Les députés adoptent le budget des Outre-mer


Le budget de la mission Outre-mer pour 2017 a été adopté mercredi à Paris.
PARIS, 16 novembre 2016 - Le budget de la mission Outre-mer a été adopté mercredi soir par l’Assemblée nationale. La revalorisation de la DGA, promesse de François Hollande, est confirmée.

Il y a un an, le débat budgétaire consacré aux Outre-mer avait largement été monopolisé par les élus polynésiens, vent debout contre la baisse de la Dotation globale d’autonomie (DGA). L’hémicycle de l’Assemblée nationale avait résonné du rappel des essais nucléaires perpétrés en Polynésie, avec ses conséquences économiques, sanitaires et environnementales.

Cette année, la DGA ne fait plus débat. En mars, lors de sa visite à Tahiti, le président de la République, François Hollande, avait promis de "sanctuariser" cette enveloppe budgétaire créée pour pallier aux conséquences économiques de la fin des essais nucléaires en 1996. Le projet de budget pour 2017 vient confirmer cet engagement présidentiel.

"Nous avons rétabli à hauteur de 150 millions d’Euros la dotation de l’Etat en faveur de la Polynésie française", souligne la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts. "Y toucher était quelque chose de très mauvais goût", a rappelé à la tribune le député de Nouvelle-Calédonie, Philippe Gomès, orateur du groupe UDI, comme Maina Sage, seule députée polynésienne présente.

De retour de Marrakech au Maroc, où elle a participé au sommet sur le climat COP 22, Maina Sage est la députée ultramarine qui, une nouvelle fois, s’est la plus exprimée. Elle est intervenue pour rappeler l’importance de la transition énergétique pour les Etats insulaires du Pacifique. Pour elle, l’équivalent Fonds vert, créé dans ce budget, et qui doit permettre aux collectivités françaises du Pacifique de financer leur adaptation au réchauffement climatique, est "intéressant mais pas suffisant". Elle a proposé un amendement pour que l’Etat cofinance la construction d’une vingtaine de nouveaux abris de survie en Polynésie française. Ericka Bareigts lui a répondu que, concernant le du Fonds vert, le dispositif international actuel est calculé selon le PIB et que la Polynésie française, trop riche par rapport à ses voisins du Pacifique, ne peut en bénéficier. A l’inverse, le nouvel équivalent Fonds vert est "un dispositif extrêmement positif", qui correspond à un prêt à taux zéro. "Nous avons fait cet effort, qui peut être insuffisant, mais qui vient combler une injustice", a conclu la ministre.

Mais pour Maina Sage, demander aux premières victimes de la montée des eaux "de faire des emprunts pour se protéger, c’est un discours difficile à entendre". Son amendement a pourtant été rejeté.

Au final, le budget Outre-mer a été adopté sans difficulté. Ericka Bareigts a rappelé qu'il présentera en 2017 une augmentation des engagements budgétaires de 16,5 millions d'euros par rapport à 2016, dotant la mission Outre-mer d'une enveloppe supérieure à 2 milliards d’euros.

Le groupe PS et les Radicaux ont voté pour, tout comme le groupe UDI. Le groupe Les Républicains s’est félicité d’un budget en augmentation et s’est abstenu. Seul le Martiniquais Alfred Marie-Jeanne, pour le groupe communiste, a marqué son opposition à la politique d’austérité poursuivie globalement par le gouvernement.

Rédigé par Serge Massau, à Paris le Mercredi 16 Novembre 2016 à 14:48 | Lu 978 fois