Le koteuteu de Niau est en danger critique d'extinction. Un traitement de l'île contre les espèces invasives, rats noirs en particulier, lui permettrait de survivre.
PAPEETE, le 2 avril 2019 - Une étude scientifique rédigée par 50 experts internationaux de la biodiversité a créé une liste de 169 îles à travers le globe considérées comme prioritaires pour les programmes de lutte contre les espèces invasives. Dix de ces îles sont en Polynésie française, avec l'atoll de Niau dans le top 8 des plus prioritaires dans le monde.
Restaurer nos îles à leur état naturel, débarrassées des espèces invasives introduites par l'homme comme les rats noirs ou les chats, chiens et cochons retournés à l'état sauvage, n'est plus un rêve d'écologiste radical. Rien qu'en Polynésie française, la dératisation des Actéons-Gambier en 2015 puis de l'îlot Teuaua aux Marquises en 2017 a permis de restaurer l'habitat traditionnel de dizaines d'espèces d'oiseaux et de plantes endémiques.
Mais ces programmes coûtent chers, plusieurs centaines de millions de francs. Pour nos îles, ce n'est que l'arrivée de financements internationaux importants, en particulier à travers les associations BirdLife International et Island Conservation, qui a rendu ces grands projets possibles.
Pour pouvoir allouer ces fonds aussi efficacement que possible pour préserver les écosystèmes les plus vulnérables, 50 scientifiques de 40 institutions différentes ont réalisé un grand inventaire pour trier les 465 000 îles du monde en fonction de l'intérêt pour elles d'un programme d'éradication des mammifères invasifs. Ils ont utilisé plusieurs critères comme le nombre d'espèces menacées qui pourraient être sauvées (ce qui a réduit la liste à 574 îles qui contiennent à la fois des espèces en dangers et des mammifères invasifs), leurs interactions avec les espèces invasives, la faisabilité technique du traitement et enfin la possibilité politique et sociale d'un début de traitement avant 2020 ou avant 2030. Ils ont publié leurs résultats dans un article scientifique évalué par des pairs.
10 îles polynésiennes à dératiser en priorité
Restaurer nos îles à leur état naturel, débarrassées des espèces invasives introduites par l'homme comme les rats noirs ou les chats, chiens et cochons retournés à l'état sauvage, n'est plus un rêve d'écologiste radical. Rien qu'en Polynésie française, la dératisation des Actéons-Gambier en 2015 puis de l'îlot Teuaua aux Marquises en 2017 a permis de restaurer l'habitat traditionnel de dizaines d'espèces d'oiseaux et de plantes endémiques.
Mais ces programmes coûtent chers, plusieurs centaines de millions de francs. Pour nos îles, ce n'est que l'arrivée de financements internationaux importants, en particulier à travers les associations BirdLife International et Island Conservation, qui a rendu ces grands projets possibles.
Pour pouvoir allouer ces fonds aussi efficacement que possible pour préserver les écosystèmes les plus vulnérables, 50 scientifiques de 40 institutions différentes ont réalisé un grand inventaire pour trier les 465 000 îles du monde en fonction de l'intérêt pour elles d'un programme d'éradication des mammifères invasifs. Ils ont utilisé plusieurs critères comme le nombre d'espèces menacées qui pourraient être sauvées (ce qui a réduit la liste à 574 îles qui contiennent à la fois des espèces en dangers et des mammifères invasifs), leurs interactions avec les espèces invasives, la faisabilité technique du traitement et enfin la possibilité politique et sociale d'un début de traitement avant 2020 ou avant 2030. Ils ont publié leurs résultats dans un article scientifique évalué par des pairs.
10 îles polynésiennes à dératiser en priorité
L'étude scientifique a dressé une liste des 169 îles qui bénéficieraient le plus d'un programme d'éradication des mammifères invasifs. Une bonne partie se trouve dans le Pacifique, et 10 en Polynésie française.
Ils ont finalement établi une liste de 107 îles d'importance globale où un traitement immédiat permettrait de sauver 151 populations appartenant à 80 espèces en danger critique d'extinction. Neuf d'entre elles sont en Polynésie française : Niau, Mohotani, Rimatara, Reitoru, Tahanea, Hatu Iti (Motu Iti), Motu Oa, Fatu Huku et Hatutaa. Des îles réparties à travers la Polynésie française.
Les scientifiques ont également identifié 62 îles supplémentaires où un traitement dans la décennie à venir permettrait d'aider 88 populations supplémentaires de 51 espèces en danger critique. Cette liste inclut l'île polynésienne de Makatea.
L'atoll surélevé de Niau aux Tuamotu a même été identifié comme l'un des plus urgents à traiter parmi cette longue liste de 169 îles. Niau est en huitième place, car elle héberge les 135 derniers martins-chasseurs des Gambier survivants dans le monde. Ces oiseaux, que les locaux nomment le koteuteu, peuplaient une grande partie des îles des Tuamotu et des Gambier il y a encore quelques siècles. Ce classement pourrait assurer à Niau l'arrivée d'importants financements internationaux pour aider les associations Vaitamae et SOP Manu dans leur combat pour sauver l'oiseau.
Les chercheurs ont enfin identifié les îles qui bénéficieraient d'un traitement rapide, mais qui sont trop compliquées à gérer à cause de problèmes techniques, politiques ou sociaux (en particulier concernant la propriété de ces îles). Cette liste inclut encore des îles polynésiennes, toutes aux Marquises : Fatu Hiva, Tahuata, Ua Huka, Akamaru et Motu Mokohe.
On note donc l'absence de Tahiti et de Fatu Hiva dans la liste finale des îles à traiter en priorité contre les mammifères invasifs. Un résultat malheureux pour le monarque de Tahiti et le monarque de Fatu Hiva, qui sont pourtant en danger critique d'extinction eux-aussi avec quelques dizaines de survivants seulement. Mais les scientifiques ont sans doute conclu qu'exterminer les espèces invasives qui les menacent serait trop compliqué, probablement à cause du coût immense de traiter entièrement des îles aussi grandes et escarpées. D'autant que les rats et chats sauvages ne sont pas les seules menaces contre la biodiversité de ces îles, entre le miconia, la petite fourmi de feu et les myriades d'autres pestes animales ou végétales introduites par l'homme ces dernières années...
Les scientifiques ont également identifié 62 îles supplémentaires où un traitement dans la décennie à venir permettrait d'aider 88 populations supplémentaires de 51 espèces en danger critique. Cette liste inclut l'île polynésienne de Makatea.
L'atoll surélevé de Niau aux Tuamotu a même été identifié comme l'un des plus urgents à traiter parmi cette longue liste de 169 îles. Niau est en huitième place, car elle héberge les 135 derniers martins-chasseurs des Gambier survivants dans le monde. Ces oiseaux, que les locaux nomment le koteuteu, peuplaient une grande partie des îles des Tuamotu et des Gambier il y a encore quelques siècles. Ce classement pourrait assurer à Niau l'arrivée d'importants financements internationaux pour aider les associations Vaitamae et SOP Manu dans leur combat pour sauver l'oiseau.
Les chercheurs ont enfin identifié les îles qui bénéficieraient d'un traitement rapide, mais qui sont trop compliquées à gérer à cause de problèmes techniques, politiques ou sociaux (en particulier concernant la propriété de ces îles). Cette liste inclut encore des îles polynésiennes, toutes aux Marquises : Fatu Hiva, Tahuata, Ua Huka, Akamaru et Motu Mokohe.
On note donc l'absence de Tahiti et de Fatu Hiva dans la liste finale des îles à traiter en priorité contre les mammifères invasifs. Un résultat malheureux pour le monarque de Tahiti et le monarque de Fatu Hiva, qui sont pourtant en danger critique d'extinction eux-aussi avec quelques dizaines de survivants seulement. Mais les scientifiques ont sans doute conclu qu'exterminer les espèces invasives qui les menacent serait trop compliqué, probablement à cause du coût immense de traiter entièrement des îles aussi grandes et escarpées. D'autant que les rats et chats sauvages ne sont pas les seules menaces contre la biodiversité de ces îles, entre le miconia, la petite fourmi de feu et les myriades d'autres pestes animales ou végétales introduites par l'homme ces dernières années...