Les collectivités françaises d’Océanie ont-elles un destin commun ?


Le politologue Sémir Al Wardi, l'historien Jean-Marc Régnault et Jacqui Drollet, le président de l'assemblée française de Polynésie.
PAPEETE, mardi 29 janvier 2013. L’assemblée de Polynésie française et l’université de Polynésie française (UPF) organisent vendredi prochain, le 1er février, une journée d’études sur les «Destins des collectivités françaises d’Océanie» en fait, on y parlera essentiellement de la Polynésie et de la Nouvelle Calédonie. Cette journée de conférences, avec l’intervention de nombreux professeurs de l’université (en histoire, économie et sciences politiques) issus du laboratoire «gouvernance et développement insulaire» de l’UPF, sera à suivre à l’assemblée de Polynésie (Te fare o te nunaa) de 8h30 à 16h30, salle John French Teariki. L’entrée est gratuite mais une inscription par courriel est recommandée.

Cette journée d’études fait suite à un séminaire de quatre jours, qui avait été un grand succès à Nouméa en mars 2011
sur les mêmes thèmes. Or, de nombreux ponts peuvent être lancés entre ces deux collectivités françaises du Pacifique. Durant cette journée seront notamment abordées les ressemblances et dissemblances entre Polynésie française et Nouvelle Calédonie, mais aussi les thèmes, parfois galvaudés ou mal utilisés d’autonomie et d’indépendance, les problèmes économiques (avec un débat sur la dévaluation de la monnaie) et l’intégration dans les organisations régionales et internationales.

Sur le destin commun des deux collectivités, le politologue Sémir Al Wardi a expliqué que les différences entre Nouvelle Calédonie et Polynésie sur la population, l’économie notamment s’effaçaient devant des points communs importants. «Les statuts d’autonomie ont été élaborés en même temps, dès 1976 puis 1984 et cela a toujours continué ainsi. La Polynésie suit toujours les bouleversements vécus en Nouvelle Calédonie. Cette dernière verra peut-être une évolution statutaire se concrétiser entre 2014 et 2018, cela aura certainement des répercussions sur la Polynésie française» explique-t-il comme une mise en bouche de cette journée d’études qui s’annonce pointue mais richement argumentée par des intervenants de qualité. Le politologue argumentait sur le fait que les liens essentiels de ces deux territoires sont "la France et le cadenas constitutionnel" et concluait sur cette citation de Michel Rocard en forme d'interrogation : "quelles sont les limites de l'audace de la République ?"


PROGRAMME DE LA JOURNEE

8h30 à 9 heures : discours d’ouverture, présentation du colloque et des principaux thèmes étudiés
9h à 10h15 : Nouvelle Calédonie et Polynésie française : ressemblances et dissemblances. Interventions de Sémir Al Wardi et Jacques Vernaudon sur le vocabulaire politique comparé. Intervention de Bernard Poirine sur la différence de conjonctures économiques.
Débat : le processus calédonien est-il transposable à la Polynésie française ?

10h30 à 12 heures : Entre autonomie et indépendance : quoi ?

Intervention de Sémir Al Wardi sur les politiques des gouvernements français à l’égard de l’autonomie et de l’indépendance. Intervention du recteur de l’université Marc Debène sur les propositions faites au colloque de Nouméa par Guy Agniel (Pays d’outre-mer associé ou POMA).
Débat : l’autonomie a-t-elle réduit la dépendance à l’égard de l’Etat ?

13h à 14 h : L’économie avec les problèmes liés à la concurrence, la monnaie, les échanges intra et extra-régionaux.

Rapporteur : Florent Venayre. Intervention de Vincent Dropsy sur les problèmes monétaires. Intervention d’un spécialiste de l’ISPF, institut de la statistique de Polynésie française, Julien Vucher-Visin.

14h à 14h30 : Suite du thème sur l’économie

Débat : une dévaluation est-elle nécessaire pour solder l’héritage d’une économie sous perfusion ?

14h45 à 16 heures : L’intégration régionale et les organisations régionales et internationales.

Rapporteur : Léopold Musyian. Intervention de Jean-Marc Régnault sur la conception onusienne de la décolonisation.
Débat : intégration régionale et présence française dans le Pacifique. Convergences et divergences.

16h à 16h15 : conclusion et clôture de la journée.

Pour s’inscrire : envoyer vos noms, fonctions et coordonnées par courriel à l’adresse suivante : communication@assemblee.pf

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 29 Janvier 2013 à 15:32 | Lu 1292 fois