La première grande exposition de bambous gravés kanaks a eu lieu en 2008 à Genève, dont le Musée d'ethnographie possède la deuxième collection au monde, après celle du Musée du quai Branly à Paris.
Jusqu'en octobre, cette exposition a déménagé au Musée de Nouvelle-Calédonie où elle a été enrichie des propres pièces de l'établissement et de créations d'artistes locaux contemporains.
Resté longtemps mystérieux, cet art a pu être mieux appréhendé grâce aux travaux de Marguerite Lobsiger-Dellenbach, qui entra comme secrétaire au Musée ethnographique de Genève, avant d'en devenir la directrice jusqu'en 1967.
Cette ancienne modiste s'est passionnée pour les bambous gravés dont elle a patiemment recopié les motifs, un à un, avec des fines bandes de papier mouillé avant de les reproduire sur des feuilles de papier calque.
Essentiellement réalisés entre 1850 et 1920 par les tribus kanakes de Nouvelle-Calédonie, ces bambous étaient gravés à l'origine avec des pinces de crustacés ou des éclats de pierre, puis passés au noir de fumée ou à la noix de bancoule.
Ils servaient de bâtons pour les chefs ou les anciens, mais aussi d'objets protecteurs lors des voyages car des herbes magiques ou médicinales étaient introduites à l'intérieur.
"D'abord illustrés avec des gravures de type géométriques, les bambous portent ensuite, avec l'arrivée des Européens, des motifs plus figuratifs", explique Françoise Cayrol-Baudrillart, chargée de la communication au Musée de la Nouvelle-Calédonie.
La colonisation, les modes de subsistance, les mythes culturels, les guerres ou la vie cérémonielle font partie des principaux thèmes d'inspiration de ces dessins d'une grande finesse dont la réalisation exigeait une patience de bénédictin.
"Les bambous gravés racontent la civilisation traditionnelle et sa rencontre avec celle qui vint d'Europe sur des pirogues aux voiles gigantesques", fait valoir l'ethnologue Roger Boulay dans un livre consacré à ces objets.
Certains bambous font clairement référence à des épisodes historiques de la Nouvelle-Calédonie, à l'instar d'un profil de Napoléon, sans doute copié sur une pièce de monnaie.
La production de bambous gravés s'est éteinte dans les années 1920, théâtre d'une sanglante insurrection kanake.
Le mouvement de réappropriation des pratiques culturelles kanakes, né dans les années 1970, a conduit plusieurs artistes à la ressusciter.
"C'est un art inné chez les kanaks. Dans mes dessins, j'aime interpeller les gens sur les problèmes de la société, comme l'alcoolisme et la consommation de cannabis chez les jeunes", confie Yvette Bouquet, artiste originaire de Bourail (côte ouest).
Jusqu'en octobre, cette exposition a déménagé au Musée de Nouvelle-Calédonie où elle a été enrichie des propres pièces de l'établissement et de créations d'artistes locaux contemporains.
Resté longtemps mystérieux, cet art a pu être mieux appréhendé grâce aux travaux de Marguerite Lobsiger-Dellenbach, qui entra comme secrétaire au Musée ethnographique de Genève, avant d'en devenir la directrice jusqu'en 1967.
Cette ancienne modiste s'est passionnée pour les bambous gravés dont elle a patiemment recopié les motifs, un à un, avec des fines bandes de papier mouillé avant de les reproduire sur des feuilles de papier calque.
Essentiellement réalisés entre 1850 et 1920 par les tribus kanakes de Nouvelle-Calédonie, ces bambous étaient gravés à l'origine avec des pinces de crustacés ou des éclats de pierre, puis passés au noir de fumée ou à la noix de bancoule.
Ils servaient de bâtons pour les chefs ou les anciens, mais aussi d'objets protecteurs lors des voyages car des herbes magiques ou médicinales étaient introduites à l'intérieur.
"D'abord illustrés avec des gravures de type géométriques, les bambous portent ensuite, avec l'arrivée des Européens, des motifs plus figuratifs", explique Françoise Cayrol-Baudrillart, chargée de la communication au Musée de la Nouvelle-Calédonie.
La colonisation, les modes de subsistance, les mythes culturels, les guerres ou la vie cérémonielle font partie des principaux thèmes d'inspiration de ces dessins d'une grande finesse dont la réalisation exigeait une patience de bénédictin.
"Les bambous gravés racontent la civilisation traditionnelle et sa rencontre avec celle qui vint d'Europe sur des pirogues aux voiles gigantesques", fait valoir l'ethnologue Roger Boulay dans un livre consacré à ces objets.
Certains bambous font clairement référence à des épisodes historiques de la Nouvelle-Calédonie, à l'instar d'un profil de Napoléon, sans doute copié sur une pièce de monnaie.
La production de bambous gravés s'est éteinte dans les années 1920, théâtre d'une sanglante insurrection kanake.
Le mouvement de réappropriation des pratiques culturelles kanakes, né dans les années 1970, a conduit plusieurs artistes à la ressusciter.
"C'est un art inné chez les kanaks. Dans mes dessins, j'aime interpeller les gens sur les problèmes de la société, comme l'alcoolisme et la consommation de cannabis chez les jeunes", confie Yvette Bouquet, artiste originaire de Bourail (côte ouest).