Les défenseurs de l'ours appellent Hollande à reprendre les réintroductions


TOULOUSE, 10 sept 2012 (AFP) - Les défenseurs de l'ours dans les Pyrénées ont fait cadeau à François Hollande d'une photo encadrée de François Mitterrand pour l'exhorter à s'engager comme son prédécesseur en faveur du plantigrade et à le montrer dès la prochaine conférence environnementale, ont-ils dit lundi.

L'ours ne subsiste plus à l'état sauvage en France que dans les Pyrénées, où il est menacé d'extinction.

En envoyant à M. Hollande une photo de M. Mitterrand devant une affiche d'ours avant la conférence environnementale des 14 et 15 septembre, les défenseurs de l'animal entendent lui rappeler l'appel lancé en 1982 et renouvelé en 1988 par son prédécesseur à la sauvegarde de l'espèce.

Les pro-ours attendent de M. Hollande et de son gouvernement un "geste fort" lors de la conférence: l'annonce d'un nouveau plan de restauration de la population d'ours dans les Pyrénées, a dit l'un de leurs chefs de file, Alain Reynes. Cela passe forcément par des réintroductions, a-t-il dit à l'AFP.

L'Etat français n'a plus de plan de restauration depuis celui qui s'est achevé fin 2009, malgré l'obligation que lui fait la directive européenne dite Habitats Faune Flore, a-t-il dit.

L'ours divise profondément les Pyrénées entre les défenseurs de la biodiversité et ceux, à commencer par les éleveurs de brebis, pour lesquels la présence de l'animal, un carnassier toujours susceptible de s'attaquer aux troupeaux, est incompatible avec le pastoralisme et plus globalement avec le développement de l'économie locale.

Les ours, qui écumaient autrefois le massif en grand nombre, n'y sont plus qu'une vingtaine. Huit ours slovènes ont été introduits dans les Pyrénées depuis 1996 pour préserver l'espèce. Mais le précédent gouvernement de droite a ulcéré les défenseurs de l'animal en juin 2011 en tranchant en faveur des opposants à la réintroduction et en revenant sur son engagement de lâcher une femelle dans l'ouest des Pyrénées.

Le précédent gouvernement jouait "au chat et à la souris. On a bien compris: l'idée (de renoncer au lâcher), c'était de passer le mistigri au gouvernement suivant. Eh bien voilà, on y est", a dit M. Reynes.

lal/ev/ehl

Rédigé par AFP le Lundi 10 Septembre 2012 à 04:56 | Lu 338 fois