Tifo en train de collecter du matériel de construction pour consolider son nid.
PAPEETE, le 27 novembre 2014 - Les aventures de Tifo sont de retour ! Résumé des épisodes précédents : Tahiti Infos a décidé de parrainer un monarque, que nous avons baptisé Tifo. Né en 2008, notre jeune omama'o atteint désormais l'âge adulte et il s'est amouraché d'une oiselle de la moitié de son âge. Le jeune couple naïf a entrepris de bâtir un nid, mais il penche et menace de chuter…
Pour évaluer la situation du nid penché et nous écrire le troisième volume des aventures de Tifo, Caroline Blanvillain, vétérinaire de l'association SOP-Manu, est retournée voir notre monarque préféré :
Tifo ? Puisqu’on vous dit qu’il est têtu !
Nous sommes retournés rendre une petite visite à Tifo, et ce n’était pas une mais deux surprises qui nous attendaient. Tifo est en fait très fier de son nid penché et il était en train de le consolider avec l'appui fervent de Madame Tifo. Il semble donc qu’en fait la demoiselle ne soit pas prête à pondre, ce qui explique le découragement momentané de Tifo, mais nous avons bon espoir (comme Tifo) que cela arrive quand même prochainement car elle présente des petits points noirs sur la tête, indiquant qu’elle rentre en fait dans sa troisième année. Têtu de chez têtu, il était hors de question pour lui d’abandonner son nid !
Ainsi nous nous abimions dans la contemplation de ce nid penché lorsque, brusquement, ce n’étaient pas deux, mais trois monarques qui se sont mis à chanter dans le même arbre ! Un deuxième monarque orange avait fait son apparition. Difficile pour nous de dire qui de Tifo ou de Madame se faisait courtiser, mais le résultat est le même : le ou la prétendant(e) s’est fait(e) éconduire. Mais il (elle) n’a peut-être pas dit son dernier mot…
Car la fidélité n'est pas le fort des monarques. En 2012, Tuki un petit coquin de Papehue, s'était ainsi retrouvé entouré de deux oiselles orange et avait délaissé sa jeune compagne pour l’autre, encore plus jeune. Décidément, ces monarques ont les mêmes travers que certains humains…
L'attaque du busard
Nous vous en parlions à l'épisode 2 : les 12 nids identifiés ont déjà produit 7 oisillons qui entrent dans le moment le plus périlleux de leur existence. Car au départ du nid les menaces se multiplient : fourmis de feu, bulbuls, busards (qu’ici les gens nomment à tort éperviers), tous en ont après les oisillons.
Et malheureusement, cette année encore, il y a eu une victime : le petit de Poea et Manuarii, les deux amoureux fidèles de Papehue. Un busard rasant les cimes (où le petit a été vu la dernière fois lors de son envol) fait figure de grand méchant loup car les bulbuls sur ce territoire sont très discrets depuis plus de deux ans.
En revanche, les six autres petits monarques ont survécu pour le moment et ils ont été rejoints par un petit dernier vraiment trop mignon. Notre bénévole en chef, Alain Petit, s’est presque tordu la tête pour vous en montrer une photo correcte : la voici en première exclusivité !
Tifo ? Puisqu’on vous dit qu’il est têtu !
Nous sommes retournés rendre une petite visite à Tifo, et ce n’était pas une mais deux surprises qui nous attendaient. Tifo est en fait très fier de son nid penché et il était en train de le consolider avec l'appui fervent de Madame Tifo. Il semble donc qu’en fait la demoiselle ne soit pas prête à pondre, ce qui explique le découragement momentané de Tifo, mais nous avons bon espoir (comme Tifo) que cela arrive quand même prochainement car elle présente des petits points noirs sur la tête, indiquant qu’elle rentre en fait dans sa troisième année. Têtu de chez têtu, il était hors de question pour lui d’abandonner son nid !
Ainsi nous nous abimions dans la contemplation de ce nid penché lorsque, brusquement, ce n’étaient pas deux, mais trois monarques qui se sont mis à chanter dans le même arbre ! Un deuxième monarque orange avait fait son apparition. Difficile pour nous de dire qui de Tifo ou de Madame se faisait courtiser, mais le résultat est le même : le ou la prétendant(e) s’est fait(e) éconduire. Mais il (elle) n’a peut-être pas dit son dernier mot…
Car la fidélité n'est pas le fort des monarques. En 2012, Tuki un petit coquin de Papehue, s'était ainsi retrouvé entouré de deux oiselles orange et avait délaissé sa jeune compagne pour l’autre, encore plus jeune. Décidément, ces monarques ont les mêmes travers que certains humains…
L'attaque du busard
Nous vous en parlions à l'épisode 2 : les 12 nids identifiés ont déjà produit 7 oisillons qui entrent dans le moment le plus périlleux de leur existence. Car au départ du nid les menaces se multiplient : fourmis de feu, bulbuls, busards (qu’ici les gens nomment à tort éperviers), tous en ont après les oisillons.
Et malheureusement, cette année encore, il y a eu une victime : le petit de Poea et Manuarii, les deux amoureux fidèles de Papehue. Un busard rasant les cimes (où le petit a été vu la dernière fois lors de son envol) fait figure de grand méchant loup car les bulbuls sur ce territoire sont très discrets depuis plus de deux ans.
En revanche, les six autres petits monarques ont survécu pour le moment et ils ont été rejoints par un petit dernier vraiment trop mignon. Notre bénévole en chef, Alain Petit, s’est presque tordu la tête pour vous en montrer une photo correcte : la voici en première exclusivité !
Les jeunes monarques sont adeptes de la coiffure "afro"
Et nous en espérons bientôt d’autres : Poea et Manuarii s’y sont remis, Ora ora semble couver un nid et nous en avons encore dix autres à suivre pour cette saison de reproduction 2014 qui se terminera en mai 2015.
Justement et Ora Ora dans tout ça ?
Dans le tout premier épisode des aventures de Tifo apparaissait Ora Ora, coincé au milieu d'un triangle amoureux. Sa femelle Moerani, qui lui a déjà fait deux poussins, devait composer avec la présence d'une femelle baguée bleu-bleu en bordure de son territoire, qui avait des vues sur son omama'o de "tane".
Et bien il a finalement jeté son dévolu sur… Omiri, la femelle baguée bleu-bleu de Faifai. Elle a désormais un nom car elle a trouvé une marraine qui l'a baptisé ainsi. Moerani reste depuis inconsolable (et solitaire) sur son territoire.
Restez branchés sur les aventures de Tifo pour la suite des aventures des monarques de Tahiti : Moerani va-t-elle retrouver l’amour ? Madame Tifo va-t-elle accepter de pondre dans un nid si penché ? Le busard va il encore frapper ?
PS : La SOP souhaite remercier la DIREN, l’Etat français, les fonds Te Me Um, Jensen et Nature et découverte, les 250 donateurs de BirdLife International, les entreprises EDT, OPT et Vini, la mairie de Punaauia et les 14 parrains dont Tahiti Infos qui permettent que ce sauvetage perdure cette année encore, car derrière ces histoires d’amour et de guerre, c’est l’avenir d’un des vingt oiseaux les plus menacés de la planète qui se joue.
Justement et Ora Ora dans tout ça ?
Dans le tout premier épisode des aventures de Tifo apparaissait Ora Ora, coincé au milieu d'un triangle amoureux. Sa femelle Moerani, qui lui a déjà fait deux poussins, devait composer avec la présence d'une femelle baguée bleu-bleu en bordure de son territoire, qui avait des vues sur son omama'o de "tane".
Et bien il a finalement jeté son dévolu sur… Omiri, la femelle baguée bleu-bleu de Faifai. Elle a désormais un nom car elle a trouvé une marraine qui l'a baptisé ainsi. Moerani reste depuis inconsolable (et solitaire) sur son territoire.
Restez branchés sur les aventures de Tifo pour la suite des aventures des monarques de Tahiti : Moerani va-t-elle retrouver l’amour ? Madame Tifo va-t-elle accepter de pondre dans un nid si penché ? Le busard va il encore frapper ?
PS : La SOP souhaite remercier la DIREN, l’Etat français, les fonds Te Me Um, Jensen et Nature et découverte, les 250 donateurs de BirdLife International, les entreprises EDT, OPT et Vini, la mairie de Punaauia et les 14 parrains dont Tahiti Infos qui permettent que ce sauvetage perdure cette année encore, car derrière ces histoires d’amour et de guerre, c’est l’avenir d’un des vingt oiseaux les plus menacés de la planète qui se joue.
Les monarques pulvérisent la barre des 50 individus !
À l’association Manu, ce mois-ci c’était champagne : pour la première fois depuis 1998, les effectifs des monarques de Tahiti adultes passent au-dessus de la barre fatidique des 50 individus ! À force de dorloter nos petits couples si peu prolifiques, un par un, de combattre leurs ennemis les uns après les autres, les effectifs de l’espèce se redressent enfin pour notre plus grand bonheur. De 12 individus connus en 1998, ils sont donc passés à 53 individus minimums contactés cette année.
À l’association Manu, ce mois-ci c’était champagne : pour la première fois depuis 1998, les effectifs des monarques de Tahiti adultes passent au-dessus de la barre fatidique des 50 individus ! À force de dorloter nos petits couples si peu prolifiques, un par un, de combattre leurs ennemis les uns après les autres, les effectifs de l’espèce se redressent enfin pour notre plus grand bonheur. De 12 individus connus en 1998, ils sont donc passés à 53 individus minimums contactés cette année.
Le QUIZZ : Devinez l'âge d'un monarque
Durant sa vie, le monarque passera par la case boule de duvet gris avant de changer de garde robe plusieurs fois au cours de son adolescence. Il passera par l'orange, le jaune, avant de virer au noir en commençant par le bec. Un monarque adulte de plus de 4 ans sera entièrement noir.
La description plus précise par Manu :
"Les poussins monarques au nid sont couverts de duvet gris anthracite. Leur bec est jaune clair avec un fond rouge orangé. A l’envol, ils ont encore leur duvet gris mais quelques traces marron apparaissent sur leurs rémiges et rectrices.
Durant toute leur première année, les petits monarques vont garder un bec jaune bien visible qui va subir un noircissement progressif de l’extrémité du bec vers la base. On observe parfois, chez certains oiseaux, un liseré noir qui longe la mandibule supérieure en partant de l’extrémité du bec ! Ils adoptent un plumage orange-roux bien caractéristique sur la tête, le cou, le ventre et le dos, sont de couleur beige-crème sur le bas du ventre, avec du noir sur les cuisses, les ailes et les sous-caudales.
Durant leur deuxième année, le bec devient progressivement gris/noir dessus et blanc dessous. Nous les appelons les “becs blancs” car c’est surtout leur mandibule inférieure que nous voyons lorsque nous les observons aux jumelles en forêt en train de vagabonder au sommet des arbres ! Le plumage a un aspect orange sur le dos et la tête, bien crème sur tout le ventre et noir sur les ailes.
Durant leur troisième année, le bec vire au gris sombre/noir partout et le plumage prend un aspect caractéristique “en écaille de tortue” ! Durant leur quatrième année, ils se parent progressivement de leur plumage d’adultes, d’un noir avec encore quelques taches marron à un noir qui deviendra, une fois l’oiseau entièrement adulte, brillant et immaculé.
Leur bec devient très clair, de couleur ivoire."
Entraînez-vous à l'aide de ce quizz :
La description plus précise par Manu :
"Les poussins monarques au nid sont couverts de duvet gris anthracite. Leur bec est jaune clair avec un fond rouge orangé. A l’envol, ils ont encore leur duvet gris mais quelques traces marron apparaissent sur leurs rémiges et rectrices.
Durant toute leur première année, les petits monarques vont garder un bec jaune bien visible qui va subir un noircissement progressif de l’extrémité du bec vers la base. On observe parfois, chez certains oiseaux, un liseré noir qui longe la mandibule supérieure en partant de l’extrémité du bec ! Ils adoptent un plumage orange-roux bien caractéristique sur la tête, le cou, le ventre et le dos, sont de couleur beige-crème sur le bas du ventre, avec du noir sur les cuisses, les ailes et les sous-caudales.
Durant leur deuxième année, le bec devient progressivement gris/noir dessus et blanc dessous. Nous les appelons les “becs blancs” car c’est surtout leur mandibule inférieure que nous voyons lorsque nous les observons aux jumelles en forêt en train de vagabonder au sommet des arbres ! Le plumage a un aspect orange sur le dos et la tête, bien crème sur tout le ventre et noir sur les ailes.
Durant leur troisième année, le bec vire au gris sombre/noir partout et le plumage prend un aspect caractéristique “en écaille de tortue” ! Durant leur quatrième année, ils se parent progressivement de leur plumage d’adultes, d’un noir avec encore quelques taches marron à un noir qui deviendra, une fois l’oiseau entièrement adulte, brillant et immaculé.
Leur bec devient très clair, de couleur ivoire."
Entraînez-vous à l'aide de ce quizz :
(Crédits photos pour le monarque de 3 ans et celui de plus de 4 ans : “Photo contributed by Photographic Handbook of Birds of the World, Jornvall & Shirihai, A & C Black, London ©". Pour les autres : Alain Petit, Fred Jacq et Moana Iti)