Les cannibales de Tematangi


Apparemment, Tematangi n’était pas une escale pour les navires visitant les Tuamotu afin d’y charger du coprah contre des denrées et des biens de consommation. Idem pour les nacres : à l’époque, il n’y avait pas de campagnes de plonge qui auraient permis aux habitants de gagner de l’argent et de s’approvisionner normalement.

Tahiti, le 31 décembre 2020 - 1857, l'histoire de la disparition de la goélette Sarah Ann, aux Tuamotu, fut l'un des plus gros faits divers du début du protectorat français à Tahiti. Ce qu'il reste de l'épave du bateau repose, de nos jours, dans un peu plus de quinze mètres d'eau devant le récif de l'atoll de Tematangi et deux canons en furent retirés il y a quelques années, ultimes témoins d’un drame horrible qui se solda malgré tout par la clémence des juges face à ce qui reste un terrifiant cas de cannibalisme aux Tuamotu.

 

 

En mars 1856, le Sarah Ann, une petite goélette, quitte le port de Valparaiso, au Chili, pour regagner Tahiti. Elle avait à son bord un total de 17personnes, dont le capitaine Krayser, sa femme, un enfant de 22 mois, la servante tahitienne de Mme Krayser, un subrécargue, un négociant de Tahiti rentrant après un voyage à Valparaiso pour affaires, les deux enfants du capitaine tahitien Stevens, que leur maman attendait avec impatience à Tahiti, et neuf hommes d'équipage.


La Sarah Ann disparaît

Que faire sur un atoll oublié du monde ? Les habitants de Tematangi y vivaient d’une manière d’autant plus précaire qu’ils n’étaient pas des Paumotu, mais des personnes dont les parents avaient été exilés de Tahiti à la suite d’une guéguerre locale.

La Sarah Ann arrive aux Gambier au mois d'avril, et elle retrouve, dans la rade de Mangareva, la corvette de guerre Sarcelle, commandée par le lieutenant de vaisseau Ferré. Les équipages se rencontrent, tout comme les capitaines, tout le monde sympathise et se donne rendez-vous à Tahiti, la corvette devant arriver avec quelques jours d'avance sur la Sarah Ann, moins rapide, et qui devait charger, qui plus est, une cargaison de nacres pour compléter son fret.

Mais d'avril 1856 à juin 1857, on n'eut plus aucune nouvelle de la Sarah Ann qui fut portée disparue, sans doute victime, pensa-t-on alors, d'une de ces tempêtes tropicales qui arrivent sans prévenir.
 

On en serait resté là si, en 1857 justement, la goélette du protectorat, la Julia, propriété de la maison Hort Frères à Tahiti, n'était pas passée le 1er juin au large de l'atoll de Tematangi appelé alors île Bligh (et la plupart du temps orthographiée à tort île Blight, avec un “t” à la fin du mot). 
 

Le capitaine Dunham raconta avoir vu, depuis la mer, des indigènes portant des vêtements européens et des étoffes accrochées à des arbres, textiles qui firent immédiatement penser à la Sarah Ann. Il avait aussi identifié les restes d'une épave qu'il supposa être justement la Sarah Ann, mais malgré deux tentatives pour se rapprocher des habitants de l'île, il n'y parvint pas. Dunham avait décidé de ne pas utiliser la force, mais malgré ses efforts pacifiques pour établir le contact, rien n'y fit et finalement, la franche hostilité des Paumotu armés de lances et de frondes l'avait décidé à poursuivre sa route pour signaler sa découverte à son retour à Tahiti aux autorités du protectorat.


Un bombardement pour rien !

A part du poisson et des œufs d’oiseaux marins, les habitants de Tematangi n’avaient apparemment que très peu de ressources pour se nourrir.

Informé de ces faits, le gouverneur ordonna d'envoyer immédiatement sur place un vapeur, le Milan, navire de guerre, de manière à voir si des naufragés pouvaient encore être sauvés, même si cela semblait bien improbable. Avec le vapeur, deux autres embarcations armées firent le trajet, car l'affaire était d'importance.

Arrivés sur les côtes de Tematangi, les hommes du Milan débarquent et découvrent immédiatement un petit village ; il y a du poisson tout frais accroché à une branche, les nattes sont encore chaudes, il est clair que la population se trouvait ici même il y a très peu de temps. 
 

Une battue est alors organisée sur cet atoll pauvre en cocotiers mais très riche en brousse à pandanus, où la progression est lente et difficile. Les hommes ont beau chercher, ils ne trouvent personne. Le capitaine du Milan décide alors de recourir aux grands moyens et se sert de ses obusiers pour faire sortir de la brousse les habitants, en vain. 

Après ce violent bombardement, par souci du travail bien fait, à défaut de ramener des survivants ou des suspects, il fut décidé de mettre le feu aux cases, aux pirogues et aux rares arbres avant de rentrer. La mission avait duré une dizaine de jours, pour strictement aucun résultat !


Cachés sous du corail

Une des raisons expliquant l’isolement de Tematangi réside dans l’absence de passe dans son récif externe, ce qui faisait de l’île une véritable prison.

Le retour à Tahiti fut peu glorieux et, inconsolable, Mme Stevens, qui avait perdu ses deux enfants dans le drame, refusa de se résoudre à en rester là ; l'armée avait fait chou blanc, qu'à cela ne tienne, elle armerait sur ses fonds propres une autre goélette, la Julia, pour le prix très élevé à l'époque de 1 500 piastres, en juillet 1857. Le bateau retourna à Tematangi, avec pour mission de mettre fin à ce mystère étrange d'un atoll peuplé quand on en suivait la barrière récifale et désert quand on l'abordait.

Bien inspirée, Mme Stevens embaucha 25 personnes pour faciliter les recherches, sous la houlette du chef Teina, tous les engagés étant à la fois motivés et payés pour l'être.
 

Le bateau traça sa route sans perdre de temps et les hommes débarquèrent, en décidant d'organiser une battue avec deux groupes qui devaient se rejoindre au milieu de l'île de corail, chacun partant d'un côté. Pas un mètre carré ne fut oublié, pas un arbre, pas un buisson qui ne fut scruté, mais il fallut bien se rendre à l'évidence, l'île était déserte, même si, une fois de plus, les cases semblaient avoir été habitées il y a très peu de temps.
 

Teina, pendant cette battue, était resté seul au village justement, attendant le retour de ses deux équipes. Lui non plus ne comprenait pas où pouvait se cacher cette population ; mais tout à coup, son attention fut attirée par le bruit de la chute d'un petit caillou. D'un petit tas de blocs de corail, il ne fut pas long à voir apparaître une main qui dégageait d'autres petits blocs de madrépores. Teina n'en croyait pas ses yeux : toute la population était là, presque sous ses pieds, cachée dans une anfractuosité du substrat corallien de l'atoll ; convaincus que les membres d'équipage étaient repartis (ils n'entendaient plus aucun bruit), les habitants avaient décidé de prudemment refaire surface, sans penser qu'un homme, seul et silencieux, était resté à deux pas de leur cachette.


Des découvertes macabres

D’après une photo de Gilbert Cuzent, voici les adultes cannibales de Tematangi, tels qu’ils apparaissent dans les publications où le drame est évoqué, notamment le Mémorial polynésien.

Teina alerta de suite sa troupe qui accourut pour encercler la grotte et y pénétrer. Dans la cavité, ils trouvèrent seize personnes, dont quatre enfants. Mais ils firent aussi des découvertes bien plus macabres : des débris d'ossements humains, une chevelure blonde qui devait appartenir à la femme du capitaine, une moitié d'enfant desséchée et accrochée en guise de fétiche ou de trophée à un bâton, et des crânes avec des ouvertures taillées en forme de triangle, crânes dont on avait extrait les cerveaux pour les manger.

Tous les cannibales furent bien entendu arrêtés sur le champ, y compris les femmes et les enfants et un certain nombre des macabres trophées furent ramenés pour servir de preuves devant le tribunal. 

La Julia s'ancra dans la rade de Papeete le 5 août 1857, les cannibales, dont trois étaient morts durant le trajet, étant de suite conduits à la prison, alors qu'une foule très dense s'était massée sur le rivage pour voir ces gens encore assez sauvages au point de manger d'autres êtres humains, comportement qui scandalisait les Tahitiens très hostiles à ces Paumotu arriérés et cruels.

A l'époque, un photographe fut chargé de les prendre en photo, mais il n'y avait pas assez de lumière dans la prison et il fut convenu de transférer les meurtriers dans le jardin de la maison du photographe. Evidemment, un cortège de Tahitiens suivit ce transfert, mais les terribles cannibales faisaient à vrai dire plus pitié que peur, d'autant qu'ils croyaient qu'on les emmenait à la potence après leur bref séjour en prison.


Des épaves couvertes de vermine

Une jeune Tahitienne fut émue de voir trois femmes quasiment nues parmi ces prisonniers et, trouvant la scène indécente, elle alla chercher chez elle trois robes qu'elle leur offrit. Ce fut le signal qui déclencha un vaste mouvement de solidarité envers ces êtres misérables ; les Tahitiens s'éparpillèrent dans Papeete et revinrent avec des fei cuits, des oranges, des cocos, des poissons, ce qui mit un peu de baume au cœur des Paumotu enfin rassurés. 

Non, ils n'allaient ni être tués, ni être dévorés. Bien au contraire, ils purent manger autant qu'ils le voulurent, probablement plus que jamais dans leur vie et ce à la plus grande satisfaction des Tahitiens à qui ces cannibales faisaient décidément de plus en plus pitié. Il faut dire qu'ils n'avaient rien de fiers guerriers : leurs cheveux grouillaient de vermine ; maigres, ils étaient couverts de boutons, avec une peau sèche, écaillée et ulcérée, sans compter les plaies purulentes qu'ils arboraient. Ils étaient plus des épaves eux-mêmes que des êtres humains. Sans ressources à Tematangi, ils avaient le plus grand mal à survivre et d'après ce que déclara leur aîné, Temaheva, ils venaient d'une terre riche, avec des arbres, des fruits, des animaux ; leur origine précise était un village nommé par eux Afaïti, nom incertain dans leur mémoire ; ils en avaient autrefois été chassés, du temps de leurs pères, par d'autres venus de Hitia'a. C'est tout ce qu'ils savaient de leur passé.

Face à ce double drame humain, celui des dix-sept personnes à bord de la Sarah Ann et celui de ces quelques survivants sous-alimentés, les autorités françaises décidèrent de faire montre de clémence et d'épargner la vie de tous les cannibales, qui échappèrent ainsi à la pendaison. Mais en revanche, compte-tenu de la tragédie de la Sarah Ann et de la pauvreté de l’atoll de Tematangi, il fut décidé que les prisonniers n’y seraient pas renvoyés. Ils demeurèrent donc à Tahiti, leurs enfants étant confiés à des familles d’accueil… 

Commentaire de Cuzent, le pharmacien de Papeete à propos du fait que les cannibales échappèrent à la potence : “C’est là un acte de haute humanité qui honore le Protectorat de la France”.


Qui étaient ces cannibales ?

Gilbert Cuzent, le pharmacien de Tahiti, était également photographe et il a pris un cliché des neuf adultes ramenés de Tematangi.

Il a également soigneusement recueilli leur nom : Mapuhia, père du roi ; Kahiveroa, le roi ; Turoa un homme adulte qui décéda deux jours plus tard à l’hôpital ; Temaheva, un vieillard avec les cheveux roux qui se disait originaire de Tahiti (il mourut quinze jours plus tard à l’hôpital) ; Marake, Hohaia, mère du roi ; un homme adulte, Tokahia ; deux femmes, Tahuroa Vahine et Temahu Vahine.

Bien entendu, le terme de “roi” attribué à celui qui était le chef de cette petite communauté doit être relativisé puisqu’il ne régnait jamais que sur une poignée de sujets affamés et misérables, sur un atoll qui leur offrait à peine de quoi survivre.


Gilbert Cuzent raconte

Gilbert Cuzent, pharmacien bien connu à Papeete en ce milieu du XIXe siècle, a laissé un témoignage sur ce que les marins de la Julia ont découvert sur l’atoll de Tematangi : “Arrivés à Tematangi, les indigènes pénétrèrent au milieu des fourrés à pandanus et, faisant le tour de l’île, ils se rencontrèrent sans avoir rien trouvé. Pendant ce temps, le chef Teina, demeuré seul parce qu’il avait laissé aller devant les éclaireurs, se disposait à rejoindre ses compagnons, lorsque le bruit d’un caillou qui roule attira son attention ; il aperçut alors entre des blocs de coraux amoncelés une main qui travaillait à les écarter pour déblayer l’entrée d’une cavité souterraine. Les naturels de Tematangi n’entendaient plus de bruit, crurent au départ des étrangers et s’apprêtaient à sortir de leur cachette.

Au cri de ralliement poussé par Teina, tous ses compagnons accoururent et l’aidèrent à se frayer un passage dans la cavité. Là, se trouvèrent seize personnes dont quatre enfants, qui furent amenés à bord de la Julia.

Des débris d’ossements humains, une chevelure blonde qu’on suppose avoir appartenu à la femme du capitaine, une moitié d’enfant desséchée au soleil et plantée au sommet d’un bâton pour servir de fétiche, des dents et des phalanges furent retrouvées dans l’île. Les crânes avaient été taillés triangulairement pour en extraire le cerveau. Beaucoup de ces débris et la chevelure blonde furent emportés à Tahiti. La Julia mouilla dans la rade de Papeete, n’ayant plus à bord que 13 prisonniers, trois étant morts dans la traversée, mais apportant la triste certitude du désastre de la Sarah Ann.”


Le Milan fait chou blanc

Exilés de Tahiti quelques décennies avant le drame de la “Sarah Ann”, les habitants de Tematangi étaient plus des naufragés eux-mêmes que de robustes Paumotu capables de s’adapter à leur environnement.

Le premier navire envoyé à Tematangi était le Milan dont l’enseigne auxiliaire Xavier Caillet mènera l’exploration de l’atoll. Il ne trouva personne et établit à son retour un rapport dont voici quelques extraits : 

J’avais sous mes ordres la baleinière et le canot major armé en guerre ; ces deux embarcations, outre le personnel ordinaire, contenait un supplément de douze Canaques. Pour ne pas effrayer les habitants de Tematangi, comme le prescrivaient vos ordres, tous les hommes, à l’exception de trois dans la baleinière, et de dix dans le canot major, étaient couchés avec leurs rames au fond des canots.

Nous aperçûmes sur la pointe gauche de la passe, dans un endroit sans végétation, deux tentes dont les rideaux en mousseline blanche, étaient déchirés par bandes, un peu plus loin, les restes presque fumants de deux cases formées par les débris d’une embarcation. Tout était dans un grand désordre et indiquait qu’un drame terrible avait dû se passer sur cette langue de terre, des effets européens souillés et déchirés gisaient pêle-mêle sur le terrain, j’y ai même ramassé des cheveux ayant appartenu probablement aux victimes des cannibales”.

 

“Je leur fis même offrir du biscuit”

 

Caillet parvient à passer le récif et à entrer avec ses embarcations dans le lagon :

Aussitôt dans le lac, je fis mettre le cap sur les pirogues et les cases que nous avions aperçu la veille ; cette route me permettait de suivre la côte à 70 m du rivage et par une profondeur de 5 brasses d’eau. En arrivant près des cases, d’après vos ordres Commandant, je fis crier en canaque aux Paumotu de cette partie que je désirais avoir des relations amicales avec eux, que j’étais venu pour leur demander différents renseignements. Je leur fis même offrir du biscuit s’ils voulaient venir me parler. N’ayant obtenu aucune réponse, je descendis à terre, accompagné de M. Wichmann et de deux Canaques armés de sabres et de pistolets. Je recommandais au patron de la baleinière de se tenir à longueur de touée mais sans échouer, les armes prêtes. Nous aperçûmes d’abord une petite pirogue ou plutôt une baleinière à balancier. Cette pirogue faite avec des bordages épais, cousus les uns au-dessus des autres, pouvait avoir environ 1m 30 de creux, 5 mètres de long et tout au plus 60 cm de large. A quelques pas dans les pandanus, M. Wichmann aperçut un bateau de même forme que la pirogue mais sur un bien plus grand modèle, elle n’était pas encore achevée, malgré cela, sa longueur était de 9 mètres, sa largeur de 1 mètre et son creux de 1m 50. Cette pirogue était construite avec des bordages de navire, une partie de la carène était bien doublée en cuivre et le clouage ainsi que le travail en général annonçait une main exercée, ce n’était pas l’œuvre d’une Canaque paumotu. Là aussi nous trouvâmes des morceaux de chemise en mousseline, mais sans marque, des barriques, des boîtes de conserve en fer blanc, du fil de caret en quantité.

Je voulais poursuivre mes recherches, mais le jour baissait et le pavillon de ralliement nous rappelait à bord, nous nous rembarquâmes sans rien brûler pour essayer de gagner la confiance des habitants qui suivaient probablement nos mouvements à petite distance”.

 

Cases et pirogues brûlées


Après trois jours de fouilles infructueuses, ce ne sont pas les preuves du passage des naufragés qui manquent : “Dès le point du jour, je descendis à terre. M. Wichmann qui, lui aussi, avait pris à cœur cette expédition, me fit remarquer des traces de pas sur le rivage. Les Paumotu nous avaient surveillés pendant la nuit. La case de la veille avait disparu. Je pris toutes les précautions possibles pour ne pas être surpris pendant notre œuvre de destruction. Des oiseaux inquiets nous montraient que nous étions surveillés de près par les habitants. Je fis faire les mêmes sommations que la veille, et aucune réponse n’ayant été donnée, je fis abattre et brûler la grande tente, démolir et jeter au feu trois pirogues, le gui, plusieurs filets de pêche, un coffre de matelot, plusieurs barriques, des effets déchirés de femmes et d’enfants, une case faite avec des morceaux d’embarcation. Je fis mettre dans la baleinière des cheveux tressés, une boîte d’ortant, un soulier de jeune homme, un bas d’enfant, un couteau de table, des outils de charpentier, un coffre de matelot et la serrure d’un autre, une cuvette de compas, un double canon de fusil de chasse, etc. M. Wichmann découvrit des feuilles de code maritime allemand, un Canaque m’apporta une bobine de fil blanc”.

Caillet, malgré son acharnement, ne trouva pas trace de vie et fit brûler encore une dizaine de fare et de pirogues avant de retourner à bord du Milan, tout en ayant laissé un avertissement écrit aux habitants de Tematangi, un document d’une page ; reste à savoir si ceux-ci étaient capables de le lire et de le comprendre, puisqu’il les menaçait, entre autres, d’envoyer un navire de guerre français en cas de nouvelle attaque contre un bateau. 

Caillet conclut son rapport en étant assez naïf pour croire que les Paumotu de l’atoll avaient certes massacré les adultes qui étaient naufragés à bord de la Sarah Ann mais il pensait que les enfants, eux, avaient été adoptés : “un jour enfin, le capitaine et les siens auront été surpris et probablement massacrés à l’exception des enfants que les Paumotu auront adoptés”. Hélas, les enfants aussi furent tués et dévorés...


Tematangi aujourd’hui

Situé par 21° sud et 140° ouest, l’atoll de Tematangi est rattaché à la commune de Tureia. La petite île mesure 7,7 km2 de superficie de terres émergées et abrite une soixantaine de personnes regroupées au sein du petit village de Tuihana. 

L’atoll de Tematangi fut découvert le 11 juillet 1767 par Philippe Carteret (qui la nomma “île de l’évêque d’Osnabrück”) ; le célèbre capitaine Bligh la visita le 5 avril 1792, à son retour à Tahiti après la mutinerie de la Bounty en 1789 (lui aussi lui donna un nom : la “Bligh’s Lagoon Island”).

L’atoll ne compte pas d’aérodrome ni de passe permettant à des cargos d’entrer dans le lagon. Il est situé à 121 km à l’ouest de Moruroa et à 985 km de Tahiti.

De forme triangulaire, l’atoll mesure 11,5 km dans sa plus grande longueur et 7 km en largeur. Le basalte du volcan à l’origine de Tematangi se trouve aujourd’hui à 625 m de profondeur (volcan formé il y a environ 45 millions d’années).

Particularité de Tematangi, à quelques miles marins près, elle se situe aux antipodes de la Ka’aba, la pierre sacrée de La Mecque...


Rédigé par daniel Pardon le Jeudi 31 Décembre 2020 à 12:30 | Lu 5385 fois