Les collégiens à la rencontre des raies manta


Bora Bora, le 31 janvier 2024 - Le lagon de Bora Bora est d’une exceptionnelle richesse. Il reçoit notamment la visite régulière de raies manta qui y viennent pour se nourrir, se reproduire ou se faire nettoyer. Afin que tous les enfants de l’île puissent rencontrer ces géantes pacifiques, une enseignante du collège-lycée Ihi Tea no Vavau a initié en 2021 un projet pédagogique autour de leur observation. Depuis, tous les élèves de 4e de l’établissement ont l’opportunité d’aller à leur rencontre.
 
Donner l’opportunité à tous les élèves d’un niveau scolaire d’observer sous l’eau les raies manta du lagon de Bora Bora : c’est ce qu’a rendu possible l’action conjointe de l’association Ihi Tea no Vavau, du collectif Mantatrust, des équipe pédagogiques, d’encadrement et de direction du collège ainsi que des prestataires engagés dans le projet. Ainsi, les collégiens des huit classes de 4e ont pu approcher ces animaux emblématiques.
 
Guidés par les biologistes de Mantatrust, organisme international dont le but est de protéger ces animaux et de diffuser les connaissances scientifiques les concernant, les jeunes vont participer en amont à une série d’ateliers. Les règles d’approche et de sécurité sont tout d’abord abordées, afin que la rencontre se fasse dans des conditions optimales pour les élèves comme pour les manta. Vient ensuite le moment des présentations, à l’aide de clichés réalisés par les scientifiques : de nombreuses raies manta sont en effet présentes de manière régulière dans le lagon et peuvent être identifiée par des signes physiques distincts. Ainsi, les jeunes pourront les reconnaître et même les appeler par le nom que les biologistes leur ont attribué.
 
Une plongée inoubliable
 
Vient ensuite le moment de mettre en pratique les consignes données par les équipes encadrantes. Les jeunes sont conduits en bateau jusqu’à une des stations de nettoyage de l’île où les manta sont souvent présentes. Pour certains, c’est une première. L’excitation mais aussi une certaine forme d’appréhension se font sentir chez les adolescents. “Ils ont parfois entendu parler de légendes évoquant des gens noyés par une manta. Nous voulons leur montrer qu’elles sont inoffensives”, souligne Virginie, biologiste marine qui accompagne l’un des groupes.
 
Mais une fois dans l’eau, c’est l’émerveillement qui prédomine : après quelques minutes, les jeunes voient apparaître la silhouette d’une première raie manta venant à leur rencontre. Il s’agit de Aito, un mâle reconnaissable à sa blessure infligée par un requin tigre. Caméras et appareils photo en main, les élèves immortalisent ce moment, tout en collectant les clichés qui confirmeront leur identification. Quelques minutes plus tard, c’est Nahe Nahe, une femelle de taille impressionnante, qui s’approche de la surface et des adolescents comme pour les observer. Un moment de grâce exceptionnelle, qui marquera sans doute durablement ces jeunes. Trois raies manta seront finalement au rendez-vous, immortalisé par des photos et des films réalisés par les élèves, qui serviront de supports pédagogiques et scientifiques.
 
Une source d’inspiration et de motivation
 
De retour en classe, les clichés sont analysés et l’identification des individus confirmée. Un quiz proposé aux élèves permet de mesurer les connaissances acquises au cours de l’expérience, avec une belle récompense à la clé pour l’élève obtenant le meilleur score : le privilège de choisir le nom de la prochaine manta observée par les scientifiques. Les prolongements pédagogiques menés à partir de cette expérience sont multiples : étude biologique et classification des raies manta parmi les espèces animales en sciences de la vie et de la terre, lecture et rédaction de légendes autour de cet animal emblématique en tahitien et en français, réalisation de dessins ou de tatoo en arts plastiques… De quoi créer un véritable engouement et de nouvelles sources de motivation chez ces jeunes, dont certains se destinent déjà à des études dans le domaine de la biologie marine.


Rédigé par Lucie Scarparo le Mercredi 31 Janvier 2024 à 09:00 | Lu 1306 fois