Les infirmiers à domicile sont-ils menacés de disparition en Polynésie ?


PAPEETE, jeudi 21 novembre 2013. Dans un communiqué de presse envoyé ce jeudi aux rédactions, le Syndicat infirmier de Polynésie française s’inquiète des prochaines décisions à venir en provenance de la CPS (Caisse de prévoyance sociale). Alors que le budget 2014 de la Caisse n’est toujours pas validé après de nombreuses semaines de discussion et de débat, les infirmiers pointent du doigt les nombreux efforts qui leur ont été imposés au cours de ces dernières années dans un souci de réduction des dépenses de santé du Pays.

Les infirmiers libéraux de Polynésie française -qui ont fait les calculs- estiment que depuis 1995 ces baisses successives de leurs tarifs «brutalement imposées pour la plupart, abusivement maintenues pour d’autres» ont conduit à un total de 20% revenus en moins. Ils rappellent entre autres qu’en janvier 2013, une baisse de 25% de l’indemnité de déplacement a, de nouveau, été imposée dans leurs tarifs. Désormais le forfait pour un déplacement à domicile et de 300 Fcfp, ce qui fait peu au regard des dizaines kilomètres que certains infirmiers parcourent chaque jour pour effectuer leur tournée, alors que le prix des carburants ont augmenté régulièrement, «beaucoup d’infirmiers font plus de 100 km par jour pour se rendre au chevet de leurs malades, y compris ceux qui sont tout au fond des vallées, tout ça pour un forfait fixe de 300 Fcfp. Un professionnel à domicile pour 300 Fcfp qui dit mieux ?» ironise Jérôme Fernandez, du Syndicat des infirmiers libéraux.

Désormais la crainte des infirmiers libéraux se porte sur l’entrée en vigueur –envisagée depuis longtemps- de l’obligation pour les infirmiers à domicile de disposer d’un cabinet de soins. Selon les professionnels cela conduira à une augmentation de leurs charges de l’ordre de 15%, «comment faire face à cette augmentation de charges de 15% du jour au lendemain après avoir subi une baisse des revenus de 20% depuis près de 20 ans ? Impossible équation» remarque le syndicat des infirmiers libéraux dans son communiqué de presse. La situation précaire des infirmiers à domicile, particulièrement dans les îles a été exposée aussi bien au gouvernement qu’aux responsables de la CPS mettant en avant «la catastrophe sanitaire annoncée». Il se pourrait néanmoins que des mesures dérogatoires transitoires soient négociées. Les infirmiers devraient en savoir plus lundi soir de la semaine prochaine, à la sortie d’un nième Conseil d’administration de la CPS.

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 21 Novembre 2013 à 17:29 | Lu 2766 fois