Photo : THOMAS COEX - AFP.
Londres, Royaume-Uni | AFP | lundi 30 mai 2022 - Les scènes de chaos de la finale de la Ligue des champions, samedi à Paris, ont ravivé chez les supporters de Liverpool, entassés dans des passages bien trop étroits et accueillis par les gaz lacrymogènes de la police françaises, les horribles souvenirs de la catastrophe d'Hillsborough.
En avril 1989, à l'occasion d'une demi-finale de Coupe d'Angleterre entre Liverpool et Nottingham Forest, un gigantesque mouvement de foule avait provoqué la mort de 97 supporters.
Dès le lendemain, la police et les autorités avaient accusés des fans de Liverpool ivres et sans billets d'en être les responsables et il a fallu plus de 20 ans pour qu'une commission d'enquête indépendante établisse que le manque d'organisation de la police et certaines de ses décisions étaient la cause principale de la tragédie.
Malgré les appels immédiats de Liverpool en faveur d'une enquête indépendante sur les événements de samedi, bien loin de la gravité du drame de 1989, les autorités françaises ont essayé de rejeter la faute sur une "fraude massive" aux faux-billets, alors que l'UEFA a justifié dans un premier temps le report de 30 minutes du coup d'envoi par "l'arrivée tardive" de certains spectateurs.
Une version rejetée avec véhémence par des supporters écoeurés, contactés par l'AFP, et qui ont notamment évoqué leur dépit face à l'absence de signalétique autour du stade pour les guider.
L'absence de contrôle des billets avant d'arriver aux abords immédiats de l'enceinte a également été pointé du doigt par des témoins, permettant que des jeunes gens des environs se mêlent aux supporters de Liverpool, avant d'essayer de forcer l'entrée du stade.
"Ce stade n'est plus digne d'un tel événement"
Les affirmations du ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lundi, selon qui certaines mesures prises par la police avait "sauvé des vies" ont encore renforcé ce parallèle avec Hillsborough et le long combat pour obtenir justice.
"Cela nous a remémoré Hillsborough, pour ceux qui ont eu le malheur d'y être en 1989", a expliqué à l'AFP Ian Byrne, un député de Liverpool. "Ce type de scène évoquent vraiment ce jour-là."
"Il y a eu une absence totale de commandement et de gestion, c'était horrible", a-t-il poursuivi.
"Pour une finale de Ligue des champions, le top du top dans le football européen, être traité ainsi par la police, avoir une telle gestion de la foule, c'était tellement mauvais. C'est impardonnable", a-t-il jugé.
Dès bien avant le match, des milliers de supporters avaient été obligés de patienter pendant des heures à l'extérieur du stade, retardés par des goulots d'étranglement créés par la police sur le chemin du Stade de France.
"Le problème, ce n'était pas les supporters, c'était l'organisation", a clamé Joe Blott, le président de Spirit of Shankly, le principal groupe de supporters des Reds. "Ce stade n'est plus digne d'un tel événement."
De nombreux supporters ont aussi rapporté avoir été la cible de pickpockets et de vols à l'arraché en arrivant et en quittant le stade.
"Un bordel absolu"
"C'était un bordel absolu, des gens auraient pu être sérieusement blessés ou même tués", a expliqué à l'AFP Willie Miller, un autre supporter pour lequel la comparaison avec Hillsborough a tout son sens.
"Partout autour du stade il y avait des jeunes gens du coin avec des couteaux qui cherchaient les ennuis. Des gens se sont fait agresser, on leur a volé leur montre, de l'argent, ils se faisaient tabasser. Et maintenant le gouvernement français vient dire que c'est la faute des supporters de Liverpool ? Comment c'est possible ?", s'est-t-il écrié.
L'UEFA est aussi dans le collimateur, sommée de s'expliquer sur le manque d'organisation, surtout au regard des tarifs prohibitifs des places pouvant atteindre 690 euros.
"On veut qu'elle rende des comptes", a pesté John Gibbons, un supporter aussi passé par la fan zone dédiée aux Anglais dans la journée. "Pour encaisser votre argent, là, ils vont vite."
L'UEFA a annoncé lundi soir l'ouverture d'une "enquête indépendante sur les événements autour de la finale de la Ligue des champions" confiée à une personnalité indépendante, l'ancien ministre portugais Tiago Brandão Rodrigues, qui devra "examiner les prises de décisions, les responsabilités et les comportements de toutes les parties impliquées dans la finale".
L'instance européenne s'est aussi engagée, selon Darmanin, à indemniser les 2.700 spectateurs avec des billets parfaitement valables qui n'ont pu assister au match.
Mais le député Byrne ne veut pas en rester là et va solliciter de hauts responsables gouvernementaux britanniques pour obtenir des réponses de leurs homologues français.
"Il y a de gros événements sportifs qui se profilent dans ce stade comme la Coupe du monde de rugby (en septembre-octobre 2023, NDLR) et les Jeux olympiques", a-t-il souligné. "S'ils ne tirent aucune leçon, comment s'assurer que d'autres fans de sports de vivront pas la même chose que nous samedi ?".
En avril 1989, à l'occasion d'une demi-finale de Coupe d'Angleterre entre Liverpool et Nottingham Forest, un gigantesque mouvement de foule avait provoqué la mort de 97 supporters.
Dès le lendemain, la police et les autorités avaient accusés des fans de Liverpool ivres et sans billets d'en être les responsables et il a fallu plus de 20 ans pour qu'une commission d'enquête indépendante établisse que le manque d'organisation de la police et certaines de ses décisions étaient la cause principale de la tragédie.
Malgré les appels immédiats de Liverpool en faveur d'une enquête indépendante sur les événements de samedi, bien loin de la gravité du drame de 1989, les autorités françaises ont essayé de rejeter la faute sur une "fraude massive" aux faux-billets, alors que l'UEFA a justifié dans un premier temps le report de 30 minutes du coup d'envoi par "l'arrivée tardive" de certains spectateurs.
Une version rejetée avec véhémence par des supporters écoeurés, contactés par l'AFP, et qui ont notamment évoqué leur dépit face à l'absence de signalétique autour du stade pour les guider.
L'absence de contrôle des billets avant d'arriver aux abords immédiats de l'enceinte a également été pointé du doigt par des témoins, permettant que des jeunes gens des environs se mêlent aux supporters de Liverpool, avant d'essayer de forcer l'entrée du stade.
"Ce stade n'est plus digne d'un tel événement"
Les affirmations du ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lundi, selon qui certaines mesures prises par la police avait "sauvé des vies" ont encore renforcé ce parallèle avec Hillsborough et le long combat pour obtenir justice.
"Cela nous a remémoré Hillsborough, pour ceux qui ont eu le malheur d'y être en 1989", a expliqué à l'AFP Ian Byrne, un député de Liverpool. "Ce type de scène évoquent vraiment ce jour-là."
"Il y a eu une absence totale de commandement et de gestion, c'était horrible", a-t-il poursuivi.
"Pour une finale de Ligue des champions, le top du top dans le football européen, être traité ainsi par la police, avoir une telle gestion de la foule, c'était tellement mauvais. C'est impardonnable", a-t-il jugé.
Dès bien avant le match, des milliers de supporters avaient été obligés de patienter pendant des heures à l'extérieur du stade, retardés par des goulots d'étranglement créés par la police sur le chemin du Stade de France.
"Le problème, ce n'était pas les supporters, c'était l'organisation", a clamé Joe Blott, le président de Spirit of Shankly, le principal groupe de supporters des Reds. "Ce stade n'est plus digne d'un tel événement."
De nombreux supporters ont aussi rapporté avoir été la cible de pickpockets et de vols à l'arraché en arrivant et en quittant le stade.
"Un bordel absolu"
"C'était un bordel absolu, des gens auraient pu être sérieusement blessés ou même tués", a expliqué à l'AFP Willie Miller, un autre supporter pour lequel la comparaison avec Hillsborough a tout son sens.
"Partout autour du stade il y avait des jeunes gens du coin avec des couteaux qui cherchaient les ennuis. Des gens se sont fait agresser, on leur a volé leur montre, de l'argent, ils se faisaient tabasser. Et maintenant le gouvernement français vient dire que c'est la faute des supporters de Liverpool ? Comment c'est possible ?", s'est-t-il écrié.
L'UEFA est aussi dans le collimateur, sommée de s'expliquer sur le manque d'organisation, surtout au regard des tarifs prohibitifs des places pouvant atteindre 690 euros.
"On veut qu'elle rende des comptes", a pesté John Gibbons, un supporter aussi passé par la fan zone dédiée aux Anglais dans la journée. "Pour encaisser votre argent, là, ils vont vite."
L'UEFA a annoncé lundi soir l'ouverture d'une "enquête indépendante sur les événements autour de la finale de la Ligue des champions" confiée à une personnalité indépendante, l'ancien ministre portugais Tiago Brandão Rodrigues, qui devra "examiner les prises de décisions, les responsabilités et les comportements de toutes les parties impliquées dans la finale".
L'instance européenne s'est aussi engagée, selon Darmanin, à indemniser les 2.700 spectateurs avec des billets parfaitement valables qui n'ont pu assister au match.
Mais le député Byrne ne veut pas en rester là et va solliciter de hauts responsables gouvernementaux britanniques pour obtenir des réponses de leurs homologues français.
"Il y a de gros événements sportifs qui se profilent dans ce stade comme la Coupe du monde de rugby (en septembre-octobre 2023, NDLR) et les Jeux olympiques", a-t-il souligné. "S'ils ne tirent aucune leçon, comment s'assurer que d'autres fans de sports de vivront pas la même chose que nous samedi ?".