", font valoir les deux syndicats d'Orange, SFR et Bouygues Telecom.

"Tout porte à croire que, depuis le lancement de ses services, Free Mobile a +dégradé+ la couverture de son réseau qui assurait une couverture théorique suffisante mais n'est en réalité pas dimensionné pour faire face à une utilisation en phase commerciale", accusent-ils.

"Il appartient à l'Arcep et non aux opérateurs de vérifier le respect par les opérateurs de leurs obligations", a prudemment renchéri Orange ajoutant qu'"en ce qui concerne la couverture du réseau de Free Mobile, ce n'est pas au groupe Orange de se prononcer".

L'opérateur historique n'a pas non plus voulu s'exprimer sur le contrat d'itinérance qui le lie depuis 2011 à Free, mais a estimé que le régulateur des télécoms "ne manquera certainement pas" d'effectuer cette vérification de la couverture du réseau, "au vu des nombreuses interrogations des acteurs du marché".

La polémique a surtout touché la couverture de la capitale que M. Niel a lui même qualifié lors de son audition "d'exécrable", raison pour laquelle Free fait "principalement appel à l'accord d'itinérance dans Paris intra-muros".

Le patron de Free a souligné que le réseau s'étendait surtout dans les villes moyennes et qu'il "laissait passer une part significative du trafic" des abonnés Free Mobile. Il a toutefois refusé de répondre sur le pourcentage exact, préférant réserver "l'exclusivité de ces chiffres à l'Arcep, si des fois elle décidait d'ouvrir une enquête".

M. Niel se tourne donc lui aussi vers cette autorité indépendante pour régler le différend qui l'oppose à ses concurrents. A sa façon iconoclaste, il a même proposé de "poursuivre l'Arcep", à ceux qui estimeraient qu'elle "n'a pas bien fait son travail et n'a pas bien mesuré la couverture du réseau Free".

etr/kd/but

Rédigé par Par Emmanuelle TRECOLLE le Mercredi 25 Janvier 2012 à 05:19 | Lu 778 fois