Les déplacements interinsulaires pensés pour les dix années à venir


PAPEETE, le 11 août 2015 - Le comité de pilotage du schéma directeur des déplacements durables interinsulaires a présenté son rapport final lundi. Le schéma s'étend sur la période 2015-2025. Il prévoie des formalisations et des améliorations mais pas de bouleversements.

"Nous avons validé le schéma directeur à l'unanimité avec les communes, le pays et l'État" a annoncé le ministre de l'Équipement Albert Solia, visiblement satisfait, au sortir du dernier comité de pilotage. "Cela signifie que nous avons tous conscience des enjeux. Reste à poursuivre la communication, les échanges puis les échanges au cas par cas entre les acteurs concernés".

Sur la base des éléments issus des réflexions préalables à l’élaboration du schéma directeur, trois objectifs stratégiques ont été définis pour les dix prochaines années : donner au pays les moyens d’assurer pleinement son rôle d’autorité organisatrice des transports interinsulaires avec une coordination accrue entre acteurs institutionnels (Pays-État-communes) et une meilleure régulation des transports; améliorer l’efficacité des transports interinsulaires en matière de réponse aux besoins des usagers, d’efficacité énergétique, d’intermodalité et de préservation de l’environnement en facilitant l’accès de tous à tout le territoire; favoriser le développement économique durable du Pays et de ses archipels à travers des mesures d’accompagnement à la politique des transports interinsulaires.

"On sait où on va"

"Il n'y a pas de bouleversement annoncé", insiste Albert Solia. "On ne supprime rien, on va améliorer. On sait maintenant et pour les dix prochaines années, où on va. S'il y a eu des réductions de vol en début d'année sur Air Tahiti, c'est qu'il y a eu moins de demande. Globalement, nous souhaitons que les privés prennent leur place tout en continuant à répondre aux besoins des polynésiens, où qu'ils soient." Il sera par exemple question de mettre en place un transport maritime à destination des passagers aux îles Sous-le-vent (le nombre de passagers sur les goélettes étant limité à 12 à cause de la présence d'hydrocarbure), de faire tourner un deuxième bateau aux Australes, ou bien encore de réfléchir à la desserte maritime dans les Marquises du nord. "Nous savons que les problématiques sont différentes d'un archipel à l'autre".

Le transport interinsulaire à l'assemblée le 25 août

Un projet de loi du pays relatif à l'organisation du transport interinsulaire maritime et aérien sera examiné lors de la session extraordinaire de l'Assemblée de Polynésie française du 25 août. Ce projet de loi du Pays définit l'intervention de la Polynésie française dans l'organisation du système de transport interinsulaire, les missions du service public de transport interinsulaire et les obligations de service public, à la charge des transporteurs, qui doivent permettre de fournir, dans le cadre adapté à ces modes de transport, des services passagers ou fret suffisants en terme de régularité, de fréquence, de qualité, de sécurité, de tarif et de capacité, de nature à alléger ou supprimer les contraintes liées à l’enclavement ou l’éloignement. La Polynésie française définit également les modalités de financement des obligations de service public, qui peuvent faire intervenir notamment les opérateurs du transport et l'autorité organisatrice des transports.

Le projet de loi du pays définit par ailleurs les modalités générales de l'exécution du service de transport public interinsulaire en Polynésie française. Comme toute activité commerciale, l'activité de transport public interinsulaire relève du secteur privé, ou en cas de carence du privé, de la puissance publique. Cette activité se fera sous le contrôle de l'administration qui délivre une licence d'exploitation aux opérateurs, licence qui fixera la consistance générale du service et ses conditions de fonctionnement, notamment en termes d'obligations de service public (liaisons, nombre de touchées, fréquence, qualité de service, informations des voyageurs, places offertes ou capacité d'emport de marchandises, ...).

Le schéma directeur servira de base dans la programmation des infrastructures, des investissements humains et matériels ainsi que la programmation des incitations fiscales.



Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 10 Aout 2015 à 17:40 | Lu 67 fois