Les animateurs du nouveau planétarium opérationnels


PAPEETE, le 13 mars 2018 - Début mars une dizaine de volontaires a suivi une formation pour devenir animateur puis formateur du nouveau planétarium de Proscience – Te Turu 'Ihi. Cet outil, à destination des scolaires et du grand public, permet non seulement d’observer les astres des galaxies mais aussi de les visiter.

François Pedron est astrophysicien. C’est un familier des planétariums. Aux commandes du nouvel outil de Proscience – Te Turu 'Ihi ce lundi matin, il est à l’aise. Tout autour de lui, une dizaine d’animateurs volontaires en cours de formation, boit ses paroles. Le groupe de passionnés est là pour pouvoir, dans un avenir proche, proposer aux scolaires et grand public polynésien des voyages dans l’espace.

"Mon but n’est pas de proposer un programme tout fait", indique François Pedron. Il est venu pour donner aux volontaires des composantes d’histoires qu’ils se chargeront ensuite de tisser et de conter. "L’idée c’est de se concentrer sur l’histoire sans se prendre la tête avec un code informatique par exemple. Le planétarium est équipé d’un logiciel facile à manipuler qui contient aux alentours de 16 000 photos et vidéos, de la Terre à l’univers en passant par les planètes, les étoiles et les galaxies. Les utilisateurs doivent apprendre à sortir les bonnes images et vidéos au bon moment."

Pédagogue, l’astrophysicien illustre : "c’est un peu comme si on avait là une bibliothèque. Quand vous savez comment les livres sont classés et ce qu’ils contiennent, vous pouvez tout faire. Je suis là pour expliciter le classement, les animateurs s’approprieront le contenu et ils pourront ensuite tout raconter ou presque".

Pendant quatre jours, les volontaires ont découvert les propres méthodes de François Pedron, ils ont pris en main le logiciel, ont passé du temps dans le planétarium mais aussi sous le vrai ciel polynésien sur le terrain de la société d’astronomie de Tahiti (Sat). Ils ont aussi réalisé des sessions d’animation pour mettre en pratique la théorie emmagasinée.

Le planétarium et ses animateurs sont prêts. "Nous pouvons proposer des séances aux scolaires, aux entreprises, au grand public", annonce Régis Plichart, le président de Proscience – Te Turu 'Ihi. Seule contrainte : trouver un espace sécurisé, autorisé à recevoir du public. Le planétarium est un outil sensible, gonflé à l’air, qui ne peut donc pas être installé n’importe où. "Nous aurons la salle Muriavai de la maison de la culture du 30 avril au 5 ou 6 mai", se réjouit Régis Plichart. Les premiers jours d’installation permettront aux nouveaux animateurs de se faire la main. Le grand public pourra ensuite profiter de la structure début mai.

Très vite, Proscience – Te Turu 'Ihi espère pouvoir proposer des séances aux scolaires à Tahiti mais aussi dans les îles. "Lors de la dernière fête de la science, nous avions notamment promis à Raiatea de venir avec le nouveau planétarium." L’association a seulement besoin d’un peu de temps pour se refaire une santé financièrement. L’arrivée du nouveau planétarium a pesé dans le budget.

Quant aux animateurs, ils vont gagner en expérience. Lorsqu’ils se sentiront véritablement à l’aise, ils deviendront à leur tour des formateurs pour les prochains volontaires.


Les plus du nouvel outil

Le nouveau planétarium (commandé chez un constructeur espagnol) est arrivé fin février sur le territoire. Il est un peu plus grand que son aîné, celui que l’association Proscience – Te Turu 'Ihi utilisait jusqu’alors. Il est surtout équipé d'un système de projection avec un ordinateur et un logiciel dédié. "Nous pouvons pour ainsi dire tout projeter, nous pouvons introduire des images de décor, nous pouvons voyager dans notre galaxie et dans les autres galaxies."

Pour information, la voie lactée c'est 200 milliards d'étoiles. Sachant qu'il existe des centaines de milliers de galaxies, les étoiles se comptent par milliards de milliards. Les projections, dans la limite des contenus disponibles, sont donc infinies ou presque.

Début mars, des volontaires ont découvert le nouveau planétarium et pris en main le logiciel pour pourvoir animer des séances découvertes sur différents thèmes relatifs à l’univers, sa formation, son organisation…




"On est tellement petit, ça permet de relativiser"

Christine Fincker, enseignante indépendante, volontaire en formation : "Je faisais partie du club d’astronomie du Cern de Genève où j’étais alors spectatrice. Quand j’ai appris qu’ils cherchaient des volontaires pour animer, je me suis inscrite aussitôt pour devenir actrice. Quand tu regardes le ciel c’est magique, tu planes. Le formateur que nous avons eu la chance d’avoir, très pédagogue, nous a beaucoup appris, il nous a ouvert des portes. À nous maintenant de travailler et potasser pour prendre en main le contenu du logiciel. Puis de le partager. Je crois que si les gens regardaient un peu plus le ciel, on serait, disons, plus humain. On est tellement petit, ça permet de relativiser. Quand tu vois ça, l’univers, tu n’as pas envie d’aller faire la guerre, tu te rends bien compte que c’est inutile."

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 13 Mars 2018 à 09:36 | Lu 2403 fois