Les frappes ancestrales seront mises en avant


PAPEETE, 2 juillet 2019 - Dans le cadre du Heiva i Tahiti, les orchestres ont également l'occasion de démontrer leur potentiel. Deux concours leurs sont proposés : il s'agit des concours imposé et création.Ils seront jugés par l'ensemble du jury, et plus particulièrement par Poehei Temaiana. Expert dans le domaine, ce père de famille baigne dans le milieu depuis sa plus tendre enfance, grâce à ses parents.

 

Aujourd'hui, Poehei Temaiana a bien l'intention de mettre son expérience au profit des 13 orchestres qui participeront au Heiva i Tahiti 2019. "On va noter bien sûr la dextérité des musiciens, qu'ils ne soient pas là juste pour faire de la figuration. Il y a aussi tout ce qui est musical, c'est-à-dire les enchaînements, la mélodie, le lien avec le thème, si l'ambiance de la musique fait parler le texte, parce qu'on compose toujours à partir d'un texte. Tout cela fera en sorte que tu puisses aller chercher le maximum de points. Mais, c'est vrai que souvent la note peut amplifier par les sentiments. Le jury a ses frissons, chacun a sa façon de voir avec ses yeux et d'écouter avec ses oreilles. Par contre, on essaye de suivre la fiche de notation, tout en sachant qu'on va plus aimer tel ou tel style", confie-t-il.

 

DEUX CONCOURS POUR LES ORCHESTRES

 

Comme pour les chants et les danses, les orchestres peuvent repartir avec des prix. Pour cela, il faut remporter les faveurs du jury dans deux concours : le concours imposé et le concours création.

 

Pour le concours imposé, "on juge le nombre de musiciens, les musiques choisies qui ont été composées par nos aînés qui vivent encore, et on demande de mettre tout cela en place sur un temps défini, de deux minutes. Ils ont cinq pehe imposés (pā'ea, takoto, tītīrāina, porapora et le hitoto), et ils essayent de nous montrer l'harmonie des cinq instruments. Les instruments qui sont autorisés sont les trois tō'ere (arata'i, tāmau et le tāhape). Après, en pahu, il y a le tariparau et le fa'atete. La différence entre ces cinq styles, c'est le rythme. Par exemple, le takoto, c'est un rythme à trois temps…", détaille Poehei Temaiana.Ensuite, il y a le concours création qui dure trois minutes. "C'est tout l'orchestre qui est utilisé pour nous montrer leur dextérité, leur imagination, leur fusion. Il faut qu'ils soient en harmonie et dans le rythme", poursuit Poehei Temaiana.

 

L'orchestre est une base importante dans la constitution d'un groupe de danse. "Ils doivent être au minimum 12 musiciens, avec les choristes, et 40 au maximum", prévient Poehei. L'an dernier, la troupe de Heikura Nui a remporté le premier prix du meilleur orchestre imposé et Fare Ihi nō Huahine est reparti avec le premier prix du meilleur orchestre création.


Interview

Poehei Temaiana, Jury orchestre

"Si on pouvait donner des prix à tout le monde, je le ferai"

"Pour le concours imposé, les musiciens ont deux minutes à 2 minutes 30 pour exécuter leurs versions des pehe imposés. Ici, à Tahiti, on retrouve plusieurs styles d'une commune à une autre. Ils devront être cohérents dans la musique pour que nous comprenions bien, ils ne devront pas inventer non plus. Il faudra qu'ils fassent attention à la manière dont ils vont se présenter à ce concours.

 

Cette année, je voudrai qu'ils fassent parler leurs musiques, qu'il y ait un petit lien avec les danseurs, et qu'il y ait aussi de l'émotion entre les spectateurs et le jury. Tous les groupes m'impressionnent et si on pouvait donner des prix à tout le monde, je le ferai, mais, on ne peut pas. Je voudrai leur dire qu'ils ont la chance de participer au Heiva, donc, qu'ils profitent de cette chance et qu'ils se donnent à fond le grand soir."

 


Rédigé par Corinne Tehetia le Mardi 2 Juillet 2019 à 20:03 | Lu 361 fois