Fred Jacq et l'équipe de Fenua Environnement à pied d'œuvre pour ramasser les nérites - Crédit photo : Fenua environnement.
Tahiti, le 13 avril 2023 – La semaine dernière, des escargots d'eau douce endémiques des îles de la Société ont été déplacés d'un cours d'eau proche de la pointe Riri à la rivière Tiirahi. En effet, une étude d'impact, menée par Fenua Environnement, a révélé que la construction du parking prévu dans les travaux d'aménagement de la zone en vue des Jeux Olympiques de 2024, allait buser le cours d'eau où ils étaient installés. Dans un même temps, une autre opération de déplacement, de coraux cette fois-ci, est actuellement en cours. Ils étaient eux, menacés par le futur enrochement du site et de la remise en état des berges.
Des coquilles dans le journal ça arrive, mais cette fois-ci c’est pour la bonne cause. Les escargots d'eau douce de la pointe Riri, située à Toahotu, ont été déplacés la semaine dernière en vue des futurs travaux d'aménagement de la zone pour l'épreuve de surf des Jeux Olympiques de Paris 2024 qui se dérouleront à Teahupo'o. En effet, une étude d'impact, menée par Fenua Environnement qui a pour mission, entre autres, d’accompagner le chantier sur les mesures environnementales, a révélé la présence de cet escargot endémique des îles de la Société, aussi appelé nérite, dans une petite rivière vouée à être busée en vue de la construction du parking de 150 places. “Dans le cadre de notre étude d'impact, on a découvert la présence de cette espèce, le Clithon Spinosus” a expliqué Romain Vivier, le gérant de Fenua Environnement. Si ce petit escargot à cornes n'est pas protégé, Romain, son équipe et un écologue partenaire, Fred Jacq, se sont tout de même attelés à une opération de déplacement : “On s'est dit, pourquoi on ne les protégerait pas au mettre titre que les coraux ou les poissons. Maintenant on fait même des pêches électriques dans les rivières pour déplacer des anguilles, alors pourquoi pas eux”. Cette action, qui a duré trois jours, a été particulièrement fastidieuse : “On a dû récolter les escargots à la main. Pour faire ça, il faut passer au tamis la rivière. Après on peut les récupèrer un par un pour les mettre dans des boîtes en plastique. Le cours d'eau est minuscule, on a ratissé à peine 40 mètres de longueur et on a dû en ramasser des milliers”. Mais avant d'être transférés dans un autre endroit, les spécimens ramassés vont être mesurés et pesés par Fred Jacq, bien que tous ne soient pas de la même espèce : “En définitive, on a pu délocaliser entre 8 000 et 10 000 nérites, réparties entre six espèces dont trois endémiques à l'archipel. Ce n'est que la troisième fois que des nérites sont délocalisées en Polynésie, c'est donc encore expérimental. Les deux premières fois, c'était dans la Nahoata, suite au bétonnage du lit de la rivière”, a détaillé l'écologue.
“C'est une espèce peu étudiée et dont on sait peu de choses mais qui mériterait plus d'attention. Donc grâce aux statistiques qu'on va avoir après ça, nous aurons un peu plus d'informations sur elle”, a souligné le gérant de Fenua Environnement. Le lieu de transplantation choisi, lui, se trouve quelques centaines de mettre plus loin, au niveau de la rivière Tiirahi, où les conditions d'acclimatation sont plus que favorables. Si aucune opération de suivi n'est prévue, Romain Vivier se dit plutôt “confiant” quant à leur survie. “Aujourd'hui, on assiste à des chantiers, qui, comme celui-ci, tiennent compte de certains aspects écologiques, bien que nous soyons loin d'être parfaits. Mais j'espère que des actions comme celle-là seront précurseur pour l'avenir”, a-t-il rajouté.
Des coraux également déplacés
L'étude d'impact menée par Romain, en plus d'avoir révélé la présence de ces escargots d'eau douce, a également mis en lumière la présence de très nombreux coraux qui allaient être détruits lors de l'enrochement du site et de la remise en état des berges. Une autre opération de déplacement, cette fois-ci de coraux, a également été mise en place depuis le début du mois d'avril. Celle-ci est toujours coordonnée par Fenua Environnement qui s'est associée avec deux biologistes marins, Jessica Tran et Melina Grouzael pour mener à bien ces transplantations sur le terrain. Les deux expertes sont également secondées sous l'eau par des plongeurs de l'entreprise de construction maritime Boyer. “C'est vraiment une très grosse opération, ou beaucoup de moyens sont mis en œuvre”, a révélé Jessica Tran, “depuis deux semaines, on a déjà déplacé 1 243 colonies sur les 6 000 qui sont prévues. Une colonie fait entre 20 cm et 1 mètre de diamètre et peut peser jusqu'à deux tonnes. En moyenne, celles que l'on a déplacées font entre 100 et 200 kg”.
Si les masses déplacées sont colossales, les opérations elles, restent minutieuses : “Les principaux coraux présents, à 70%-80%, sont des Porites Rus. On les désolidarise du sol avec des petits coups de burin à la base et on a juste à les reposer dans les zones réceptrices. Pour les plus petits, on les rattache sur des zones déjà mortes et on les recolle avec du ciment à prise rapide. Ce produit est adapté à la mer, sans produits chimiques, et permet aux coraux de se développer par la suite”, a détaillé Romain Vivier. Le déplacement lui, se fait sur une grande table sous-marine, tenue par des bouées. Elle est ensuite tractée par un bateau vers l'un des trois sites choisis par les biologistes marins et Fenua Environnement, situées un peu plus au large de la pointe Riri. Les travaux de transplantations devraient durer jusqu'à début juillet. Par la suite, deux opérations de suivi sont prévues, trois et six mois après la fin du chantier, pour faire l'état des lieux de la santé des coraux déplacés.
Des coquilles dans le journal ça arrive, mais cette fois-ci c’est pour la bonne cause. Les escargots d'eau douce de la pointe Riri, située à Toahotu, ont été déplacés la semaine dernière en vue des futurs travaux d'aménagement de la zone pour l'épreuve de surf des Jeux Olympiques de Paris 2024 qui se dérouleront à Teahupo'o. En effet, une étude d'impact, menée par Fenua Environnement qui a pour mission, entre autres, d’accompagner le chantier sur les mesures environnementales, a révélé la présence de cet escargot endémique des îles de la Société, aussi appelé nérite, dans une petite rivière vouée à être busée en vue de la construction du parking de 150 places. “Dans le cadre de notre étude d'impact, on a découvert la présence de cette espèce, le Clithon Spinosus” a expliqué Romain Vivier, le gérant de Fenua Environnement. Si ce petit escargot à cornes n'est pas protégé, Romain, son équipe et un écologue partenaire, Fred Jacq, se sont tout de même attelés à une opération de déplacement : “On s'est dit, pourquoi on ne les protégerait pas au mettre titre que les coraux ou les poissons. Maintenant on fait même des pêches électriques dans les rivières pour déplacer des anguilles, alors pourquoi pas eux”. Cette action, qui a duré trois jours, a été particulièrement fastidieuse : “On a dû récolter les escargots à la main. Pour faire ça, il faut passer au tamis la rivière. Après on peut les récupèrer un par un pour les mettre dans des boîtes en plastique. Le cours d'eau est minuscule, on a ratissé à peine 40 mètres de longueur et on a dû en ramasser des milliers”. Mais avant d'être transférés dans un autre endroit, les spécimens ramassés vont être mesurés et pesés par Fred Jacq, bien que tous ne soient pas de la même espèce : “En définitive, on a pu délocaliser entre 8 000 et 10 000 nérites, réparties entre six espèces dont trois endémiques à l'archipel. Ce n'est que la troisième fois que des nérites sont délocalisées en Polynésie, c'est donc encore expérimental. Les deux premières fois, c'était dans la Nahoata, suite au bétonnage du lit de la rivière”, a détaillé l'écologue.
“C'est une espèce peu étudiée et dont on sait peu de choses mais qui mériterait plus d'attention. Donc grâce aux statistiques qu'on va avoir après ça, nous aurons un peu plus d'informations sur elle”, a souligné le gérant de Fenua Environnement. Le lieu de transplantation choisi, lui, se trouve quelques centaines de mettre plus loin, au niveau de la rivière Tiirahi, où les conditions d'acclimatation sont plus que favorables. Si aucune opération de suivi n'est prévue, Romain Vivier se dit plutôt “confiant” quant à leur survie. “Aujourd'hui, on assiste à des chantiers, qui, comme celui-ci, tiennent compte de certains aspects écologiques, bien que nous soyons loin d'être parfaits. Mais j'espère que des actions comme celle-là seront précurseur pour l'avenir”, a-t-il rajouté.
Des coraux également déplacés
L'étude d'impact menée par Romain, en plus d'avoir révélé la présence de ces escargots d'eau douce, a également mis en lumière la présence de très nombreux coraux qui allaient être détruits lors de l'enrochement du site et de la remise en état des berges. Une autre opération de déplacement, cette fois-ci de coraux, a également été mise en place depuis le début du mois d'avril. Celle-ci est toujours coordonnée par Fenua Environnement qui s'est associée avec deux biologistes marins, Jessica Tran et Melina Grouzael pour mener à bien ces transplantations sur le terrain. Les deux expertes sont également secondées sous l'eau par des plongeurs de l'entreprise de construction maritime Boyer. “C'est vraiment une très grosse opération, ou beaucoup de moyens sont mis en œuvre”, a révélé Jessica Tran, “depuis deux semaines, on a déjà déplacé 1 243 colonies sur les 6 000 qui sont prévues. Une colonie fait entre 20 cm et 1 mètre de diamètre et peut peser jusqu'à deux tonnes. En moyenne, celles que l'on a déplacées font entre 100 et 200 kg”.
Si les masses déplacées sont colossales, les opérations elles, restent minutieuses : “Les principaux coraux présents, à 70%-80%, sont des Porites Rus. On les désolidarise du sol avec des petits coups de burin à la base et on a juste à les reposer dans les zones réceptrices. Pour les plus petits, on les rattache sur des zones déjà mortes et on les recolle avec du ciment à prise rapide. Ce produit est adapté à la mer, sans produits chimiques, et permet aux coraux de se développer par la suite”, a détaillé Romain Vivier. Le déplacement lui, se fait sur une grande table sous-marine, tenue par des bouées. Elle est ensuite tractée par un bateau vers l'un des trois sites choisis par les biologistes marins et Fenua Environnement, situées un peu plus au large de la pointe Riri. Les travaux de transplantations devraient durer jusqu'à début juillet. Par la suite, deux opérations de suivi sont prévues, trois et six mois après la fin du chantier, pour faire l'état des lieux de la santé des coraux déplacés.