Les caddies de Teave Chaumette de retour


Tahiti, le 7 septembre 2022 – Le collectif Solidarité Pour Tous, dirigé par Teave Chaumette, entame jeudi sa première action depuis deux ans, dédiée au soutien des familles les plus démunies. L'organisation reprend ses activités et continue de faire appel à la générosité des Polynésiens en récoltant des denrées alimentaires et des produits d'hygiènes à la sortie des grandes surfaces. L'opération se déroulera jusqu'à samedi devant les enseignes U.
 

Bénévole engagée depuis plus de dix ans, Teave Chaumette n'a cessé d'œuvrer pour les plus démunis avec son collectif Solidarité Pour Tous et l'aide d'autres associations. Nombreux sont ceux qui se portent volontaires chaque année pour effectuer ces opérations de solidarité. Malencontreusement, ces œuvres caritatives ont été mises en suspend il y a deux ans en raison des restrictions de la crise sanitaire. Désormais sans contraintes, les opérations de récoltes reprennent jeudi dans les grandes surfaces de la chaîne U pendant les heures d'ouverture, jusqu'à samedi.

La présidente du collectif précise également que la population a la possibilité de déposer des biens qui ne leur servent plus, pendant ces opérations de récolte. Elle met l'accent aussi sur le fait que l'opération exclut toute forme de dons en numéraire. 

 

La loi anti-gaspillage bénéficie aux associations 
 

Le collectif bénéficie également désormais de dons complémentaires provenant des grandes surfaces, grâce à la loi “anti-gaspillage” (entrée en vigueur le 1er janvier dernier) qui interdit les grossistes dont le chiffre d'affaires annuel est supérieur à 200 millions de Fcfp, de détruire leurs invendus alimentaires et qui oblige donc de les redistribuer sous forme de don.
 


Teave Chaumette, présidente du collectif "Solidarité Pour Tous" : “Œuvrer pendant les périodes difficiles”

D'où vient l'idée de créer le collectif Solidarité Pour Tous et d'organiser des récoltes de dons ?
 

“J'ai commencé à faire ça aux États-Unis, cela faisait partie de mon cursus scolaire. Effectivement, c'est une pratique courante là-bas et cela me paraissait bien de me lancer ici, surtout après avoir constaté le nombre de familles en difficulté. Au début ce n'était pas très bien vu, du fait que cela passait pour du profit, mais au fur et à mesure, on a gagné en crédibilité et les gens ont désormais pris l'habitude de nous voir à la sortie de certaines grandes surfaces.” " 
 

A quelle fréquence se déroulent ces opérations ?


“On ne peut pas intervenir tout le temps, on ne veut pas abuser non plus. Par contre, on essaye d'œuvrer pendant les périodes difficiles pour les familles telles que la rentrée scolaire ou Noël. De plus, une loi nouvelle est passée depuis le début de l'année concernant les invendus de grandes surfaces, qui doivent obligatoirement être redistribués. Ainsi, en complément des récoltes, nous avons signé avec la chaîne U pour récupérer les invendus et nous les remercions pour avoir accepté de collaborer depuis plusieurs années déjà. Cela va aider davantage car malgré les nombreux dons, l'augmentation du coût de la vie fait qu'ils sont beaucoup moins considérables que les années précédentes.” 

Comment sont sélectionnées les familles dans lesquelles sont distribués les dons ?
 

“En fait, nous travaillons beaucoup avec d'autres associations mais aussi avec la mairie. D'une part, il y a les familles déjà repérées par nos associations, mais aussi celles qui ont été orientées vers nous par le biais de leur mairie. En tout cas, la majorité des familles que l'on aide sont essentiellement des foyers nombreux et sans revenus, voire des victimes d'incendies ou de violences (généralement des femmes réfugiées dans des foyers avec leurs enfants). De toute manière, nous procédons à des bilans et à des études des familles avant de distribuer. Par exemple, pour aider au maximum, nous évitons de faire des doublons avec la sécurité sociale en essayant de voir si telle famille a déjà perçu ses aides ou non.” 

Quels sont les produits dont les familles ont le plus besoin ? 
 

“Bien évidemment, le riz, le sucre, le lait, le chocolat en poudre, le sao, le beurre, les œufs, les conserves, les lentilles, les soupes et le café aussi, mais malheureusement toutes les familles ne peuvent pas en avoir au vu de son prix. Pour les enfants, il faut aussi penser aux petits déjeuners et aux goûters. De toute façon, on fait en sorte de faire des menus lors des distributions. On néglige aussi beaucoup les produits d'hygiène, qui ne sont pas remboursés, tels que les couches, que ce soit pour les bébés, les femmes ou encore les matahiapo.” 
 


Rédigé par Meleana CHE FAT le Mercredi 7 Septembre 2022 à 20:03 | Lu 1233 fois