Les emplois diminuent, les recettes des retraites aussi


(photo d'archives)
PAPEETE, lundi 5 novembre 2012. C’est le principe des vases communicants. Les cotisations des salariés qui abondent les recettes de la CPS (caisse de prévoyance sociale) sont en baisse puisque le nombre de salariés a baissé. Le constat est tout simple selon le Sdiraf (syndicat pour la défense des intérêts des retraités actuels et futurs de la Polynésie : «en 2007, il y avait plus de 70 000 salariés déclarés au moins un mois à la CPS. Fin 2012, ils devraient être moins de 58 000. Soit une perte sèche de plus de 12 000 salariés et autant de cotisations en moins». Et ce n’est pas fini puisque des fermetures d’entreprise sont annoncées comme l’hôtel Sofitel Maeva Beach. Aussi le Sdiraf prépare une manifestation pour le samedi 17 novembre prochain, place Tarahoi pour «la défense de l’emploi et pour la sauvegarde de notre système de protection sociale». Le rendez-vous est fixé à 8h dans les jardins de Paofai.

Pour le Sdiraf, l’érosion de l’emploi salarié a des conséquences rapides pour le système de retraite local. Selon des chiffres qu’il a quasiment arraché à des membres du Conseil d’administration de la CPS, le Sdiraf annonce que le régime de retraite A accuserait un déficit de 10 milliards de Fcfp dès 2013 en raison de ce déséquilibre entre produits et charges. Le régime de retraite B (salaires au-delà de 246 000 Fcfp) serait aussi en déséquilibre de 300 millions de Fcfp, dès l’année prochaine. Ce qui fait dire au Sdiraf : «Ce régime est voué à s’éteindre avant 2020 sans qu’on puisse le sauver, sinon à transférer les bénéficiaires vers une caisse de retraite complémentaire». Au passage, le Sdiraf écorche le généreux et coûteux régime de retraite des élus polynésiens. Ces derniers ne cotisent pas à la CPS mais à une structure privée qui leur garantit un précieux capital en un seul mandat, pourtant, ils ne se sont pas privés de réformer lourdement le système de retraite des salariés en juillet dernier.

Malgré les difficultés économiques, le Sdiraf ne peut se résoudre à l’inertie et liste quelques pistes de réflexion. Pour l’action, au court terme, il propose de «maintenir les emplois actuels et en créer des milliers d’autres, de mettre en place une retraite complémentaire généralisée, y compris pour les fonctionnaires, pour soulager la CPS. D’envisager rapidement la fin de la tranche B de la CPS et la transformer en points de retraite complémentaire cadre». Le Sdiraf demande donc au gouvernement de tout débloquer pour que les emplois actuels soient maintenus. «Le gouvernement a les moyens de faire en sorte que l’emploi soit maintenu. Les charges des entreprises réellement en difficulté peuvent être diminuées, même pour un temps donné. La fiscalité des entreprises peut être adaptée. Bref, le maintien de l’emploi doit être une priorité du gouvernement». Quant à la création d’emplois, elle est tout aussi nécessaire. Le Sdiraf propose que soient créées en Polynésie française «des structures d’activités susceptibles d’intéresser les touristes» en citant les casinos, parcs d’attractions ou centres aquatiques.




Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 5 Novembre 2012 à 16:10 | Lu 1430 fois