PARIS, 3 avril 2011 (AFP) - Applaudissements sur la petite piste de l'aéroport de Payerne (Suisse) au matin du 8 juillet 2010: le Solar Impulse, avion solaire sans carburant, se pose après 26 heures de vol. Son pilote André Borschberg entre dans l'histoire pour avoir accompli le premier "vol perpétuel".
"Les ailes du soleil", documentaire de 93 minutes signé Henri de Gerlache, diffusé le 8 avril sur Arte dans le cadre d'un programme spécial développement durable, retrace minute par minute ce rêve fou de Bertrand Piccard, explorateur et aérostier suisse, promoteur enthousiaste des énergies renouvelables.
Performance humaine formidable et/ou défi écologique extraordinaire? "Aucun des deux n'aurait eu lieu sans l'autre", s'empresse de souligner Bertrand Piccard interrogé par l'AFP à Paris.
L'explorateur tient surtout à souligner "la performance technique d'une équipe de plus de 80 partenaires ayant trouvé une solution pour s'approcher de cette notion de vol perpétuel".
L'avion, un prototype avec des ailes d'une envergure de 63,40 m recouverts de 11.628 cellules photovoltaïques a volé un jour et une nuit grâce à la seule énergie solaire alimentant quatre moteurs de 10 CV. Des batteries chargées pendant le jour ont permis de voler la nuit jusqu'au lever du soleil le lendemain.
"Les technologies qui sont sur cet avion, tout le monde peut les acheter, elles sont disponibles, abordables et utilisables pour toutes les autres applications dans lesquelles les énergies renouvelables peuvent jouer un rôle excessivement important" explique André Borschberg, ingénieur et pilote de chasse.
Bertrand Piccard, au sourire enthousiaste, renchérit : "toutes les technologies sur cet avion pourraient, si elles étaient massivement utilisées aujourd'hui, permettre d'économiser 50% des énergies fossiles qu'on consomme et la moitié de ce qui reste pourrait être produit avec du renouvelable".
L'avion prototype Solar Impulse, projet qui ne vise pas à le transformer en appareil commercial pour le transport des passagers, devait surtout montrer concrètement ce qu'il est possible de faire avec des énergies renouvelables.
"Maintenant les gouvernements nous demandent de venir leur parler de ces technologies et de cette philosophie de développement des nouvelles énergies", souligne-t-il.
L'engouement a-t-il augmenté depuis l'accident nucléaire de Fukushima? "Cela a peut-être cristallisé les problèmes de manière encore plus aiguë, cela montre les enjeux et choix qu'on a pour modifier notre politique énergétique", selon l'ingénieur-pilote.
Pour autant, il ne s'agit pas de prôner la décroissance économique pour "se passer d'énergie fossile et d'uranium" ou "de dire que le développement durable c'est pour nos enfants", ajoute Bertrand Piccard. "Il faut réaliser que le développement durable c'est notre génération qui en paiera le prix si on le rate et qui en aura le bénéfice si ça réussit."
En guise d'exemple, il propose de "booster l'économie en décidant d'isoler tous les bâtiments de France, ainsi vous résorbez une bonne partie du chômage de ce pays et vous créez une richesse parce que tout ça c'est du pétrole et de l'uranium en moins à importer de l'étranger et cela donnera du travail à toutes les PME."
Pour les deux pionniers et leur équipe, l'avenir immédiat tournera autour du projet d'un nouvel avion solaire "pour des étapes plus longues et à terme le tour du monde vers 2014", précise le pilote, le tout entrecoupé de conférences internationales et dans les écoles pour promouvoir les nouvelles technologies propres.
(diffusion le 8 avril à 22h10 sur Arte)
"Les ailes du soleil", documentaire de 93 minutes signé Henri de Gerlache, diffusé le 8 avril sur Arte dans le cadre d'un programme spécial développement durable, retrace minute par minute ce rêve fou de Bertrand Piccard, explorateur et aérostier suisse, promoteur enthousiaste des énergies renouvelables.
Performance humaine formidable et/ou défi écologique extraordinaire? "Aucun des deux n'aurait eu lieu sans l'autre", s'empresse de souligner Bertrand Piccard interrogé par l'AFP à Paris.
L'explorateur tient surtout à souligner "la performance technique d'une équipe de plus de 80 partenaires ayant trouvé une solution pour s'approcher de cette notion de vol perpétuel".
L'avion, un prototype avec des ailes d'une envergure de 63,40 m recouverts de 11.628 cellules photovoltaïques a volé un jour et une nuit grâce à la seule énergie solaire alimentant quatre moteurs de 10 CV. Des batteries chargées pendant le jour ont permis de voler la nuit jusqu'au lever du soleil le lendemain.
"Les technologies qui sont sur cet avion, tout le monde peut les acheter, elles sont disponibles, abordables et utilisables pour toutes les autres applications dans lesquelles les énergies renouvelables peuvent jouer un rôle excessivement important" explique André Borschberg, ingénieur et pilote de chasse.
Bertrand Piccard, au sourire enthousiaste, renchérit : "toutes les technologies sur cet avion pourraient, si elles étaient massivement utilisées aujourd'hui, permettre d'économiser 50% des énergies fossiles qu'on consomme et la moitié de ce qui reste pourrait être produit avec du renouvelable".
L'avion prototype Solar Impulse, projet qui ne vise pas à le transformer en appareil commercial pour le transport des passagers, devait surtout montrer concrètement ce qu'il est possible de faire avec des énergies renouvelables.
"Maintenant les gouvernements nous demandent de venir leur parler de ces technologies et de cette philosophie de développement des nouvelles énergies", souligne-t-il.
L'engouement a-t-il augmenté depuis l'accident nucléaire de Fukushima? "Cela a peut-être cristallisé les problèmes de manière encore plus aiguë, cela montre les enjeux et choix qu'on a pour modifier notre politique énergétique", selon l'ingénieur-pilote.
Pour autant, il ne s'agit pas de prôner la décroissance économique pour "se passer d'énergie fossile et d'uranium" ou "de dire que le développement durable c'est pour nos enfants", ajoute Bertrand Piccard. "Il faut réaliser que le développement durable c'est notre génération qui en paiera le prix si on le rate et qui en aura le bénéfice si ça réussit."
En guise d'exemple, il propose de "booster l'économie en décidant d'isoler tous les bâtiments de France, ainsi vous résorbez une bonne partie du chômage de ce pays et vous créez une richesse parce que tout ça c'est du pétrole et de l'uranium en moins à importer de l'étranger et cela donnera du travail à toutes les PME."
Pour les deux pionniers et leur équipe, l'avenir immédiat tournera autour du projet d'un nouvel avion solaire "pour des étapes plus longues et à terme le tour du monde vers 2014", précise le pilote, le tout entrecoupé de conférences internationales et dans les écoles pour promouvoir les nouvelles technologies propres.
(diffusion le 8 avril à 22h10 sur Arte)