Les ambitions de Ihilani Va'a


Les rameuses de Ihilani sont en pleine préparation pour la deuxième journée de sélective de va'a vitesse, organisée ce samedi à Aorai Tini Hau.
Tahiti, le 9 mars 2022 - Dans le sillage de sa rameuse et coach, Vaimiti Maoni, le club de Ihilani Va’a a retrouvé depuis deux ans des couleurs notamment au niveau de ses équipages féminins. Le groupe composé de 24 vahine compte bien jouer les premiers rôles cette saison avec l’objectif de titiller l’ogre Teva et de qualifier le maximum de filles pour les championnats du monde de va’a vitesse de Londres en août prochain. 

Il est 16 heures, ce mardi, au fare va’a de Pirae. Les cadettes et juniors de Ihilani Va’a, premières arrivées, s’affairent à la préparation de leur V6 pour leur session d’entraînement quotidien sur le plan d’eau. Elles descendent les pirogues de leur rangement puis attachent minutieusement les ama avec les premières séniors arrivées au fare va’a qui leur prêtent main forte. L’opération se déroule sous le regard de leur coach, Gary Wong. “Elles n’ont pas besoin de garçons. On les laisse faire maintenant. Et il faut bien qu’elles apprennent”, lâche l’entraineur pas peu fier de ses jeunes troupes. Au bout d’un petit quart d’heure, les quatre V6 sont parées pour l’entraînement. 

De 6 à 24 rameuses

La coach, Vaimiti Maoni, qui briefe ses rameuses avant la séance d'entraînement.
Puis Vaimiti Maoni arrive elle aussi. Depuis deux ans, elle encadre l’entraînement des séniors dames à Ihilani. Au milieu de ses 24 rameuses, Maoni annonce les quatre équipages pour cette session. Et aujourd’hui au fenua, rares sont les clubs de va’a qui peuvent compter sur un tel vivier de rameuse. “Avant on tournait avec six filles. Aujourd’hui on est 24 à l’entraînement”, indique Gary Wong. “Beaucoup d’anciennes rameuses qui étaient devenues mamans sont revenues au club depuis deux saisons maintenant”, ajoute Vaimiti Maoni. “Avec les résultats que l’on a eu l’an passé et la bonne ambiance qui règne au sein du club, plus de filles nous ont rejoints cette année. C’est sûr que c’est un point positif. Et les cadettes sont plus nombreuses, j’espère qu’elles continueront sur ce chemin.”

Oriane Grillet, 32 ans, fait partie de ces anciennes du club qui ont lâché le va’a pendant quelques années. Elle a donné naissance à deux enfants puis est revenue à Ihilani la saison dernière. “Une femme sera certainement plus épanouie en pratiquant une activité physique plutôt que de rester à la maison à s’occuper des enfants. Si certains maris et compagnons étaient plus compatissants, on aurait sûrement plus de femmes sur le plan d’eau”, confie la rameuse. Un retour au club qui a notamment été motivé depuis la nomination de Vaimiti Maoni comme coach. “C’est mon combat de tous les jours, de promouvoir le va’a féminin. Je partage volontiers mon expérience avec les filles”, affirme la principale intéressée. “C’est super d’avoir Vaimiti comme coach. Elle nous pousse et elle partage toute son expérience. Ça donne envie de se donner à fond et de lui rendre tout ce qu’elle nous donne”, atteste pour sa part Orianne Grillet. 

“Titiller” Teva

Il était temps de rejoindre le plan d’eau de Aorai Tini Hau pour des séries sur 500 mètres jusqu’à la tombée de la nuit. Car l’un des gros objectifs du club cette année est de qualifier le maximum d’équipage et de filles pour les championnats du monde de va’a vitesse, organisés à Londres en août prochain. La deuxième journée de sélective, prévue ce samedi à Taaone, sera l’une des étapes à franchir avant cette échéance. D’ailleurs, samedi dernier à l’occasion de la première journée, les rameuses de Ihilani ont été plutôt performantes, avec notamment les meilleurs temps en juniors pour Manate Tautiare (2’34“64) et en séniors pour Vaimiti Maoni (2’26“65). 

“On a repris les entraînements à la mi-janvier. J’ai élevé le niveau des entraînements cette année”, atteste Maoni. “On a fait une grosse préparation en salle avec Manu Buchin et Larry Teriitemataua. On continue ce travail à la salle deux fois par semaine. Et les filles sont toutes présentes pour les entraînements à 5 heures du matin. Ça me motive encore plus et ça pousse le groupe vers le haut.”

En plus des Mondiaux de Londres, l’autre grand objectif du club cette saison est de “titiller” Teva, l’équipage féminin qui règne sur les courses de la catégorie depuis plus de dix ans. “On a une bonne cohésion au sein du club, on s’entraine dur et ouais l’objectif c’est d’embêter le plus possible Teva sur les grandes courses”, affirme Oriane Grillet. Le Marathon Polynésie la 1ère, organisée le 26 mars, sera le premier test de Ihilani cette saison. 

Rédigé par Désiré Teivao le Mercredi 9 Mars 2022 à 20:59 | Lu 1030 fois