TAHITI, le 1er septembre 2021 - La dernière formation de guide de randonnée a été organisée il y a cinq ans. Vingt-quatre stagiaires, sélectionnés, profitent actuellement d’une nouvelle session. Ils alternent entre cours théoriques et sortie terrain. Quatre d’entre eux nous ont détaillé leur projet avant de s’élancer sur le sentier menant au sommet du mont Aorai.
"Nous voici au Belvédère", lance Jean-Yves Meyer, chargé de recherches à la délégation à la recherche. Il intervient dans la formation au Brevet professionnel polynésien de guide d’activités physiques de pleine nature, mention randonnée pédestre.
Cette formation, lancée le 17 mai dernier, dure six mois, soit 26 semaines à temps complet. Elle se découpe en quatre modules : gestion, promotion et réglementation; environnement naturel et humain; préparation, animation et conduite d’une randonnée pédestre; sécurité et secourisme. Elle alterne sessions théorie en salle et sorties terrain.
Devant l’intervenant, 24 stagiaires assistent au briefing. Ils ont été sélectionnés parmi 70 candidats pour pouvoir participer à la formation. Sac au dos, ils se réjouissent de la journée qui s’annonce. "Nous allons emprunter le sentier qui mène à l’Aorai", poursuit Jean-Yves Meyer. "L’Aorai, avec ses 2 066 mètres, est le troisième plus haut sommet de Tahiti." Chaque information est précieuse pour les futurs guides qui trouvent là de quoi nourrir leurs propres propos.
Observateurs de la nature
Avant d’atteindre le sommet, deux refuges sont accessibles : l’un à 1 400 mètres, le fare Mato, et le second à 1 700 mètres, le fare Ata. Le sentier et les refuges sont entretenus par une association de protection de la nature. Jean-Yves Meyer créé des liens. Selon lui, les futurs guides sont autant d’observateurs de la nature évoluant au cœur d’un réseau attaché à la préservation des sites. L’objectif de son intervention est de former les stagiaires à la biodiversité, la faune et la flore terrestre.
Le programme de la sortie consiste en une observation des différents étages de végétation. "Nous ne verrons pas aujourd’hui les forêts végétales humides ou hygrophiles des vallées, nous irons le mois prochain, mais nous verrons la zone mésophylle, la forêt de nuages, peut-être la zone subalpine au-delà de 1 600 mètres." Cette zone et la biodiversité qui y est associée est unique en Polynésie française, il n’y en a pas ailleurs qu’à Tahiti, elle est également unique dans tous le Pacifique sud pour ce qui est des îles océaniques ! Tahiti étant la plus haute île océanique du Pacifique sud.
Ont suivi des explications sur la situation du sentier appartenant au domaine privé, sur les rôles d’un guide de randonnée, sur le refroidissement de la température en montagne en lien avec l’altitude… Les stagiaires, au fur et à mesure de leur progression, n’ont pas été avares de questions confirmant toute la motivation qui les porte.
Cette journée sur le terrain a permis au groupe d’aller jusqu’au premier refuge et d’observer à cette hauteur la flore et la faune des forêts de nuages. Un petit groupe est descendu au Rocher du Diable, saisissant l’occasion de la sortie pour découvrir toujours plus de sites et de végétation.
"Nous voici au Belvédère", lance Jean-Yves Meyer, chargé de recherches à la délégation à la recherche. Il intervient dans la formation au Brevet professionnel polynésien de guide d’activités physiques de pleine nature, mention randonnée pédestre.
Cette formation, lancée le 17 mai dernier, dure six mois, soit 26 semaines à temps complet. Elle se découpe en quatre modules : gestion, promotion et réglementation; environnement naturel et humain; préparation, animation et conduite d’une randonnée pédestre; sécurité et secourisme. Elle alterne sessions théorie en salle et sorties terrain.
Devant l’intervenant, 24 stagiaires assistent au briefing. Ils ont été sélectionnés parmi 70 candidats pour pouvoir participer à la formation. Sac au dos, ils se réjouissent de la journée qui s’annonce. "Nous allons emprunter le sentier qui mène à l’Aorai", poursuit Jean-Yves Meyer. "L’Aorai, avec ses 2 066 mètres, est le troisième plus haut sommet de Tahiti." Chaque information est précieuse pour les futurs guides qui trouvent là de quoi nourrir leurs propres propos.
Observateurs de la nature
Avant d’atteindre le sommet, deux refuges sont accessibles : l’un à 1 400 mètres, le fare Mato, et le second à 1 700 mètres, le fare Ata. Le sentier et les refuges sont entretenus par une association de protection de la nature. Jean-Yves Meyer créé des liens. Selon lui, les futurs guides sont autant d’observateurs de la nature évoluant au cœur d’un réseau attaché à la préservation des sites. L’objectif de son intervention est de former les stagiaires à la biodiversité, la faune et la flore terrestre.
Le programme de la sortie consiste en une observation des différents étages de végétation. "Nous ne verrons pas aujourd’hui les forêts végétales humides ou hygrophiles des vallées, nous irons le mois prochain, mais nous verrons la zone mésophylle, la forêt de nuages, peut-être la zone subalpine au-delà de 1 600 mètres." Cette zone et la biodiversité qui y est associée est unique en Polynésie française, il n’y en a pas ailleurs qu’à Tahiti, elle est également unique dans tous le Pacifique sud pour ce qui est des îles océaniques ! Tahiti étant la plus haute île océanique du Pacifique sud.
Ont suivi des explications sur la situation du sentier appartenant au domaine privé, sur les rôles d’un guide de randonnée, sur le refroidissement de la température en montagne en lien avec l’altitude… Les stagiaires, au fur et à mesure de leur progression, n’ont pas été avares de questions confirmant toute la motivation qui les porte.
Cette journée sur le terrain a permis au groupe d’aller jusqu’au premier refuge et d’observer à cette hauteur la flore et la faune des forêts de nuages. Un petit groupe est descendu au Rocher du Diable, saisissant l’occasion de la sortie pour découvrir toujours plus de sites et de végétation.
Hitinui Levy, 40 ans, originaire de la Presqu’île
"La formation complète ce que je sais déjà"
"Mon idée, après cette formation, est de faire rayonner la Presqu’île de Tahiti et en particulier Teahupoo qui, soit dit en passant, est la plus belle commune du monde ! J’ai été technicien en informatique pendant 20 ans pour une compagnie aérienne. J’ai profité du plan de départ volontaire pour changer de vie. Ma femme et mes enfants étaient déjà installés sur la Presqu’île, je les ai rejoints. Nous sommes privilégiés dans le sens où nous vivons dans un cadre si beau. Là-bas, il y a autre chose que la vague ! Et c’est ce que je veux partager, je veux faire connaître cette beauté par le biais des randonnées. Le tourisme raisonné et plus responsable est possible et je m’imagine comme un ambassadeur de cette démarche.
La formation que je suis actuellement est d’enseignement. Je découvre par exemple différents types de végétation et notamment la végétation d’altitude que nous n’avons pas sur la Presqu’île. Nous évoluons surtout le long du littoral et dans les vallées.
J’ai déjà beaucoup appris avec mon père, notamment le nom des plantes en tahitien, les plantes que l’on peut manger. La formation complète ce que je sais déjà et c’est précieux."
"Mon idée, après cette formation, est de faire rayonner la Presqu’île de Tahiti et en particulier Teahupoo qui, soit dit en passant, est la plus belle commune du monde ! J’ai été technicien en informatique pendant 20 ans pour une compagnie aérienne. J’ai profité du plan de départ volontaire pour changer de vie. Ma femme et mes enfants étaient déjà installés sur la Presqu’île, je les ai rejoints. Nous sommes privilégiés dans le sens où nous vivons dans un cadre si beau. Là-bas, il y a autre chose que la vague ! Et c’est ce que je veux partager, je veux faire connaître cette beauté par le biais des randonnées. Le tourisme raisonné et plus responsable est possible et je m’imagine comme un ambassadeur de cette démarche.
La formation que je suis actuellement est d’enseignement. Je découvre par exemple différents types de végétation et notamment la végétation d’altitude que nous n’avons pas sur la Presqu’île. Nous évoluons surtout le long du littoral et dans les vallées.
J’ai déjà beaucoup appris avec mon père, notamment le nom des plantes en tahitien, les plantes que l’on peut manger. La formation complète ce que je sais déjà et c’est précieux."
Djangho Chauvet, 30 ans, originaire de Bora Bora
"On se nourrit les uns les autres"
"Je suis déjà guide touristique sur mon île, bora Bora. J’accompagne les gens en 4x4, en quad, mais ce que j’apporte me semble trop léger. Et nous avons des demandes pour de la randonnée. Je voulais être en règle, pouvoir accompagner les touristes en toute sécurité et apporter des connaissances.
Je trouve exactement ce que je suis venu chercher grâce aux intervenants bien sûr, mais également grâce aux autres stagiaires et c’est ça qui est bien. On se nourrit les uns les autres.
Le fait d’aller sur le terrain à Tahiti qui est une île différente de Bora Bora, me permet de découvrir d’autres plantes, d’en apprendre plus en botanique. J’ai beaucoup de plaisir à apprendre et j’aurais ensuite beaucoup de plaisir à partager mes connaissances. C’est ça qui me motive, partager et voir les clients heureux d’avoir appris des choses. Je constate que même les locaux, finalement, ont beaucoup à apprendre sur l’environnement qui les entoure. Des locaux qui sont, depuis le début de la crise, de plus en plus nombreux. On reçoit des résidents des îles voisines depuis le 1er confinement. C’est tout à fait nouveau."
"Je suis déjà guide touristique sur mon île, bora Bora. J’accompagne les gens en 4x4, en quad, mais ce que j’apporte me semble trop léger. Et nous avons des demandes pour de la randonnée. Je voulais être en règle, pouvoir accompagner les touristes en toute sécurité et apporter des connaissances.
Je trouve exactement ce que je suis venu chercher grâce aux intervenants bien sûr, mais également grâce aux autres stagiaires et c’est ça qui est bien. On se nourrit les uns les autres.
Le fait d’aller sur le terrain à Tahiti qui est une île différente de Bora Bora, me permet de découvrir d’autres plantes, d’en apprendre plus en botanique. J’ai beaucoup de plaisir à apprendre et j’aurais ensuite beaucoup de plaisir à partager mes connaissances. C’est ça qui me motive, partager et voir les clients heureux d’avoir appris des choses. Je constate que même les locaux, finalement, ont beaucoup à apprendre sur l’environnement qui les entoure. Des locaux qui sont, depuis le début de la crise, de plus en plus nombreux. On reçoit des résidents des îles voisines depuis le 1er confinement. C’est tout à fait nouveau."
Maria AKA, 36 ans, originaire de Nuku Hiva
"Professionnaliser mon activité"
"Je suis venue à Tahiti spécialement pour la formation. Je vis à Nuku Hiva. Nous sommes quatre des Marquises à avoir été sélectionnés. Je suis déjà dans le secteur du tourisme avec mon mari et ce depuis trois ans. J’accompagne les gens en randonnée, mais juste dans notre vallée. On attendait cette formation depuis trois ans !
Le brevet est important pour professionnaliser mon activité, pour pouvoir proposer de nouvelles randonnées aux clients, pour partager de nouvelles aventures dans les montagnes et pour suivre la réglementation dont je découvre tous les détails.
La formation répond à mes attentes, je découvre beaucoup de choses sur la faune, la flore mais aussi sur les façons de les protéger. Cela me permettra ensuite de faire passer des messages de sensibilisation à l’environnement."
"Je suis venue à Tahiti spécialement pour la formation. Je vis à Nuku Hiva. Nous sommes quatre des Marquises à avoir été sélectionnés. Je suis déjà dans le secteur du tourisme avec mon mari et ce depuis trois ans. J’accompagne les gens en randonnée, mais juste dans notre vallée. On attendait cette formation depuis trois ans !
Le brevet est important pour professionnaliser mon activité, pour pouvoir proposer de nouvelles randonnées aux clients, pour partager de nouvelles aventures dans les montagnes et pour suivre la réglementation dont je découvre tous les détails.
La formation répond à mes attentes, je découvre beaucoup de choses sur la faune, la flore mais aussi sur les façons de les protéger. Cela me permettra ensuite de faire passer des messages de sensibilisation à l’environnement."
Iosepha MAARO, 27 ans, originaire de Rurutu
"Partager et de conserver les histoires de notre île"
"Je viens des Australes, encouragé par l’hôtel de Rurutu. Il n’y a dans mon île qu’un seul guide diplômé qui nous a invité à venir passer la formation ici, à Tahiti. On est deux des Australes à avoir été sélectionnés.
J’étais dans l’armée et j’ai voulu rentrer travailler dans mon île, j’ai déposé mon CV un peu partout pour trouver du travail, à la mairie et autre. Lorsque je me suis présenté à l’hôtel, on m’a parlé de la formation. Je suis venu faire les tests ici et ai ensuite été accepté.
J’ai déjà une certaine connaissance des plantes, car j’ai fait mes études au lycée agricole de Opunohu, à Moorea. J’apprends surtout sur les techniques de sécurité, la réglementation et cela m’intéresse beaucoup.
Le métier de guide me rattache à la nature, à la culture et me permettra de partager et de conserver les histoires de notre île."
"Je viens des Australes, encouragé par l’hôtel de Rurutu. Il n’y a dans mon île qu’un seul guide diplômé qui nous a invité à venir passer la formation ici, à Tahiti. On est deux des Australes à avoir été sélectionnés.
J’étais dans l’armée et j’ai voulu rentrer travailler dans mon île, j’ai déposé mon CV un peu partout pour trouver du travail, à la mairie et autre. Lorsque je me suis présenté à l’hôtel, on m’a parlé de la formation. Je suis venu faire les tests ici et ai ensuite été accepté.
J’ai déjà une certaine connaissance des plantes, car j’ai fait mes études au lycée agricole de Opunohu, à Moorea. J’apprends surtout sur les techniques de sécurité, la réglementation et cela m’intéresse beaucoup.
Le métier de guide me rattache à la nature, à la culture et me permettra de partager et de conserver les histoires de notre île."