Manate Vivish, directeur général et Joël Allain, P-dg de la compagnie devant l'un des deux ATR 72-600 flambant neuf qu'Air Tahiti vient de réceptionner.
FAA'A, le 15 décembre 2015. La compagnie Air Tahiti a béni en fin de semaine dernière ses deux nouveaux appareils neufs en provenance des lignes de production d'ATR, deux avions qui ont pu bénéficier de la défiscalisation nationale. D'autres appareils devraient suivre pour achever le renouvellement de la flotte, mais les avantages fiscaux ont été revus à la baisse. Interview de Joël Allain, P-dg d'Air Tahiti
Après un long combat vous avez pu enfin bénéficier de la défiscalisation pour ces deux nouveaux appareils, ce fut long et difficile ?
C'est un long travail car cela faisait plus de cinq ans que les dossiers de demande de défiscalisation étaient en souffrance auprès de la direction générale des finances publiques (DGFIP) et nous sommes là à notre 5e avion neuf depuis fin 2013, dont trois n'ont pas pu bénéficier de la défiscalisation. En fait ce sont les deux premiers avions à avoir bénéficié de cette défiscalisation. Le premier était prêt depuis le mois de mai 2015 mais il est resté six mois sur le tarmac de Toulouse, le temps que tout se dégage. On a eu le soutien de l'Etat comme du Pays pour que ce dossier avance dans de bonnes conditions. Il a fallu attendre les pré requis réclamés par la DGFIP et notamment le schéma directeur des transports interinsulaires et loi de Pays sur le transport aérien et maritime.
Maintenant c'est fait, ça veut dire que les autres avions que vous voulez commander passeront a priori cette épreuve de la défiscalisation ?
La difficulté que l'on a maintenant c'est que notre programme de rénovation prévoyait un changement des avions tous les 8-9 ans pour des questions de fiabilité. Nous n'avons aucune possibilité de dépanner nos avions dans 47 îles sur les 48 que nous desservons. Ce qui veut dire qu'un avion qui tombe en panne à Nuku Hiva il faut envoyer une équipe sur place pour le dépanner ce qui entraine des coûts, des mécontentements commerciaux, et donc il est important pour nous d'avoir des avions récents pour éviter au maximum ces petits incidents. Avec des avions neufs, on a moins de problème.
Mais en l'occurrence, là, la DGFIP a mis une limite : pas de renouvellement d'avion avant dix ans. Et de dix à douze ans, réduction du taux de bénéfice de la défiscalisation de 2/10E par année. Cela impacte très fortement notre programme de renouvellement, d'entretien… Donc c'est acquis mais il y a un coup de rabot extrêmement important qui a été donné à la base fiscale. Le premier avion qui avait douze ans a bénéfice de 650 millions d'abattement fiscal, le second qui avait moins de 10 ans a bénéficié de 450 millions d'abattement fiscal.
Est-ce que ça remet en cause l'arrivée des autres appareils neufs programmés ?
Oui et non. Car nous sommes obstinés ! On va essayer de faire beaucoup de lobbying pour que cette frontière des dix ans tombe, plutôt du côté des neuf ans… Je pense que l'Etat a des contraintes budgétaires énormes, on va déployer tous les arguments techniques et économiques. Car si l'Etat reste sur ces bases, on serait quasiment obligés de garder un avion de plus juste pour pallier ces petites défaillances.
Après un long combat vous avez pu enfin bénéficier de la défiscalisation pour ces deux nouveaux appareils, ce fut long et difficile ?
C'est un long travail car cela faisait plus de cinq ans que les dossiers de demande de défiscalisation étaient en souffrance auprès de la direction générale des finances publiques (DGFIP) et nous sommes là à notre 5e avion neuf depuis fin 2013, dont trois n'ont pas pu bénéficier de la défiscalisation. En fait ce sont les deux premiers avions à avoir bénéficié de cette défiscalisation. Le premier était prêt depuis le mois de mai 2015 mais il est resté six mois sur le tarmac de Toulouse, le temps que tout se dégage. On a eu le soutien de l'Etat comme du Pays pour que ce dossier avance dans de bonnes conditions. Il a fallu attendre les pré requis réclamés par la DGFIP et notamment le schéma directeur des transports interinsulaires et loi de Pays sur le transport aérien et maritime.
Maintenant c'est fait, ça veut dire que les autres avions que vous voulez commander passeront a priori cette épreuve de la défiscalisation ?
La difficulté que l'on a maintenant c'est que notre programme de rénovation prévoyait un changement des avions tous les 8-9 ans pour des questions de fiabilité. Nous n'avons aucune possibilité de dépanner nos avions dans 47 îles sur les 48 que nous desservons. Ce qui veut dire qu'un avion qui tombe en panne à Nuku Hiva il faut envoyer une équipe sur place pour le dépanner ce qui entraine des coûts, des mécontentements commerciaux, et donc il est important pour nous d'avoir des avions récents pour éviter au maximum ces petits incidents. Avec des avions neufs, on a moins de problème.
Mais en l'occurrence, là, la DGFIP a mis une limite : pas de renouvellement d'avion avant dix ans. Et de dix à douze ans, réduction du taux de bénéfice de la défiscalisation de 2/10E par année. Cela impacte très fortement notre programme de renouvellement, d'entretien… Donc c'est acquis mais il y a un coup de rabot extrêmement important qui a été donné à la base fiscale. Le premier avion qui avait douze ans a bénéfice de 650 millions d'abattement fiscal, le second qui avait moins de 10 ans a bénéficié de 450 millions d'abattement fiscal.
Est-ce que ça remet en cause l'arrivée des autres appareils neufs programmés ?
Oui et non. Car nous sommes obstinés ! On va essayer de faire beaucoup de lobbying pour que cette frontière des dix ans tombe, plutôt du côté des neuf ans… Je pense que l'Etat a des contraintes budgétaires énormes, on va déployer tous les arguments techniques et économiques. Car si l'Etat reste sur ces bases, on serait quasiment obligés de garder un avion de plus juste pour pallier ces petites défaillances.
Les résultats financiers de la compagnie s'améliorent
Après une situation financière "très dégradée" à la fin de l'année 2013, la compagnie de transport aérienne intérieure de la Polynésie française va mieux. Fin 2013, Air Tahiti a dû en effet assurer sur ses fonds propres et grâce à un soutien des banques l'achat de trois appareils neufs. A l'époque la défiscalisation nationale n'avait pas pu être acquise car les services du ministère des finances de Bercy réclamaient de la part du territoire un schéma directeur des transports approuvé par le Pays pour appuyer ses décisions d'agréments positifs sur une planification établie.
Or, il a fallu attendre l'automne 2015 pour que ce schéma soit disponible après de nombreuses péripéties politiques. "Au cours des sept dernières années, nous avons eu une équipe de direction sur laquelle le froid et le chaud a soufflé constamment" a indiqué Joël Allain. 2015 semble marquer le retour "d'un résultat positif très encourageant" concluait le P-dg de la compagnie en soulignant aussi l'engagement financier du Pays : 180 millions de Fcfp ( soit l'équivalent de 2% du chiffre d'affaires de la compagnie) ont été versés à Air Tahiti en 2014 et en 2015 pour le soutien des secteurs enclavés. Le chiffre d'affaires de la compagnie en 2014 a atteint 10, 2 milliards de Fcfp. En 2014, Air Tahiti a assuré 19 508 heures de vol et transporté 710 982 passagers.
Après une situation financière "très dégradée" à la fin de l'année 2013, la compagnie de transport aérienne intérieure de la Polynésie française va mieux. Fin 2013, Air Tahiti a dû en effet assurer sur ses fonds propres et grâce à un soutien des banques l'achat de trois appareils neufs. A l'époque la défiscalisation nationale n'avait pas pu être acquise car les services du ministère des finances de Bercy réclamaient de la part du territoire un schéma directeur des transports approuvé par le Pays pour appuyer ses décisions d'agréments positifs sur une planification établie.
Or, il a fallu attendre l'automne 2015 pour que ce schéma soit disponible après de nombreuses péripéties politiques. "Au cours des sept dernières années, nous avons eu une équipe de direction sur laquelle le froid et le chaud a soufflé constamment" a indiqué Joël Allain. 2015 semble marquer le retour "d'un résultat positif très encourageant" concluait le P-dg de la compagnie en soulignant aussi l'engagement financier du Pays : 180 millions de Fcfp ( soit l'équivalent de 2% du chiffre d'affaires de la compagnie) ont été versés à Air Tahiti en 2014 et en 2015 pour le soutien des secteurs enclavés. Le chiffre d'affaires de la compagnie en 2014 a atteint 10, 2 milliards de Fcfp. En 2014, Air Tahiti a assuré 19 508 heures de vol et transporté 710 982 passagers.