PARIS, 22 sept 2012 (AFP) - Face au renchérissement du prix des carburants et au renforcement des normes environnementales, les constructeurs automobiles redoublent d'efforts pour être présents sur le segment des "voitures propres", dont le marché n'est encore qu'à son éclosion.
Plusieurs nouveautés sont attendues à partir de jeudi au Mondial de l'Automobile de Paris, comme la petite Auris du précurseur japonais Toyota, la familiale Mondeo de l'Américain Ford ou encore, côté français, le concept-car Onyx de Peugeot, dont le moteur hybride développe 600 chevaux.
Après des débuts poussifs, les véhicules hybrides ou électriques, au coeur du plan du gouvernement français pour soutenir la filière automobile, ont fait d'énormes progrès ces dernières années.
"Le marché des véhicules hybrides va exploser d'ici 2020 pour occuper au moins 10 à 15% du marché" automobile global, prédisent avec optimisme Rémi Cornubert et Marc Boilard, experts au cabinet Oliver Wyman.
Ils mettent en avant le succès de Toyota, qui "a déjà démontré la viabilité de ce modèle en vendant plus de 3,5 millions de véhicules +full-hybrid+ sur un marché qui croît à plus de 30% par an".
Principal atout de cette technologie, son coût décroissant: "la baisse des prix (des véhicules hybrides) sera un vecteur essentiel de leur diffusion", expliquent les deux analystes, alors que les constructeurs doivent répondre à des contraintes environnementales plus strictes et réduire la facture énergétique.
L'Union européenne vise un seuil d'émissions moyennes de 95 grammes de CO2 par kilomètre d'ici 2020 par véhicule, ce qui, outre une réduction de la pollution automobile, permettrait d'économiser "quelque 30 milliards d'euros par an en carburant", soit quelques 340 euros par an pour le propriétaire d'un véhicule neuf.
Aux Etats-Unis, où les grosses cylindrées règnent sans partage, autorités et constructeurs se sont entendus sur de nouvelles normes pour rendre à partir de 2025 les voitures plus économes, avec à la clé une économie de 1,7 milliard de dollars pour les ménages, soit 8.000 dollars par famille sur la durée de vie de leur voiture.
L'électrique à la traîne
Outre la baisse de la consommation de pétrole, cela permettra de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre issues de l'automobile d'ici 2025, selon l'administration américaine.
Même la Chine, marché sur lequel tous les constructeurs lorgnent, s'y est mise avec un objectif de cinq millions de véhicules à "énergies nouvelles" en 2020.
"L'essor de l'hybride va se poursuivre avec une production qui devrait être multipliée par deux entre 2011 et 2018", confirme François Jaumain, du cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC).
A cette date, les voitures hybrides ne devraient représenter que 4,3% du marché mondial, mais leur progression serait d'autant plus remarquable que les ventes globales de voitures devraient augmenter de près de 45% d'ici là, avec 108 millions de véhicules contre 74,7 en 2011, selon le cabinet.
Si l'optimisme est de mise pour les véhicules hybrides, il n'en va pas de même pour l'électrique. "Le véhicule électrique risque de rester une niche d'ici 2020 pour des raisons de coûts, d'autonomie et de manque d'infrastructure de recharge", estiment les experts d'Oliver Wyman.
Ils tablent sur une part de marché de l'ordre de 3% en 2020. Plus pessimiste, PwC avance une prévision de 1% en 2018.
Outre les modes de traction, les constructeurs explorent d'autres pistes pour réduire la consommation et les émissions de CO2, comme l'allègement des véhicules. "Les nouveaux matériaux permettent de réduire le poids jusqu'à 70%", expliquent MM. Cornubert et Boilard. Ainsi, la Peugeot 208 pèse jusqu'à 230 kg de moins que la 207.
Mais ces nouveaux matériaux "ne devraient réellement prendre leur réel essor qu'entre 2015 et 2020, le temps de développer des solutions abordables et compatibles avec les exigences de l'automobile en termes de qualité et de fiabilité", soulignent les deux experts.
dlm/bpi/fm
Plusieurs nouveautés sont attendues à partir de jeudi au Mondial de l'Automobile de Paris, comme la petite Auris du précurseur japonais Toyota, la familiale Mondeo de l'Américain Ford ou encore, côté français, le concept-car Onyx de Peugeot, dont le moteur hybride développe 600 chevaux.
Après des débuts poussifs, les véhicules hybrides ou électriques, au coeur du plan du gouvernement français pour soutenir la filière automobile, ont fait d'énormes progrès ces dernières années.
"Le marché des véhicules hybrides va exploser d'ici 2020 pour occuper au moins 10 à 15% du marché" automobile global, prédisent avec optimisme Rémi Cornubert et Marc Boilard, experts au cabinet Oliver Wyman.
Ils mettent en avant le succès de Toyota, qui "a déjà démontré la viabilité de ce modèle en vendant plus de 3,5 millions de véhicules +full-hybrid+ sur un marché qui croît à plus de 30% par an".
Principal atout de cette technologie, son coût décroissant: "la baisse des prix (des véhicules hybrides) sera un vecteur essentiel de leur diffusion", expliquent les deux analystes, alors que les constructeurs doivent répondre à des contraintes environnementales plus strictes et réduire la facture énergétique.
L'Union européenne vise un seuil d'émissions moyennes de 95 grammes de CO2 par kilomètre d'ici 2020 par véhicule, ce qui, outre une réduction de la pollution automobile, permettrait d'économiser "quelque 30 milliards d'euros par an en carburant", soit quelques 340 euros par an pour le propriétaire d'un véhicule neuf.
Aux Etats-Unis, où les grosses cylindrées règnent sans partage, autorités et constructeurs se sont entendus sur de nouvelles normes pour rendre à partir de 2025 les voitures plus économes, avec à la clé une économie de 1,7 milliard de dollars pour les ménages, soit 8.000 dollars par famille sur la durée de vie de leur voiture.
L'électrique à la traîne
Outre la baisse de la consommation de pétrole, cela permettra de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre issues de l'automobile d'ici 2025, selon l'administration américaine.
Même la Chine, marché sur lequel tous les constructeurs lorgnent, s'y est mise avec un objectif de cinq millions de véhicules à "énergies nouvelles" en 2020.
"L'essor de l'hybride va se poursuivre avec une production qui devrait être multipliée par deux entre 2011 et 2018", confirme François Jaumain, du cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC).
A cette date, les voitures hybrides ne devraient représenter que 4,3% du marché mondial, mais leur progression serait d'autant plus remarquable que les ventes globales de voitures devraient augmenter de près de 45% d'ici là, avec 108 millions de véhicules contre 74,7 en 2011, selon le cabinet.
Si l'optimisme est de mise pour les véhicules hybrides, il n'en va pas de même pour l'électrique. "Le véhicule électrique risque de rester une niche d'ici 2020 pour des raisons de coûts, d'autonomie et de manque d'infrastructure de recharge", estiment les experts d'Oliver Wyman.
Ils tablent sur une part de marché de l'ordre de 3% en 2020. Plus pessimiste, PwC avance une prévision de 1% en 2018.
Outre les modes de traction, les constructeurs explorent d'autres pistes pour réduire la consommation et les émissions de CO2, comme l'allègement des véhicules. "Les nouveaux matériaux permettent de réduire le poids jusqu'à 70%", expliquent MM. Cornubert et Boilard. Ainsi, la Peugeot 208 pèse jusqu'à 230 kg de moins que la 207.
Mais ces nouveaux matériaux "ne devraient réellement prendre leur réel essor qu'entre 2015 et 2020, le temps de développer des solutions abordables et compatibles avec les exigences de l'automobile en termes de qualité et de fiabilité", soulignent les deux experts.
dlm/bpi/fm