Les îles Marshall créent un sanctuaire géant pour les requins


Les requins tués pour leurs ailerons.
MAJURO, mardi 4 octobre 2011 (Flash d’Océanie) – Le Parlement des îles Marshall a entériné à l’unanimité en fin de semaine la création de ce qui est désormais considéré comme le plus grand sanctuaire de la planète, en superficie (près de deux millions de kilomètres carrés), pour les requins.
Cette mesure se traduit concrètement par une interdiction complète de la pêche et du commerce des ailerons de ces squales (qui finissent en soupe en Asie) dans cette zone.
Le texte adopté prévoit désormais pour tout contrevenant une amende pouvant atteindre les deux cent mille dollars US.
En adoptant cette résolution, le Parlement des îles Marshall a aussi souligné l’importance des requins pour les écosystèmes marins, mais aussi pour certains activités économiques comme le tourisme (et en particulier la plongée en bouteilles).
Cette décision a été saluée par l’organisation non gouvernementale Pew (qui a participé à l’élaboration du texte de loi).
Cette ONG américaine rappelle aussi que la création de ce sanctuaire s’inscrit dans un mouvement régional de protection des squales, victimes de surpêche bien qu’environ un tiers des espèces soient considérées comme menacées.
En septembre 2009, le petit État voisin de Palau avait déjà ouvert la vie dans la région en créant ce qui était déjà à l’époque la plus grande superficie (600.000 kilomètres carrés, à peu près la superficie de la France) sanctuarisée pour les requins.
« La nécessité de protéger les requins a plus de poids qu’un bol de soupe », avait alors commenté le Président palauan Johnson Toribiong.
Palau estimait récemment que les revenus associés aux activités touristiques sous-marines et qui s’appuient largement sur la présence de requins dans ses eaux représentait annuellement pas moins de dix huit millions de dollars US, soit huit pour cent du produit intérieur brut de ce petit État.
Une étude récemment menée par l’institut australien des sciences marines (Australian Institute of Marine Science, AIMS) et l’université d’Australie occidentale avait même calculé qu’un requin de récif, au cours de sa vie dans les eaux de Palau, pouvait être considéré comme générateur de flux touristiques directs et induits de l’ordre d’1,9 million de dollars (ou 180.000 dollars US par an).
En février 2011, le territoire américain de Guam interdisait lui aussi la pêche et le commerce des produits de la pêche au requin.
En septembre 2011, les Marianne du Nord (territoire américain) emboîtaient le pas en signant une déclaration d’intention dans le même sens.
Toujours en septembre 2011, Tokelau déclarait un sanctuaire d’une superficie de 320.000 kilomètres carrés dans ses eaux exclusives économiques.
En juin 2011, plusieurs dirigeants micronésiens signaient une déclaration en vue de la création, à terme, d’un sanctuaire régional couvrant toute la Micronésie, qui pourrait se concrétiser d’ici fin 2012.
Néanmoins, cette déclaration de sanctuaire n’est pas assortie, faute de moyens, des mesures nécessaires de surveillance des énormes superficies concernées.
Le gouvernement des îles Fidji envisage lui aussi depuis plusieurs mois la mise en application, sous forme de décret, d’une interdiction de la pêche au requin dans ses eaux, indiquait courant juillet 2011 le ministère de l’information.
« Étant donné les nouvelles tendances en matière de tourisme à requins dans notre pays, les requins sont maintenant bien plus précieux vivants que morts », précisait alors le Commandant Viliame Naupoto, directeur de cabinet au département des pêches et des forêts.

pad

Rédigé par PAD le Mardi 4 Octobre 2011 à 06:00 | Lu 1017 fois