Les anciens du CMA récidivent


TAHITI, le 20 octobre 2020 - L’exposition collective "Mana’o ano’ite" rassemble des élèves du Centre des métiers d’art (CMA) qui ont été diplômés en 2019 et 2018. C’est pour eux un temps fort dans leur parcours créatif respectif. Un moment de partage pendant lequel chacun s’exprime. Tous se retrouvent.

"On fait ça pour être ensemble", résume Here. Elle parle de l’exposition en cours salle Muriāvai. Intitulée Mana’o ano’ite, elle réunit des anciens élèves du Centre des métiers d’art (CMA).

Les élèves, ils sont sept, se sont lancés en même temps il y a presqu’un an en organisant une première exposition à la galerie du Chevalet alors qu’ils venaient tout juste d’être diplômés. "On a eu nos diplômes en juin, on a exposé en août. On était huit alors et on a cherché à se faire connaître de cette manière, à entrer dans le monde artistique." Seul Tafe avait déjà une année d’expérience professionnelle.

L’événement 2019 avait suscité grand intérêt. En 2020, ils reconduisent l’initiative car cela leur permet de se retrouver, d’échanger. Ils sont tous patentés et travaillent en solo le reste du temps.

Une créativité à multiples facettes

Ils n’ont pas retenu de thème, ils présentent ce qu’ils savent faire et profitent de l’occasion qui leur est donnée pour parler de leurs techniques, leurs envies, pour éclaircir leurs messages quand il y en a. Expression libre, techniques diverses, style contemporain… ils ont tous une créativité à multiples facettes.

Yvenka par exemple propose de l’impression de dessin numérique sur plexiglas et papier Hahnemühle. Le second choix étant finalement son préféré. Ses œuvres, elles sont au nombre de onze sont le résultat de travail sur Ipad. "J’ai expérimenté des choses, avec des motifs je fais ressortir des visages. " Elle a poussé loin son expérimentation, portée par "l’équilibre esthétique".

Here grave des bijoux, dessine, peint, écrit quelquefois ses cris du cœur. Elle s’est fixé comme fil directeur une thématique, celle du ti’i. Elle parle de tradition, de culture, de problématiques de société : l’ice, les réseaux sociaux, la religion.

Ses textes en tahitien disent par exemple : "Oui, mon peuple, tu connais le chemin", ou bien "oui mon peuple, tu manges la culture comme tu manges le sucre". Ses réflexions étaient au départ beaucoup plus satiriques, mais "finalement, je garde espoir, je veux croire qu’on va y arriver et s’en sortir".

Tafe propose quant à lui des sculptures de poisson et langouste. Ce sont les seules œuvres en volume de l’exposition avec les gravures de Here. "Comme d’habitude, mes œuvres sont essentiellement faites à partir de plastique récupéré que j’adapte selon la forme." Une forme qui, notamment pour la langouste, a été complexe à obtenir.

Ninirei montre des toiles abstraites à l’acrylique, Moerava, des bas-reliefs en bois, inspirés des tifaifai, Omaira une peinture contemporaine sur toile (acrylique et pastel) et Tiffany, de la peinture sur plexiglass.


Contacts

Exposition collective “Mana’o ano’ite”
Jusqu’au samedi 24 octobre Salle Muriāvai.
De 9 heures à 17 heures du mardi au vendredi et de 9 heures à midi le samedi.
Entrée libre.

Contacts

Renseignements : 40 54 45 44
Site internet de la Maison de la culture.
Page Facebook : Maison de la Culture de Tahiti / Médiathèque de la Maison de la Culture


Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 20 Octobre 2020 à 17:26 | Lu 1625 fois