© Wendy Cowan
Tahiti, le 8 avril 2024 - Depuis novembre 2023, 33 cas de dengue pour la plupart de type 2 ont été recensés en Polynésie française. Pas de quoi réellement alarmer les foules pour l’instant, mais alors que l’échéance des Jeux olympiques approche à grands pas, dans les communes concernées, “on ne veut prendre aucun risque”.
Le dernier bilan de la Cellule de gestion d’alerte dengue, le 27 mars dernier, faisait état de 33 cas de dengue recensés en Polynésie française. Des cas de dengue de type 2 et autochtones (c’est-à-dire contractés suite à la piqûre d’un moustique sur le sol polynésien) avec une concentration de ces cas à Rangiroa et à Moorea. Si la tendance indique une recrudescence de l’épidémie depuis novembre dernier, conformément à la prévision annoncée par l’épidémiologiste Henri-Pierre Mallet en août 2023, la situation serait actuellement sous contrôle. Pour le moment, “on en est au stade de la prévention. Il y a des cas mais on n’est pas arrivé au stade épidémique”, a indiqué Nancy Lee Chip Sao, la représentante de la commune de Arue à cette réunion de crise.
Mais à quelques mois de l’arrivée des Jeux olympiques sur le sol polynésien, compétition qui va inévitablement brasser une foule de visiteurs, il est sage de se demander si la dengue peut menacer la tranquillité des Jeux. En outre, des dispositifs pour éviter une telle situation sont-ils mis en place ? Dans les communes directement concernées par les jeux, comme Teahupo’o ou Arue qui verra passer la flamme olympique, on se questionne et on anticipe. “Pour l’instant, on n’est pas inquiets, mais on n’attend pas de l’être”, explique Nancy Lee Chip Sao. Alors que la commune de Arue prépare actuellement ses jeunes élèves à la cérémonie d’ouverture des Jeux, les acteurs de la commune adoptent le principe du “plutôt prévenir que guérir”. Notamment parce que la gestion d’une épidémie, ça ne s’improvise pas, explique Nancy. “C’est toute une organisation médicale. Il faut pouvoir prendre en charge des malades, gérer les stocks de médicaments… Pour éviter d’arriver à ce stade, on fait des réunions de prévention pour mettre au point des dispositifs.”
Sensibilisation et lutte antivectorielle
À la dernière réunion de la cellule “dengue”, l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (Arass) a donc évalué le budget nécessaire pour la prévention de cette maladie, afin de s’attaquer au mal par la racine. La lutte anticipative de cette maladie transmise par le moustique est estimée à 48 millions de francs. Le budget concerne d’abord une campagne de sensibilisation, affichée dans les lieux publics comme l’aéroport pour sensibiliser le public à cette maladie, mais aussi pour encourager les gens à se faire tester en cas de doutes. Car la dengue peut parfois se manifester sous une forme bénigne, qui peut être confondue avec une maladie passagère ne nécessitant pas la consultation d’un médecin. Résultat, il est donc difficile d’établir le nombre réel de cas de dengue au Fenua. Alors au CHPF, on a commandé des tests de dépistage en masse, mais aussi des médicaments consommables pour faire face à une potentielle montée des cas, si cela devait arriver.
Mais le meilleur moyen d’éteindre un feu, c’est de s’attaquer à son foyer. Dans le cas de la dengue, ce foyer, ce sont les moustiques, vecteurs de la maladie. Alors des opérations de lutte antivectorielle sont mises en place sur l’île. À Arue, “on nous a demandé de pouvoir repérer tous les sites où il pourrait y avoir des gîtes larvaires et d’intervenir sur ces sites”, explique Nancy Lee Chip Sao, qui complète : “On a proposé aussi de voir avec nos collègues animateurs et adultes relais qui sont dans des quartiers prioritaires, de pouvoir communiquer sur le sujet et encourager la destruction de gîtes larvaires.” Le budget alloué à la lutte antivectorielle et à sa sensibilisation faisait état de l’achat de matériel et l’embauche de dix travailleurs sous contrat à durée déterminée dédiés à la destruction de ces sites larvaires. Que ce soit sur des terrains publics ou privés, les agents devront procéder à la destruction des larves, en demandant l’aval du propriétaire sur un domaine privé.
Dégîtages d’ampleur
À Teahupo’o aussi, on s’attaque directement au moustique. Si pour l’instant, la commune ne souffre pas réellement de la dengue, “on se prépare juste pour éviter que la maladie ne prenne trop d’ampleur pour les grosses échéances à venir”, confirme Hélène Fariki, secrétaire de mairie. Avec notamment l’étape de la WSL, prestigieuse compétition de surf en mai qui précédera les Jeux olympiques. Pour ce faire, Hélène Fariki indique “travailler en étroite collaboration avec le service de la Santé : on se déplace chez les gens pour voir s’ils ont dégîté leur cour, pour éviter la prolifération de moustiques qui pourraient transporter la dengue, mais aussi toute autre maladie susceptible d’être véhiculée par un moustique”. Beaucoup de porte-à-porte est prévu ainsi qu’une grande opération de dégîtage fin mai. Hélène Fariki compte aussi sur les réflexes des habitants de la commune de Teahupo’o qui hébergeront des touristes lors de ces deux grands événements pour leur transmettre les bons gestes à adopter contre les moustiques.
La prochaine réunion de crise aura lieu mercredi 17 avril, mais dans les communes, on reste globalement confiant. Paradoxalement, Nancy Lee Chip Sao s’inquiète d’une chose : que la lutte contre la dengue passe devant celle des autres maladies, qui sévissent toujours autant. “Il ne faut pas oublier non plus qu’il n’y a pas que la dengue comme maladie. Il y a la grippe en ce moment par exemple.” Cette employée de la commune de Arue mentionne aussi des potentielles maladies ramenées par ce flot inhabituel et concentré de visiteurs qui s’apprêtent à débarquer au Fenua pour les Jeux. “Avec les JO, on s’attend aussi à d’autres potentiels virus qui pourraient arriver.” Mais le sujet n’aurait pour l’instant pas été abordé en réunion.
Le dernier bilan de la Cellule de gestion d’alerte dengue, le 27 mars dernier, faisait état de 33 cas de dengue recensés en Polynésie française. Des cas de dengue de type 2 et autochtones (c’est-à-dire contractés suite à la piqûre d’un moustique sur le sol polynésien) avec une concentration de ces cas à Rangiroa et à Moorea. Si la tendance indique une recrudescence de l’épidémie depuis novembre dernier, conformément à la prévision annoncée par l’épidémiologiste Henri-Pierre Mallet en août 2023, la situation serait actuellement sous contrôle. Pour le moment, “on en est au stade de la prévention. Il y a des cas mais on n’est pas arrivé au stade épidémique”, a indiqué Nancy Lee Chip Sao, la représentante de la commune de Arue à cette réunion de crise.
Mais à quelques mois de l’arrivée des Jeux olympiques sur le sol polynésien, compétition qui va inévitablement brasser une foule de visiteurs, il est sage de se demander si la dengue peut menacer la tranquillité des Jeux. En outre, des dispositifs pour éviter une telle situation sont-ils mis en place ? Dans les communes directement concernées par les jeux, comme Teahupo’o ou Arue qui verra passer la flamme olympique, on se questionne et on anticipe. “Pour l’instant, on n’est pas inquiets, mais on n’attend pas de l’être”, explique Nancy Lee Chip Sao. Alors que la commune de Arue prépare actuellement ses jeunes élèves à la cérémonie d’ouverture des Jeux, les acteurs de la commune adoptent le principe du “plutôt prévenir que guérir”. Notamment parce que la gestion d’une épidémie, ça ne s’improvise pas, explique Nancy. “C’est toute une organisation médicale. Il faut pouvoir prendre en charge des malades, gérer les stocks de médicaments… Pour éviter d’arriver à ce stade, on fait des réunions de prévention pour mettre au point des dispositifs.”
Sensibilisation et lutte antivectorielle
À la dernière réunion de la cellule “dengue”, l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (Arass) a donc évalué le budget nécessaire pour la prévention de cette maladie, afin de s’attaquer au mal par la racine. La lutte anticipative de cette maladie transmise par le moustique est estimée à 48 millions de francs. Le budget concerne d’abord une campagne de sensibilisation, affichée dans les lieux publics comme l’aéroport pour sensibiliser le public à cette maladie, mais aussi pour encourager les gens à se faire tester en cas de doutes. Car la dengue peut parfois se manifester sous une forme bénigne, qui peut être confondue avec une maladie passagère ne nécessitant pas la consultation d’un médecin. Résultat, il est donc difficile d’établir le nombre réel de cas de dengue au Fenua. Alors au CHPF, on a commandé des tests de dépistage en masse, mais aussi des médicaments consommables pour faire face à une potentielle montée des cas, si cela devait arriver.
Mais le meilleur moyen d’éteindre un feu, c’est de s’attaquer à son foyer. Dans le cas de la dengue, ce foyer, ce sont les moustiques, vecteurs de la maladie. Alors des opérations de lutte antivectorielle sont mises en place sur l’île. À Arue, “on nous a demandé de pouvoir repérer tous les sites où il pourrait y avoir des gîtes larvaires et d’intervenir sur ces sites”, explique Nancy Lee Chip Sao, qui complète : “On a proposé aussi de voir avec nos collègues animateurs et adultes relais qui sont dans des quartiers prioritaires, de pouvoir communiquer sur le sujet et encourager la destruction de gîtes larvaires.” Le budget alloué à la lutte antivectorielle et à sa sensibilisation faisait état de l’achat de matériel et l’embauche de dix travailleurs sous contrat à durée déterminée dédiés à la destruction de ces sites larvaires. Que ce soit sur des terrains publics ou privés, les agents devront procéder à la destruction des larves, en demandant l’aval du propriétaire sur un domaine privé.
Dégîtages d’ampleur
À Teahupo’o aussi, on s’attaque directement au moustique. Si pour l’instant, la commune ne souffre pas réellement de la dengue, “on se prépare juste pour éviter que la maladie ne prenne trop d’ampleur pour les grosses échéances à venir”, confirme Hélène Fariki, secrétaire de mairie. Avec notamment l’étape de la WSL, prestigieuse compétition de surf en mai qui précédera les Jeux olympiques. Pour ce faire, Hélène Fariki indique “travailler en étroite collaboration avec le service de la Santé : on se déplace chez les gens pour voir s’ils ont dégîté leur cour, pour éviter la prolifération de moustiques qui pourraient transporter la dengue, mais aussi toute autre maladie susceptible d’être véhiculée par un moustique”. Beaucoup de porte-à-porte est prévu ainsi qu’une grande opération de dégîtage fin mai. Hélène Fariki compte aussi sur les réflexes des habitants de la commune de Teahupo’o qui hébergeront des touristes lors de ces deux grands événements pour leur transmettre les bons gestes à adopter contre les moustiques.
La prochaine réunion de crise aura lieu mercredi 17 avril, mais dans les communes, on reste globalement confiant. Paradoxalement, Nancy Lee Chip Sao s’inquiète d’une chose : que la lutte contre la dengue passe devant celle des autres maladies, qui sévissent toujours autant. “Il ne faut pas oublier non plus qu’il n’y a pas que la dengue comme maladie. Il y a la grippe en ce moment par exemple.” Cette employée de la commune de Arue mentionne aussi des potentielles maladies ramenées par ce flot inhabituel et concentré de visiteurs qui s’apprêtent à débarquer au Fenua pour les Jeux. “Avec les JO, on s’attend aussi à d’autres potentiels virus qui pourraient arriver.” Mais le sujet n’aurait pour l’instant pas été abordé en réunion.