Rouen, France | AFP | dimanche 06/08/2017 - Les familles des 14 jeunes victimes de l'incendie du bar "Au Cuba Libre", à Rouen, ont laissé dimanche libre cours à leur douleur mais aussi à leur colère au cours d'un hommage devant l'établissement, un an après le drame.
Le rassemblement devant le petit bar de la rive gauche de Rouen, non loin de la Seine, a réuni quelque 200 personnes, familles, amis et habitants du quartier.
Tout a commencé dans le recueillement et les pleurs. Puis des propos virulents ont été tenus par le père d'une victime qui a qualifié d'"assassins" les responsables du bar et demandé la démission du maire, présent sur les lieux, accusé de ne pas avoir fait procéder plus tôt à des contrôles de l'établissement. Celui-ci enfreignait les règles de sécurité et ses responsables avaient installé dans une cave une petite boîte de nuit non déclarée où s'est produit le drame.
Vers 14H30, un groupe de personnes vêtues de t-shirts blancs portant la photo d'Ophélie était arrivé sur les lieux, donnant le signal du début de l'hommage.
Ophélie, qui se destinait à une carrière militaire et demeurait à Mont-Saint-Aignan, au nord de Rouen, fêtait ses vingt ans dans la nuit du 5 au 6 août 2016. Elle avait réuni ses amis pour l'évènement, célébré dans le sous-sol de l'établissement, privatisé pour la soirée. Ce sont les bougies de son gâteau d'anniversaire qui, en contact avec la mousse acoustique de la cave, ont provoqué l'embrasement.
Naomie, la meilleure amie d'Ophélie, non présente à la soirée, avait organisé l'hommage de dimanche. Bouquets de fleurs par dizaines, bougies, photos, lettres d'amour épinglées contre la devanture: le bar avait un peu retrouvé l'aspect qu'il avait juste après le drame, quand la population rouennaise, sous le choc, était venue rendre un premier hommage aux victimes.
Parmi les moments les plus émouvants de l'hommage, un lâcher de 14 ballons dans le ciel ainsi que la diffusion de chansons sur le thème de l'absence, déjà diffusées lors des obsèques d'Ophélie, et interprétées par Maître Gimms, Caroline Costa, Slimane ou encore Gregory Lemarchal.
- "Cette putain de porte" -
Mais très vite la colère s'est exprimée.
Prenant la parole au micro, Johnny Autin, père de Mégane, une victime de la région dieppoise, s'en est pris au maire, Yvon Robert (PS), à qui il a reproché de n'avoir "rien organisé" et de ne pas avoir fait figurer les 14 prénoms sur la plaque commémorative installée tout récemment devant le bar, sur un poteau fixé sur le trottoir.
"Ayez au moins la politesse de respecter les victimes", lui a-t-il lancé, sous des applaudissements nourris. Il avait auparavant qualifié devant les caméras les gérants du bar "d'assassins" et demandé la "démission" de M. Robert.
Une amie de victimes a également exprimé sa douleur au micro et a accusé les gérants de l'établissement. "Cette putain de porte était fermée, pourquoi ?" s'est-elle écriée, en allusion à la porte de secours de la cave qui était verrouillée le soir du drame.
Devant les caméras, le maire a affirmé qu'il n'était pas informé de l'existence de cette cave-boîte de nuit. Mais, depuis le drame, il a fait procéder à des contrôles sur 24 bars de Rouen présentant des caractéristiques similaires. Sur ce total, 22 étaient en infraction, 5 ont été fermés totalement et 9 partiellement pour des travaux, parfois coûteux, de mise aux normes réalisés ces derniers mois.
A la fin de l'hommage, un autre père de victime a mis le feu, de l'autre côté de l'avenue, à un carré de polyuréthane, cette mousse d'isolation acoustique qui recouvrait les murs et le plafond de la cave. Cette mousse s'était embrasée, générant des fumées toxiques qui ont asphyxié les victimes.
Ce produit, en vente dans les magasins de bricolage, a effectivement pris feu et fondu très rapidement. Sur le paquet, il est noté que ce produit ne doit pas être proche d'une source de chaleur.
Les responsables du bar ont été mis en examen pour "homicides et blessures involontaires aggravées par violation délibérée d'une obligation de sécurité". Le procès pourrait se dérouler en 2018.
Le rassemblement devant le petit bar de la rive gauche de Rouen, non loin de la Seine, a réuni quelque 200 personnes, familles, amis et habitants du quartier.
Tout a commencé dans le recueillement et les pleurs. Puis des propos virulents ont été tenus par le père d'une victime qui a qualifié d'"assassins" les responsables du bar et demandé la démission du maire, présent sur les lieux, accusé de ne pas avoir fait procéder plus tôt à des contrôles de l'établissement. Celui-ci enfreignait les règles de sécurité et ses responsables avaient installé dans une cave une petite boîte de nuit non déclarée où s'est produit le drame.
Vers 14H30, un groupe de personnes vêtues de t-shirts blancs portant la photo d'Ophélie était arrivé sur les lieux, donnant le signal du début de l'hommage.
Ophélie, qui se destinait à une carrière militaire et demeurait à Mont-Saint-Aignan, au nord de Rouen, fêtait ses vingt ans dans la nuit du 5 au 6 août 2016. Elle avait réuni ses amis pour l'évènement, célébré dans le sous-sol de l'établissement, privatisé pour la soirée. Ce sont les bougies de son gâteau d'anniversaire qui, en contact avec la mousse acoustique de la cave, ont provoqué l'embrasement.
Naomie, la meilleure amie d'Ophélie, non présente à la soirée, avait organisé l'hommage de dimanche. Bouquets de fleurs par dizaines, bougies, photos, lettres d'amour épinglées contre la devanture: le bar avait un peu retrouvé l'aspect qu'il avait juste après le drame, quand la population rouennaise, sous le choc, était venue rendre un premier hommage aux victimes.
Parmi les moments les plus émouvants de l'hommage, un lâcher de 14 ballons dans le ciel ainsi que la diffusion de chansons sur le thème de l'absence, déjà diffusées lors des obsèques d'Ophélie, et interprétées par Maître Gimms, Caroline Costa, Slimane ou encore Gregory Lemarchal.
- "Cette putain de porte" -
Mais très vite la colère s'est exprimée.
Prenant la parole au micro, Johnny Autin, père de Mégane, une victime de la région dieppoise, s'en est pris au maire, Yvon Robert (PS), à qui il a reproché de n'avoir "rien organisé" et de ne pas avoir fait figurer les 14 prénoms sur la plaque commémorative installée tout récemment devant le bar, sur un poteau fixé sur le trottoir.
"Ayez au moins la politesse de respecter les victimes", lui a-t-il lancé, sous des applaudissements nourris. Il avait auparavant qualifié devant les caméras les gérants du bar "d'assassins" et demandé la "démission" de M. Robert.
Une amie de victimes a également exprimé sa douleur au micro et a accusé les gérants de l'établissement. "Cette putain de porte était fermée, pourquoi ?" s'est-elle écriée, en allusion à la porte de secours de la cave qui était verrouillée le soir du drame.
Devant les caméras, le maire a affirmé qu'il n'était pas informé de l'existence de cette cave-boîte de nuit. Mais, depuis le drame, il a fait procéder à des contrôles sur 24 bars de Rouen présentant des caractéristiques similaires. Sur ce total, 22 étaient en infraction, 5 ont été fermés totalement et 9 partiellement pour des travaux, parfois coûteux, de mise aux normes réalisés ces derniers mois.
A la fin de l'hommage, un autre père de victime a mis le feu, de l'autre côté de l'avenue, à un carré de polyuréthane, cette mousse d'isolation acoustique qui recouvrait les murs et le plafond de la cave. Cette mousse s'était embrasée, générant des fumées toxiques qui ont asphyxié les victimes.
Ce produit, en vente dans les magasins de bricolage, a effectivement pris feu et fondu très rapidement. Sur le paquet, il est noté que ce produit ne doit pas être proche d'une source de chaleur.
Les responsables du bar ont été mis en examen pour "homicides et blessures involontaires aggravées par violation délibérée d'une obligation de sécurité". Le procès pourrait se dérouler en 2018.